Rapport du Comité Interministériel Chargé de la Bonne Gouvernance

disposer des informations pertinentes pour dénoncer et lutter efficacement contre les
pratiques de corruption.
1. 3.3. Promotion du secteur privé et concertation Etat – secteur privé
La promotion du secteur privé est l’un des axes prioritaires de développement. En effet celuici
joue un rôle fondamental en matière de création de richesse, de revenus, d’emplois et de
mise en place d’un tissu productif moderne. Son développent continue à se heurter à une
série de contraintes majeures parallèlement à son faible degré de concertation avec l’Etat.
A) Contraintes liées à la promotion du secteur privé
Les progrès réalisés dans le domaine de la législation en matière d’investissement et de
commerce suivant les standards internationaux, ne se sont pas traduits par une évolution
suffisante de l’investissement privé et de l’attractivité du pays.
Les principaux facteurs qui expliquent cette évolution sont :
• L'insuffisance et l'inadaptation des moyens de financement pour l'investissement
productif et l’inadéquation du mode de financement de l’entreprise : En la matière, la
situation est caractérise par : (i) la très forte propension du système bancaire à
financer les activités à court terme au détriment des financements à moyen et long
terme mieux indiqués pour les investissements ; (ii) la prédominance des crédits
octroyés aux activités de commerce au sein des financements à court terme ; (iii) le
coût onéreux du crédit pour le financement des activités d’investissements à long
terme (30% environ) ;
• Le faible jeu de la concurrence : la concentration d’entreprises au sein d’un nombre
réduit de groupes d’investissement qui s’explique fondamentalement par la
dimension de l’économie et son stade de développement affecte dans une certaine
mesure les relations de concurrence. De plus, le manque de concurrence et de
compétences du secteur des services financiers constitue une limite au
développement de l’entreprise compétitive. Cela résulte du fait que les banques
fournissent essentiellement des services de financement transactionnel à court terme
pour les opérations de leurs groupes affiliés commerciaux et d’investissement ;
• Les faiblesses des capacités d’ordre managérial : Il s’agit, entre autres, de : (i) la
persistance des pratiques entrepreneuriales qui freinent la compétitivité et la mise à
niveau des entreprises (stratégies d'entreprises inexistantes, méthodes de gestion et
d'organisation souvent archaïques, absence de politiques en matière de ressources
humaines); (ii) le manque de personnel qualifié ; (iii) l'absence de stratégies
d'entreprises, de politiques commerciales et d'innovations technologiques ;
• Les facteurs limitants à la compétitivité : Ils sont essentiellement relatifs aux coûts
élevés des facteurs de production (notamment énergie et transports) qui nuisent
fortement à la compétitivité des entreprises, particulièrement celles tournées vers
l'exportation. Selon une étude sur les coûts des facteurs de production réalisée en
1999, les tarifs d'électricité en Mauritanie de la moyenne tension sont parmi les plus
chers de la sous- région en raison notamment de la prime fixe d'électricité pour les
entreprises industrielles. En matière de transport terrestre, les coûts restent encore
élevés. La lourdeur de la charge fiscale sur les entreprises et sa complexité à cause
d'une multitude d'impôts à forts taux constitue également un facteur de contre
performance ;
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