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Le Chocolat dans tous ses états ! - FOOD MAGAZINE

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venue nous écouter : le Secrétaire Général,<br />

la Direction de la production industrielle,<br />

les responsables de l’agroalimentaire… en<br />

tout une dizaine de personnes. <strong>Le</strong> Ministère<br />

nous accompagne totalement <strong>dans</strong> notre<br />

démarche. Maintenant il va falloir rencontrer<br />

<strong>tous</strong> les autres intervenants : les Douanes, le<br />

Ministère de l’Agriculture, …<br />

Un autre point qui a été discuté avec le<br />

MCINET est l’activation de l’UMOA, les<br />

accords avec l’Afrique de l’Ouest. Certains<br />

produits marocains exportables avaient été<br />

enlevés de la liste et nous souhaiterions les y<br />

remettre. <strong>Le</strong> Ministre va aussi se mobiliser<br />

<strong>dans</strong> ce sens.<br />

Ce Pacte National pour l’Emergence<br />

industrielle est assez ambitieux,<br />

puisqu’il prévoit un PIB additionnel<br />

de 10 milliards de Dh. <strong>Le</strong>s actions<br />

retenues correspondent-elles<br />

justement à une partie de vos<br />

doléances ?<br />

Non, il ne couvre pas toutes les doléances,<br />

notamment techniques, car le Pacte est plus<br />

général, plus transversal. Mais nous nous<br />

inscrivons totalement <strong>dans</strong> cette démarche,<br />

surtout que ce Pacte vient compléter le Plan<br />

Maroc Vert. Il faut savoir qu’aujourd’hui<br />

le Maroc est importateur net de produits<br />

agricoles. Et compte tenu des problèmes<br />

précités, l’agriculteur a plus intérêt à exporter<br />

ou à vendre sa production en vrac plutôt<br />

qu’à un industriel. Avec le Plan Maroc Vert,<br />

il y aura plus de disponibilités en matières<br />

premières pour l’industrie. Et l’industrie est<br />

nécessaire aussi pour pérenniser le Plan Vert,<br />

car si on ne valorise pas les commodités<br />

produites sur le marché intérieur, elles seront<br />

soumi<strong>ses</strong> à une concurrence mondiale, donc<br />

à des prix et une valeur ajoutée très bas, ce<br />

qui va maintenir une certaine paupérisation<br />

de la population.<br />

Alors que l’industrie peut tirer les<br />

prix vers le haut…<br />

Tout à fait, cela va créer un marché local,<br />

peut-être moins soumis à la concurrence<br />

mondiale. D’ailleurs, on peut constater<br />

aujourd’hui que l’industrie alimentaire<br />

marocaine, pour toutes les raisons que j’ai<br />

citées, reste très faible, elle est quasiment<br />

inexistante. La valeur ajoutée industrielle,<br />

rapportée à la valeur ajoutée agricole, est<br />

trois fois inférieure au Maroc par rapport à<br />

d’autres pays à vocation agricole comme la<br />

France ou l’Espagne. C’est dire si la marge<br />

de progression est importante. En levant les<br />

freins, je pense qu’il y a matière à développer<br />

une industrie locale, à même d’accompagner<br />

le Plan Maroc Vert.<br />

<strong>Le</strong>s mentalités changent aujourd’hui.<br />

L’industrie a été complètement délaissée,<br />

mais aujourd’hui, avec la crise, on a pris<br />

conscience que l’industrie était une source de<br />

valeur ajoutée pérenne et importante, ce qui<br />

n’était pas le cas il y a quelques années. On<br />

continuera toujours de manger. Désormais,<br />

on a en face un gouvernement qui veut<br />

développer l’industrie, et c’est une première.<br />

Concernant les difficultés de la<br />

filière, des avancées concrètes ontelles<br />

pu être obtenues ou bien est-ce<br />

que tout reste à faire ?<br />

Non, il y a clairement des avancées. <strong>Le</strong><br />

Ministre a passé en revue <strong>tous</strong> les axes du<br />

Pacte Emergence, qui se focalise sur les<br />

métiers mondiaux du Maroc identifiés par<br />

McKinsey (filières oléicoles, biscuiterie,<br />

viande…). Tout ce qui est cité <strong>dans</strong> le Pacte<br />

est en train d’avancer vraiment, c’est ce<br />

que M. Chami nous a démontré lors de la<br />

Journée de l’Industrie consacrée au secteur<br />

agroalimentaire.<br />

Concernant les 4 axes que j’ai mentionnés<br />

plus tôt, sur la sous facturation il y a une prise<br />

de conscience mais tout reste à faire. Il s’agit<br />

surtout de trouver un système pérenne, une<br />

solution de process. Ce n’est pas mobiliser<br />

les douanes pendant une semaine ou un mois<br />

et puis après il y a un relâchement, comme<br />

nous l’avons vu par le passé. Il faut trouver<br />

une solution de surveillance constante, par<br />

un échange entre les pouvoirs publics, la<br />

Fenagri, les industriels, la douane et les<br />

importateurs. Pour cela, il existe beaucoup<br />

d’outils, comme la comparaison des<br />

statistiques d’exportation des pays émetteurs<br />

avec les importations du Maroc. La douane<br />

se mobilise clairement, maintenant il faut<br />

systématiser la coopération.<br />

Pour la réglementation, beaucoup de<br />

cho<strong>ses</strong> ont été faites, mais nous souhaitons<br />

une participation plus importante de <strong>tous</strong><br />

les partenaires publics et privés pour<br />

avancer ensemble, afin que les objectifs se<br />

rejoignent. Ces objectifs sont la sécurité du<br />

consommateur d’une part, mais aussi une<br />

forme de protection via des barrières non<br />

tarifaires, que les industriels aimeraient<br />

appliquer. La plupart des pays ont des<br />

barrières non tarifaires très importantes ; au<br />

Maroc aucune n’est appliquée. Il y a donc<br />

encore des cho<strong>ses</strong> à faire.<br />

Concernant le problème de TVA, nous<br />

avons rencontré le Directeur des Impôts.<br />

Nous lui avons proposé, de façon utopique,<br />

d’aligner la TVA sur le taux minimum, soit<br />

de passer de 20 à 7 ou à 10%. Il est évident<br />

que ce n’est pas du tout <strong>dans</strong> la logique des<br />

cho<strong>ses</strong>, puisque la TVA augmente sur un<br />

certain nombre de produits aujourd’hui. Et<br />

l’agriculture reste totalement défiscalisée.<br />

Si on ne peut pas baisser la TVA<br />

pour l’industrie, existe-t-il un espoir<br />

de fiscaliser un peu l’agriculture ?<br />

Compte tenu du problème d’exode rural,<br />

non. D’ailleurs, ce n’est pas notre objectif.<br />

Pour nous, baisser le différentiel passe<br />

par la baisse de la TVA sur les produits<br />

alimentaires, ce qui engendrera une baisse<br />

des recettes fiscales à très court terme, mais<br />

compte tenu de 1) la baisse de l’informel et<br />

de l’augmentation de l’assiette fiscale, 2) du<br />

développement de l’industrie suite à la levée<br />

du frein fiscal, et 3) de l’augmentation des<br />

profits et donc de l’IS, les recettes fiscales<br />

devraient très vite augmenter, engendrant<br />

par la même occasion des créations d’emploi<br />

et une meilleure sécurité alimentaire tout<br />

en pérennisant l’agriculture. J’espère que<br />

<strong>dans</strong> quelques années on y arrivera. En<br />

attendant, nous continuons à sensibiliser le<br />

gouvernement.<br />

La solution, c’est d’avoir un différentiel zéro.<br />

C’est une décision très difficile, mais, pour<br />

moi, si un gouvernement voulait développer<br />

l’industrie, il la prendrait.<br />

Enfin, pour l’accès aux intrants, <strong>dans</strong> le<br />

cadre d’Emergence, la filière biscuiterie<br />

– confiserie – chocolaterie va bénéficier<br />

de bais<strong>ses</strong> sur le sucre, le lait et la farine<br />

biscuitière. C’est une avancée qui va entrer<br />

en vigueur incessamment. Cependant, elle<br />

n’est pas complète, puisque, en contrepartie,<br />

les droits de douane sur les produits finis ont<br />

baissé, ce qui favorise les importations. Et il<br />

reste des droits importants sur des matières<br />

premières comme les grais<strong>ses</strong> végétales, le<br />

cacao, le glucose, les emballages… Ce sont<br />

clairement des aberrations.<br />

Nous avons aussi sollicité les différentes<br />

associations membres de la Fenagri, mais, et<br />

c’est le dernier volet, il faudrait aujourd’hui<br />

une Fenagri plus forte. Il n’y a pas de culture<br />

associative, les gens n’y croient pas trop.<br />

Mais aujourd’hui, on a réellement en face<br />

un gouvernement qui a intérêt à avoir une<br />

association forte et qui veut un interlocuteur<br />

unique, M. Chami me l’a dit lui-même et<br />

je suis tout à fait d’accord avec lui. Il faut<br />

que la Fenagri soit plus forte, qu’elle soit un<br />

interlocuteur légitime du gouvernement,<br />

donc il faut qu’elle ait une base, des membres<br />

beaucoup plus actifs. C’est donc aussi à la<br />

Fenagri de fédérer plus.<br />

Donc vous lancez un appel aux<br />

industriels pour qu’ils se mobilisent.<br />

Tout à fait, il faut que les associations se<br />

mobilisent. Il y a beaucoup de cho<strong>ses</strong> à faire.<br />

En face, le gouvernement a envie de travailler<br />

et a besoin d’interlocuteurs crédibles. Cela<br />

passe par une participation plus importante<br />

des différents acteurs. La Fenagri peut être<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 16 / Du 15 Nov. au 15 Déc. 2009 35

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