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DAP_RA_1955.pdf (10,0 MB) - Criminocorpus

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La loi du 20 septembre 1947 portant statut organique de l'Algérie<br />

a eu pour objet de réduire au minimum la tutelle jusque là<br />

exercée sur ce territoire par le pouvoir central et qui se manifestait<br />

notamment par le régime des décrets. Ce texte donnait pour la première<br />

fois à l'Assemblée Algérienne non pas le pouvoir de légiférer,<br />

mais celui de déterminer parmi les lois votées par l'Assemblée Nationale<br />

celles qu'elle estimerait opportune de voir appliquer à l'Algérie,<br />

à l'exception de celles qui touchent à des domaines ou des matières<br />

réservées. La loi précitée à précisé cette répartition, et les articles<br />

12 et 47 notamment ont fait passer sous l'autorité directe du<br />

Garde des Sceaux les services judiciaires algériens et, par conséquent,<br />

les services de l'Education Surveillée et les services de l'Administration<br />

pénitentiaire.<br />

Il n'était pas question toutefois d'intégrer purement et simplement<br />

ces derniers services à ceux de la métropole et de déclarer<br />

applicable de piano à l'Algérie la réglementation pénitentiaire métropolitaine.<br />

Son éloignement de la métropole, ses conditions démographiques,<br />

la difficulté de faire subir certains régimes nouveaux tels<br />

que ceux basés sur la progressivité, les exigences de l'ordre public<br />

et de la sûreté intérieure et extérieure du territoire, interdisaient<br />

d'envisager une centralisation automatique que l'opinion publique<br />

algérienne aurait d'ailleurs mal interprétée. C'est la raison pour<br />

laquelle le décret du 24 mars 1948 pris en application de la loi du<br />

20 septembre 1947, tout en proclamant dans l'alinéa un de son<br />

article premier le rattachement au Ministère de la Justice des services<br />

pénitentiaires et de l'Ediication Surveillée des départements<br />

de l'Algérie, prévoit à l'alinéa 2 la possibilité pour le Garde des<br />

Sceaux de déléguer ses pouvoirs en cette matière au Gouverneur<br />

Général de l'Algérie par simple arrêté.<br />

L'arrêté de délégation des pouvoirs intervenu dans ces conditions,<br />

le 20 juillet 1948, dispose que le Gouverneur Général :<br />

1° exerce dans les départements de l'Algérie les attributions dévolues<br />

dans la métropole au Garde des Sceaux, Ministre de la<br />

Justice ;<br />

2° doit transmettre, pour avis du Comité Consultatif et décision,<br />

les propositions de libération conditionnelle des détenus des établissements<br />

pénitentiaires de l'Algérie;<br />

3° en matière de personnel, procède dans le cadre de leur statut<br />

aux nominations, aux promotions de grade, aux mises à la retraite,<br />

aux acceptations de démission des fonctionnaires du Service<br />

Pénitentiaire Algérien, à l'exception des décisions de ces<br />

natures concernant les membres du personnel administratif d'un<br />

— 82 —<br />

grade égal ou supérieur à celui de sous-directeur qui sont soumises<br />

à l'agrément préalable- du Garde des Sceaux; il en est de<br />

même pour les sanctions disciplinaires infligées aux fonctionnaires<br />

de cette dernière catégorie et constituant une mutation, une.<br />

rétrogradation de grade ou une exclusion des cadres;<br />

4° adresse, au début de chaque année et plus souvent s'il est jugé<br />

nécessaire, au Ministre de la Justice, un rapport général sur le<br />

fonctionnement des services pénitentiaires exposant notamment<br />

les réalisations effectuées, les améliorations envisagées, la situation<br />

du personnel, la statistique des établissements pénitentiaires.<br />

Les difficultés d'interprétation de la délégation des pouvoirs en<br />

matière de personnel, eu égard au décret du 24 mars 1948 ont motivé<br />

l'intervention du décret du 8 octobre de la même année, complétant<br />

celui du 24 mars précité et qui précise que « jusqu'à ce que les statuts<br />

des personnels métropolitains aient été étendus au personnel<br />

des services pénitentiaires, ces personnels continueront à être régis<br />

par leur statut actuel ».<br />

Innovation importante enfin, les services pénitentiaires et de<br />

l'Education surveillée jtisqu'ici rattachés à la Direction de la Sécurité<br />

générale d'Algérie constituent depuis l'arrêté du Gouverneur<br />

Général en date du 3 décembre 1955 un service autonome rattaché<br />

directement au Cabinet du Secrétaire général du Gouvernement général.<br />

La subordination de ces services à la Direction de la Sécurité<br />

générale continuait en effet jusque là à répondre à la conception traditionnelle<br />

des Services pénitentiaires d'Algérie, selon laquelle, pour<br />

des raisons d'ordre public et de sécurité intérieure, il était logique<br />

de les rattacher aux services de police. Cette sujétion pouvait sembler<br />

paradoxale à partir du moment où l'Administration pénitentiaire<br />

algérienne était placée sous l'autorité du Garde des Sceaux. C'est<br />

pourquoi est intervenu l'arrêté mentionné ci-dessus qui a prévu, en<br />

outre, la désignation de deux magistrats comme Conseillers techniques<br />

du chef du service nouvellement créé.<br />

II. — SITUATION ACTUELLE<br />

Jusqu'au 1 er janvier 1947, les maisons d'arrêt étaient propriété<br />

départementale. Or, auprès de chaque Justice de Paix existe une<br />

maison d'arrêt annexe dont certaines ont le rôle d'une maison<br />

d'arrêt métropolitaine de moyenne importance, les Juges de Paix<br />

d'Algérie assurant l'instruction dans leurs cantons et leur compé-<br />

— 83 —

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