Le Chocolat dans tous ses états ! - FOOD MAGAZINE

Le secteur de la pêche maritime
s’est doté d’une stratégie de
développement claire et bien
déterminée. Un plan ambitieux
dont les grandes lignes ont été exposées
devant sa Majesté le Roi Mohamed VI
lors des travaux du Conseil Supérieur
Halieutique, le 29 septembre dernier à
Agadir. Basée sur une vision sectorielle
intégrée, cette stratégie repose sur 3
principaux piliers à savoir durabilité,
performance et compétitivité. Le plan
préconise une exploitation durable des
ressources halieutiques dans le cadre
d’un secteur outillé et organisé répondant
à une qualité optimale depuis le
débarquement jusqu’à la commercialisation,
avec l’assurance d’un produit
valorisé et compétitif sur les marchés les
plus porteurs. En chiffres, les ambitions
sont clairement annoncées. En effet, Halieutis
devrait porter à 21,9 milliards de
DH le PIB du secteur à l’horizon 2020
contre 8,3 milliards de DH en 2007. Il
prévoit également la création de 115.000
emplois directs contre 61.650 actuellement
et 510.200 emplois indirects contre
488.500 à ce jour. Ainsi, la production
halieutique atteindrait 1,6 million de
tonnes contre 1 million de tonnes ac-
MAroC
Les détails du plan Halieutis
Vers l’essor du secteur halieutique ?
Durabilité, performance et compétitivité, tels sont les trois piliers sur lesquels repose la
stratégie de développement du secteur halieutique. Baptisée Halieutis, cette stratégie prévoit
le triplement du PIB du secteur d’ici 2020 avec la création de milliers d’emplois additionnels.
Un certain nombre d’actions sont prévues et des institutions d’accompagnement
seront créées pour mettre en œuvre ce plan, si ambitieux.
Khalid KHERRAF
tuellement. Par ailleurs, une augmentation
de la consommation de poisson
au Maroc est attendue. Elle atteindrait
16 kg/habitant/an en 2020 contre 10 kg
aujourd’hui.
Pour ce faire, le plan a instauré un certain
nombre de mesures destinées à
concrétiser cette stratégie sur terrain.
Il s’agit entres autres d’assurer la durabilité
des ressources halieutiques en
aménageant toutes les pêcheries à intérêt
commercial sur la base de quotas, de
renforcer davantage la filière aquaculture
avec le développement de deux activités
aquacoles phares, la pisciculture et la
conchyliculture. Il est prévu également le
développement de ports de pêches structurés
et équipés, dont un nouveau port de
pêche au sud et 3 pôles de compétitivité
au nord, centre et sud du Royaume.
Actions transversales et
institutions d’accompagnement
A côté de ces mesures, des actions transversales
pour l’encadrement du secteur
ont été envisagées. Il s’agit d’assurer un
contrôle effectif et une traçabilité tout le
long de la chaîne de valeur, de clarifier et
compléter le dispositif juridique, de renforcer
les compétences et améliorer l’attractivité
des métiers,
de mettre en place une
gouvernance publique
forte pour moderniser
le secteur et d’organiser
la représentation professionnelle
et encourager
l’interprofession. Halieutis
a prévu également
l’instauration d’un
certain nombre d’institutions
qui permettront
la concrétisation et
l’accompagnement de
la mise en œuvre de la stratégie. Il s’agit
d’un Comité National de Pêche, un Fonds
pour l’Ajustement et la Modernisation de
l’Effort de Pêche, une Agence Nationale
pour le Développement de l’Aquaculture,
un Centre de Valorisation des Produits de
la Mer et enfin un Observatoire de l’Emploi
du Secteur Halieutique.
Les professionnels
restent optimistes
Commentant cette stratégie, Hassan Sentissi,
Président de la Fenip, indique que
le plan Halieutis est en fait une feuille
de route qui trace les grandes lignes de
développement du secteur halieutique.
« Nous sommes optimistes, le discours
du Ministre était clair et nous ne pouvons
pas porter un jugement sur le
plan au préalable ; nous attendons la
déclinaison », ajoute-t-il. « Cette fois-ci,
nous avons été contactés, sollicités et
nos recommandations ont été prises en
compte. C’est un plan dont l’élaboration
a fait participer tous les acteurs de la
filière et pas seulement la Fenip », précise-t-il.
Un optimisme également ressenti
auprès des professionnels du secteur.
« On reste optimiste quant aux mesures
prévues par le présent plan. Il permettra
au moins de résoudre un problème majeur
qui inquiète les industriels de la pêche, à
savoir la garantie d’un approvisionnement
régulier en matière première », entend-ton
auprès d’un industriel des conserves
de poisson.
En somme, Halieutis se voit ambitieux.
En effet, les résultats escomptés auront
des retombées positives sur l’industrie
de la pêche marocaine. Il reste à espérer
que ce plan tant attendu ne déçoive pas
les professionnels du secteur, surtout
après l’échec de plusieurs stratégies.
FOOD MAGAZINE - N° 16 / Du 15 Nov. au 15 Déc. 2009 9