La santé maternelle et néonatale
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Pour renforcer un environnement favorable à la santé <strong>maternelle</strong> <strong>et</strong> néonatale,<br />
il faut mobiliser les familles, y compris les hommes <strong>et</strong> d’autres parents, afin<br />
qu’elles reconnaissent <strong>et</strong> prennent en charge les risques sanitaires.<br />
Burundi : l’engagement pris par le gouvernement en faveur des soins<br />
de santé <strong>maternelle</strong> <strong>et</strong> infantile<br />
Le Burundi fait partie des pays les moins avancés du monde. Une<br />
guerre civile prolongée <strong>et</strong> l’échec de la restructuration politique<br />
freinent les progrès économiques <strong>et</strong> sociaux. <strong>La</strong> pauvr<strong>et</strong>é a beaucoup<br />
augmenté <strong>et</strong> près de 88 % des Burundais vivent avec seulement<br />
2 dollars des É.-U. par jour. <strong>La</strong> dénutrition touche 66 % de<br />
la population, <strong>et</strong> plus de la moitié des enfants de moins de cinq<br />
ans souffre d’un r<strong>et</strong>ard de croissance sévère ou modéré. Pour les<br />
femmes, le risque de décès maternel sur la vie entière était de<br />
1 sur 16 en 2005. Le taux moyen ajusté de mortalité <strong>maternelle</strong><br />
était de 1 100 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2005,<br />
<strong>et</strong> le taux de mortalité néonatale se situait à 41 pour 1 000 naissances<br />
vivantes en 2004.<br />
L’expérience du Burundi a montré combien il est important de<br />
fournir des soins de santé de bonne qualité <strong>et</strong> d’un coût abordable<br />
aux populations pauvres en général, <strong>et</strong> aux mères <strong>et</strong> aux<br />
enfants en particulier. En février 2002, le gouvernement a lancé<br />
un programme de recouvrement des coûts qui obligeait les<br />
patients à payer leurs visites médicales, leurs tests <strong>et</strong> leurs médicaments.<br />
C<strong>et</strong>te initiative, qui devait générer des ressources pour<br />
le système de santé nouvellement créé, a été lancée dans 12 des<br />
17 provinces rurales du pays, affectant 5 des 8,5 millions d’habitants<br />
du pays. Le résultat a été que le nombre de patients incapables<br />
de payer les soins reçus dans des hôpitaux publics a fortement<br />
augmenté, <strong>et</strong> que beaucoup d’entre eux ont été r<strong>et</strong>enus en<br />
détention dans ces établissements. Les femmes qui avaient<br />
accouché par césarienne représentaient environ 35 % des<br />
patients insolvables mentionnés dans un rapport de Human<br />
Rights Watch sur les détentions dans les hôpitaux en 2006; <strong>et</strong><br />
selon c<strong>et</strong>te étude, 10 % des patients insolvables étaient des<br />
enfants. En plus du fardeau de la dépense, les services de soins<br />
de santé offerts aux femmes <strong>et</strong> aux enfants étaient souvent de<br />
mauvaise qualité.<br />
des pays <strong>et</strong> axé sur les résultats entre les gouvernements, des<br />
organisations internationales <strong>et</strong> des organisations non gouvernementales.<br />
Ce partenariat vise principalement à identifier une<br />
série d’objectifs clés, notamment un meilleur pourcentage d’accouchements<br />
pratiqués dans des établissements de santé <strong>et</strong> l’extension<br />
des services de prévention de la transmission du VIH de<br />
la mère à l’enfant.<br />
<strong>La</strong> politique nationale du Burundi sur la santé de la procréation<br />
comprend à présent des soins au nouveau-né, qui sont considérés<br />
comme une stratégie essentielle pour réduire la mortalité<br />
infantile. Un vol<strong>et</strong> central de c<strong>et</strong>te politique consistera à faire<br />
passer à plus grande échelle les services de prévention de la<br />
transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le taux moyen de<br />
prévalence de l’infection par le VIH chez les femmes enceintes de<br />
15 à 24 ans à Bujumbura était de 16 % en 2005. Les programmes<br />
adoptés à l’avenir pourraient solliciter un meilleur soutien des<br />
hommes à ces stratégies de prévention.<br />
Le pays a aussi commencé à offrir les soins de santé de base<br />
dont la population a cruellement besoin, ce qui aura un impact<br />
positif sur les femmes <strong>et</strong> les enfants. Des campagnes de vaccination<br />
ont permis d’administrer le vaccin par l’anatoxine tétanique<br />
à près de trois quarts des femmes vivant dans les districts à haut<br />
risque. Ces efforts ont galvanisé les parties prenantes aux<br />
niveaux national <strong>et</strong> local. Mais le gouvernement devra continuer<br />
à donner la priorité aux soins de santé pour les pauvres pour<br />
que les participants internationaux <strong>et</strong> communautaires à la<br />
construction de ses infrastructures sanitaires continuent de<br />
soutenir ses efforts.<br />
Voir Références, page 112.<br />
Le gouvernement actuel du Président Nkurunziza a commencé à<br />
prendre des mesures pour remédier à c<strong>et</strong>te crise des soins de<br />
santé. En 2005, lorsque le Burundi a adhéré à l’Initiative des pays<br />
fortement end<strong>et</strong>tés du Fonds monétaire international <strong>et</strong> de la<br />
Banque mondiale <strong>et</strong> obtenu l’allègement provisoire de sa d<strong>et</strong>te,<br />
son budg<strong>et</strong> de la santé a triplé. En 2006, le gouvernement a pris<br />
la décision essentielle d’annoncer la gratuité des soins de santé<br />
pour les femmes enceintes <strong>et</strong> les enfants. Une nouvelle « Feuille<br />
de route pour la réduction de la mortalité néonatale <strong>et</strong> <strong>maternelle</strong> »<br />
a été élaborée <strong>et</strong> lancée c<strong>et</strong>te même année avec l’assistance du<br />
Fonds des Nations Unies pour la population, de l’Organisation<br />
mondiale de la Santé, du Programme alimentaire mondial <strong>et</strong> de<br />
l’UNICEF. Une autre mesure importante a été prise en 2007, lorsque<br />
le Burundi a été l’un des huit pays à adhérer au Partenariat<br />
international pour la santé, un effort de collaboration à l’initiative<br />
RENFORCER LES SYSTÈMES DE SANTÉ POUR AMÉLIORER LA SANTÉ MATERNELLE ET NÉONATALE 83