Rapport du Comité Interministériel Chargé de la Bonne Gouvernance

RESUME ANALYTIQUE
Le rapport s’articule autour d’un diagnostic retraçant dans chaque domaine les difficultés
rencontrées et les défis à relever. Ce diagnostic débouche sur un programme d’actions à
mener dans le court, moyen et long termes et sur un dispositif institutionnel de pilotage et de
coordination des activités à réaliser.
I) Diagnostic
Sur le plan institutionnel, l’organisation administrative est encore marquée par un manque de
clarté concernant les missions et les fonctions dont la répartition manque souvent de logique
et conduit à des chevauchements, notamment entre les départements ministériels,
l’administration centrale et les agences autonomes. A cela s’ajoute une prolifération de
structures et d’organismes autonomes, la quasi – absence de mécanismes efficients de
coordination, une capacité d’intervention limitée, une faible déconcentration qui inhibe le
processus de décentralisation, une efficacité et une qualité de service limitées et une gestion
non optimale des ressources humaines notamment en termes de recrutement, de
conservation, de motivation, de formation continue et de maîtrise des effectifs. Cette
dernière est rendue difficile par la taille relativement élevée de la fonction publique, sa forte
concentration sur les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’administration territoriale
(plus de 84%), l’existence d’une importante fonction publique parallèle, l’absence d’une
interface des bases de données disponibles au niveau des départements ministériels
concernées et les insuffisances du système de suivi-évaluation des agents.
En matière de gouvernance locale, l’impact économique et social des réformes sur les
structures communales est encore relativement faible. Cela résulte, fondamentalement, du
caractère inachevé du dispositif institutionnel et organisationnel en la matière, de la non
concordance entre espace économique et espace politique dans le découpage communal,
de l’inadéquation entre les compétences des communes et leurs moyens financiers, de
l’insuffisante mobilisation des ressources financières, de l’absence de capacité de maîtrise
d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre et de la faible capacité des communes en matière de
gestion municipale et de promotion de partenariat avec les acteurs de la société civile.
Dans le domaine de la gouvernance économique, un vaste chantier de réformes est à mettre
en place avec la célérité requise en vue de pallier les lacunes en matière de programmation
des ressources publiques, d’exécution budgétaire, de transparence, de lutte contre la
corruption, de contrôle des dépenses et d’évaluation des politiques publiques. Par ailleurs, la
promotion du secteur privé est encore limitée par l’insuffisance et l’inadaptation des moyens
de financement pour l’investissement productif, par l’inadéquation du mode de financement
de l’entreprise marqué par un coût élevé du crédit et une concentration du système bancaire
sur les activités à court terme et par le manque de compétitivité et d’innovation. En outre, le
renforcement du dispositif de concertation Etat / secteur privé intervenu en 2000 n’a pas
encore apporté les résultats escomptés eu égard à l’existence d’importants facteurs limitants
sur les plans organisationnel et institutionnel.
Au – delà de la faible prise en compte de la variable environnementale dans les politiques et
stratégies de développement, il existe, en matière de gouvernance environnementale, des
dysfonctionnements majeurs au niveau des milieux écologiques se manifestant à travers la
perte de la biodiversité des écosystèmes naturels, la pollution minière et l’absence
d’assainissement des déchets solides et liquides. Par ailleurs, la zone côtière et marine est
confrontée à une mauvaise planification de l’occupation du littoral, à des risques d’inondation
de la ville de Nouakchott, à une surexploitation de certains stocks halieutiques et à des
risques de pollution. En outre, les ressources ligneuses, fauniques et les rares zones
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