DAP_RA_1955.pdf (10,0 MB) - Criminocorpus
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I. — TEXTES<br />
A. — Lois et décrets<br />
Un seul projet de loi a été adopté par le Parlement, parmi ceux<br />
qui lui avaient été soumis et à l'élaboration desquels l'Administration<br />
pénitentiaire avait été appelée à collaborer.<br />
Il s'agit de celui qui a donné lieu à la loi du 18 mars 1955<br />
relative à l'interdiction de séjour, bientôt suivie par le décret du<br />
16 juin 1955 portant règlement d'administration publique pour son<br />
application.<br />
La réforme législative ainsi intervenue ne s'est pas bornée à<br />
atténuer les effets fâcheux d'une institution démodée, issue de la<br />
surveillance de haute police, qui constituait jusqu'ici un regrettable<br />
barrage à l'action post-pénale et une occasion de récidive qui<br />
aurait pu être évitée.<br />
Bien au contraire, elle en a entièrement modifié le caractère,<br />
au point de la faire entrer au nombre des mesures favorables au<br />
reclassement des délinquants; c'est là une incontestable victoire de<br />
la conception sociale de la peine sur la traditionnelle conception<br />
répressive.<br />
L'essentiel de la transformation opérée tient dans le second<br />
alinéa du nouvel article 44 du Code pénal qui, après avoir laissé<br />
à l'interdiction de séjour sa définition habituelle de la « défense<br />
faite à un condamné de paraître dans certains lieux » prévoit, à<br />
côté de la surveillance, des mesures d'assistance. Progressivement,<br />
en effet, une grande partie des interdits ne vont plus relever de la<br />
police mais des Comités d'Assistance aux libérés institués par le<br />
décret du 1 er avril 1952, en sorte que va ainsi naître et se développer<br />
le long et bienveillant contrôle du libéré qui constitue souvent<br />
la condition nécessaire à la consolidation de l'amendement<br />
amorcé pendant la peine principale.<br />
Il ne saurait être question de traiter dans un rapport consacré<br />
à l'Administration pénitentiaire des incidences de la législation nouvelle<br />
sur le plan pénal, et seules seront envisagées ici celles qui portent<br />
sur le plan pénitentiaire et post-pénal.<br />
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