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Zibeline n° 60 en PDF

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Le collectif AOC a donné sa<br />

toute dernière représ<strong>en</strong>tation<br />

de Autochtone le 1 er février à<br />

Port-de-Bouc<br />

Soirée de gala a été joué<br />

les 8 et 9 février<br />

au Théâtre des Salins,<br />

Martigues<br />

C’est le grand soir !<br />

Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du nord et n’ont pas froid aux yeux !<br />

L’équipe du Prato de Lille m<strong>en</strong>ée par le fantasque Gilles<br />

Defacque a charmé le public de Martigues par ses<br />

sketchs et ses acrobaties fulgurantes. Cirque, théâtre ou<br />

<strong>en</strong>core music-hall construis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble un mom<strong>en</strong>t<br />

Soiré e de gala © Bruno Dewaele<br />

Autochtone © Rhaissa Montera<br />

État d’urg<strong>en</strong>ce<br />

La réalité du monde n’est qu’ombre, viol<strong>en</strong>ce,<br />

soumission, consommation à tout-va et besoins<br />

mercantiles… Si par extraordinaire vous n’<strong>en</strong><br />

aviez pas consci<strong>en</strong>ce, le collectif AOC est là<br />

pour vous remettre <strong>en</strong> mémoire, <strong>en</strong> sons et <strong>en</strong><br />

images ce qui ne saura plus vous échapper. Le<br />

trait est certes appuyé, mais le propos frappe,<br />

d’autant plus fort qu’il est appuyé par un rock<br />

joué <strong>en</strong> direct par l’américain Jules Beckman,<br />

Monsieur Loyal des plus original, grand<br />

ordonnateur d’un monde chaotique qui n’<strong>en</strong> finit<br />

plus de se déliter. Car sur la piste,<br />

chorégraphiés par Karin Vyncke, des êtres sont<br />

jetés sur le sol, balancés au milieu d’objets de<br />

récup hétéroclites, des personnages sont<br />

guidés par leur nez <strong>en</strong> carotte, une travailleuse à<br />

la chaine débite du chou rouge de façon<br />

hystérique, quand d’autres, <strong>en</strong> costume de ville,<br />

se crois<strong>en</strong>t sans but, tels des pantins<br />

désarticulés… Tout est prétexte à des<br />

prouesses physiques époustouflantes, au mat<br />

chinois, sur le trampoline, à la corde ou au<br />

trapèze, seul ou à plusieurs. Les numéros<br />

s’<strong>en</strong>chain<strong>en</strong>t, toujours portés par une musique<br />

pertin<strong>en</strong>te, une partition rythmique qui fait se<br />

mouvoir les corps plus ou moins violemm<strong>en</strong>t.<br />

Et au milieu de cet état d’urg<strong>en</strong>ce des instants<br />

de grâce survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, tel le numéro de femmechrysalide<br />

le long de sa corde, ou la<br />

femme-accordéon susp<strong>en</strong>due dans les airs qui<br />

accompagne la voltige d’un trapéziste solitaire.<br />

De quoi apaiser la fureur de ce monde<br />

déliquesc<strong>en</strong>t.<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

familial et vraim<strong>en</strong>t convivial. Car dès le début, le public<br />

est invité à participer à cette Soirée de gala et à <strong>en</strong>trer<br />

dans la fiction : la scène se passe <strong>en</strong> pleine guerre, et<br />

l’association qui dirige ce music-hall veut remonter le<br />

moral des habitants. C’est aussi l’occasion de prés<strong>en</strong>ter<br />

les derniers v<strong>en</strong>us dans la troupe et leurs nouveaux<br />

numéros. Une secrétaire délurée et son brave directeur<br />

t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de m<strong>en</strong>er de front leur spectacle, et leur scénario<br />

se construit tant bi<strong>en</strong> que mal autour du tournage d’une<br />

scène de crime pour un film muet : l’<strong>en</strong>quête d’un<br />

commissaire empoté puis sa reconstitution <strong>en</strong> direct.<br />

On admire l’art de jouer la scène dans la scène, on rit de<br />

voir chacun de ces rescapés de guerre vouloir<br />

absolum<strong>en</strong>t montrer son tal<strong>en</strong>t au détrim<strong>en</strong>t de la<br />

représ<strong>en</strong>tation… C’est alors qu’apparaît un pilote de<br />

chasse blessé volant par la seule force de ses bras, puis<br />

une femme <strong>en</strong>ceinte déambulant majestueusem<strong>en</strong>t sur<br />

une corde ou <strong>en</strong>core une aveugle habile sur une barre<br />

acrobatique ! La troupe aussi tal<strong>en</strong>tueuse qu’illuminée<br />

de joie est sout<strong>en</strong>ue par l’orchestre du Tire-Laine et ses<br />

rythmes effrénés. L’univers burlesque de Gilles Defacque<br />

reste atypique, empreint de clown et de théâtralité,<br />

ouvrant sur des acrobaties célestes…<br />

ANNE-LYSE RENAUT<br />

XII

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