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La santé maternelle et néonatale

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peut se procurer auprès de programmes<br />

de santé <strong>maternelle</strong>. Et pourtant,<br />

c<strong>et</strong>te simple intervention reste<br />

très limitée dans certains pays en<br />

développement, tant du point de vue<br />

de son efficacité que de sa couverture<br />

géographique, en grande partie à<br />

cause d’un accès insuffisant aux soins<br />

de santé primaires, plus précisément<br />

à des soins <strong>et</strong> à un soutien prénatals<br />

de qualité. Il est encourageant de<br />

constater que les initiatives visant à<br />

lutter contre l’anémie en fortifiant<br />

des aliments de base comme la farine<br />

commencent à se multiplier au niveau<br />

national dans un certain nombre de<br />

pays en développement 15 .<br />

Les carences en iode pendant la grossesse<br />

sont associées à une incidence<br />

plus élevée de mortinatalité, de fausses<br />

couches <strong>et</strong> de déformations<br />

congénitales. Il est possible d’en<br />

réduire le risque, voire de le prévenir,<br />

en veillant à un taux d’iode optimal<br />

chez la mère avant ou pendant la<br />

grossesse. L’iodation universelle du<br />

sel, <strong>et</strong> dans certains cas, des suppléments<br />

d’iode sont essentiels pour<br />

garantir une prise optimale d’iode<br />

pendant la grossesse <strong>et</strong> l’enfance 16 .<br />

Le paludisme présente, lui aussi, un<br />

risque mortel pour les mères <strong>et</strong> les<br />

bébés. Dans les zones où elle est<br />

endémique, c<strong>et</strong>te maladie est responsable<br />

d’environ un quart des cas<br />

d’anémie <strong>maternelle</strong> aiguë; elle<br />

aggrave le risque de mortinatalité <strong>et</strong><br />

de fausses couches <strong>et</strong> contribue aux<br />

insuffisances pondérales à la naissance<br />

ainsi qu’aux décès néonatals.<br />

Le recours à des moustiquaires<br />

imprégnées d’insecticide pour prévenir<br />

le paludisme est donc crucial pour<br />

atténuer l’impact de c<strong>et</strong>te maladie sur<br />

les femmes enceintes <strong>et</strong> les nouveaunés.<br />

En Afrique subsaharienne, on<br />

utilise aussi de plus en plus souvent<br />

un traitement préventif intermittent<br />

chez les femmes enceintes au cours<br />

des deuxième <strong>et</strong> troisième trimestres<br />

de la grossesse pour prévenir l’anémie<br />

<strong>et</strong> le paludisme placentaire 17 .<br />

<strong>La</strong> responsabilité exacte du VIH <strong>et</strong> du<br />

SIDA dans les décès maternels est difficile<br />

à évaluer puisque, en dépit de la<br />

multiplication des programmes visant<br />

à prévenir la transmission du VIH de<br />

la mère à l’enfant, le statut VIH de<br />

beaucoup de femmes enceintes reste<br />

inconnu. L’interaction entre VIH <strong>et</strong><br />

grossesse peut se manifester de diverses<br />

manières : le virus peut aggraver le risque<br />

de complications obstétricales<br />

comme l’hémorragie, les infections ou<br />

les complications suite à une césarienne.<br />

Et la grossesse peut, elle,<br />

aggraver le risque de maladies liées au<br />

VIH comme l’anémie ou la tuberculose,<br />

voire accélérer la progression du<br />

VIH. Les conclusions des recherches<br />

actuelles sont plus indicatives que<br />

conclusives <strong>et</strong> il faudra les poursuivre<br />

pour clarifier le degré de causalité dans<br />

l’une ou l’autre direction. On pense<br />

que dans les pays où la prévalence du<br />

SIDA est élevée, l’épidémie a anéanti<br />

les progrès accomplis dans le domaine<br />

de la mortalité <strong>maternelle</strong>. Ce qu’on<br />

peut évaluer avec plus de certitude, en<br />

tout cas partiellement, c’est le nombre<br />

de parturientes dont on sait qu’elles<br />

vivent avec le VIH, lequel était d’environ<br />

1,5 million dans 108 pays à revenus<br />

faibles <strong>et</strong> moyens en 2006.<br />

Les initiatives visant à lutter contre<br />

l’épidémie de SIDA <strong>et</strong> à atténuer son<br />

impact sur la santé <strong>maternelle</strong> <strong>et</strong> néonatale<br />

s’intensifient dans quatre<br />

grands domaines : la prévention de<br />

l’infection chez les adolescents <strong>et</strong> les<br />

jeunes, le traitement antirétroviral<br />

des femmes <strong>et</strong> mères séropositives qui<br />

en ont besoin, la prévention de la<br />

transmission de la mère à l’enfant <strong>et</strong><br />

le traitement pédiatrique du VIH. On<br />

constate des avancées dans chacun de<br />

ces domaines, avec des résultats<br />

encourageants. Ainsi, la couverture<br />

de la prophylaxie antirétrovirale des<br />

mères séropositives pour prévenir la<br />

transmission du virus de la mère à<br />

l’enfant est passée de 10 à 33 % des<br />

femmes enceintes séropositives dans<br />

les pays à revenus bas <strong>et</strong> moyens<br />

entre 2004 <strong>et</strong> 2007. En dépit de ces<br />

progrès appréciables, il faudra faire<br />

bien davantage encore pour que les<br />

femmes puissent bénéficier d’interventions<br />

dans le domaine de la prévention<br />

des soins <strong>et</strong> de la thérapie<br />

du VIH, y compris le dépistage <strong>et</strong> le<br />

suivi, ainsi que de services de santé<br />

sexuelle <strong>et</strong> procréative de qualité,<br />

médicaments compris 18 .<br />

Même si les conséquences des coinfections<br />

VIH/parasites du paludisme<br />

ne sont pas encore bien comprises,<br />

les données dont nous disposons<br />

laissent à penser que celles-ci<br />

agissent en synergie, avec des eff<strong>et</strong>s<br />

préjudiciables. Des données récentes<br />

indiquent que les femmes séropositives<br />

ayant un paludisme placentaire<br />

risquent plus de donner naissance à<br />

des bébés souffrant d’insuffisance<br />

pondérale. Elles montrent également<br />

que les enfants qui ont un poids<br />

insuffisant à la naissance sont plus<br />

exposés à une transmission du VIH<br />

de la mère à l’enfant que les autres.<br />

On peut réduire davantage le risque<br />

de paludisme si l’on donne un traitement<br />

antirétroviral <strong>et</strong> des moustiquaires<br />

imprégnées d’insecticide aux<br />

femmes <strong>et</strong> enfants séropositifs 19 . (Se<br />

reporter à l’Encadré du Chapitre 3,<br />

12 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 2009

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