DAP_RA_1955.pdf (10,0 MB) - Criminocorpus
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Pour maintenir à son niveau actuel un corps professionnel auquel<br />
elle confie des tâches toujours plus délicates et plus importantes,<br />
la Chancellerie s'est préoccupée, au cours de l'exercice 1955, de la<br />
revalorisation des indemnités accordées aux médecins des établissements<br />
pénitentiaires, dont un arrêté du 7 octobre 1952 avait fixé le<br />
taux à 1.500 fr par vacation de trois heures.<br />
Un arrêté du 21 novembre 1955 {J.O. du 30 novembre) a porté ce<br />
taux à 2.850 fr pour les établissements pénitentiaires de Paris et de<br />
la Seine et à 2.400 fr pour les établissements de la province, mais<br />
seulement en ce qui concerne la rémunération des médecins spécialistes<br />
vacationnaires. Les vacations de ces praticiens ont, par cette<br />
mesure, été alignées sur celles allouées aux spécialistes qui assurent<br />
le fonctionnement des dispensaires médico-sociaux des collectivités<br />
locales, placés sous le contrôle du Ministère de la Santé Publique.<br />
Par contre, la Direction du Budget a estimé impossible de relever<br />
la rétribution accordée aux médecins de médecine générale d'établissements<br />
pénitentiaires, les homologues de ceux-ci, qui exercent<br />
dans les dispensaires de collectivités locales, contrôlés par le Département<br />
de la Santé publique, n'ayant eux-mêmes jusqu'à ce jour<br />
bénéficié d'aucune majoration de leurs indemnités, dont le taux<br />
reste fixé à 1.425 fr par vacation de trois heures.<br />
c) Aumôniers.<br />
En raison des taux extrêmement modestes auxquels elles étaient<br />
demeurées jusqu'à ces dernières années, la Chancellerie a estimé<br />
équitable de revaloriser les rémunérations allouées aux aumôniers<br />
des établissements pénitentiaires. Un supplément de crédit de<br />
1.154.000 fr, inscrit au budget de 1955, avait permis un premier<br />
relèvement de ces indemnités. L'insuffisance de ce relèvement devait<br />
amener la Chancellerie à demander au Ministère des Finances une<br />
nouvelle amélioration, plus substantielle, dans le cadre de la préparation<br />
du budget de 1956. Cette demande a abouti à la signature d'un<br />
arrêté en date du 14 octobre 1955 (J.O. du 18 octobre) qui a relevé<br />
de 33 %, à compter du 1 ER juillet 1955, les allocations des aumôniers.<br />
Celles-ci s'échelonnent à présent de 9.000 à 60.000 fr par an, ce<br />
dernier taux n'étant atteint que par un très petit nombre d'aumôniers<br />
en service dans les très grands établissements comme FRESNES<br />
ou la SANTÉ.<br />
Par ce rajustement et bien que la portée en soit encore modeste,<br />
l'Administration pénitentiaire a voulu reconnaître la contribution<br />
importante que, par leur action dévouée, les ministres des différents<br />
cultes apportent au relèvement moral des détenus.<br />
— 50 —<br />
IL — EVOLUTION DES EFFECTIFS<br />
Au cours de ces dernières années, la diminution constante de la<br />
population pénale a entraîné pour l'Administration pénitentiaire<br />
l'obligation de réaliser de sévères économies budgétaires. Ces économies<br />
se sont traduites par la fermeture de divers établissements<br />
et par de nombreuses suppressions d'emplois, notamment des licenciements<br />
massifs de surveillants auxiliaires (1). Le moment devait<br />
arriver toutefois où de tels licenciements ne pourraient se poursuivre<br />
sans compromettre gravement la sécurité des établissements demeurés<br />
en service et sans rendre de plus en plus difficile dans ceux-ci<br />
l'application des lois sociales au personnel de surveillance qui, en<br />
effet, dans beaucoup desdits établissements, se voit imposer des<br />
heures supplémentaires de plus en plus nombreuses. A cet inconvénient<br />
s'ajoute pour lui celui de n'être indemnisé qu'en partie du travail<br />
supplémentaire qu'il accomplit effectivement, la Chancellerie<br />
n'ayant pu jusqu'à présent obtenir le relèvement des crédits insuffisants<br />
affectés à cette dépense.<br />
Devant un tel état de choses, la Chancellerie devait s'efforcer<br />
de faire admettre par le Ministère des Finances l'impossibilité où<br />
elle se trouvait de procéder à de nouvelles compressions d'effectifs<br />
parmi les agents de surveillance. Pour la première fois depuis plusieurs<br />
années, elle a pu obtenir en 1955, grâce à la compréhension<br />
rencontrée auprès de la Direction du Budget, qu'aucune suppression<br />
d'auxiliaires ne soit incluse dans le budget de l'exercice suivant.<br />
Les seules suppressions figurant dans le décret budgétaire du<br />
31 décembre 1955 qui porte reconduction à l'exercice 1956 des<br />
crédits affectés pour l'exercice 1955, concernent les emplois de :<br />
1 directeur d'établissement pénitentiaire;<br />
1 sous-directeur d'établissement pénitentiaire;<br />
1 greffier-comptable;<br />
1 économe;<br />
8 surveillants-chefs ;<br />
15 surveillants-chefs-adjoints.<br />
La disparition de ces emplois a été rendue possible par la fermeture,<br />
à la fin de l'année 1955, de 6 maisons d'arrêt, de 2 anciennes<br />
prisons militaires et du centre pénitentiaire de CORMEILLES-EN-PA-<br />
RISIS.<br />
Les économies ainsi réalisées ont partiellement servi à gager<br />
la création à compter de l'année 1956, dans le cadre des dévelop-<br />
(1) Rapport général sur l'exercice 1954, p . 23.<br />
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