DAP_RA_1955.pdf (10,0 MB) - Criminocorpus
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en Algérie pour examiner sur place les conditions de reconstruction<br />
de la maison d'arrêt et de la maison centrale d'ORLÉ ANSVILLE, détruites<br />
par le séisme du 9 septembre 1954.<br />
Le Commissariat à la reconstruction d'ORLÉANSVILLE proposait,<br />
en effet, deux terrains mesurant respectivement 6.000 et 20.000 m 2 ,<br />
qui paraissaient beaucoup trop petits pour reconstruire des établissements<br />
modernes.<br />
Après un examen sur place des possibilités des environs d'ORLÉ-<br />
ANSVILLE, les solutions suivantes ont été retenues :<br />
a) affecter à la reconstruction de la nouvelle maison d'arrêt la<br />
zone proposée tout d'abord pour la maison centrale. Elle est située<br />
au sud-est de la ville, à 1.500 mètres du Tribunal. Sa surface permettra<br />
d'y découper un terrain de 30.000 mètres carrés dont les<br />
dimensions et les limites exactes seront précisées par le projet de<br />
construction à établir.<br />
b) affecter à la maison centrale une zone située dans une boucle<br />
du Cheliff, à l'ouest de la ville, sur laquelle on pourrait découper<br />
une surface de 15 hectares.<br />
La construction du mur d'enceinte de la maison centrale est actuellement<br />
commencée, mais il entourera une surface plus restreinte<br />
que celle préconisée par la Chancellerie. L'exécution urgente de ce<br />
premier travail est justifiée par le désir dit Service pénitentiaire<br />
algérien de pouvoir disposer le plus tôt possible d'une enceinte sûre,<br />
susceptible d'être utilisée, même avec des constructions provisoires,<br />
comme camp de détention pour une population pénale importante et<br />
de soulager ainsi les établissements surchargés par l'afflux des détenus.<br />
Il est inutile de souligner, en effet, les difficultés matérielles que<br />
rencontre actuellement le Service pénitentiaire algérien du fait de<br />
l'augmentation du nombre des détenus et de l'insécurité.<br />
Ces difficultés se trouvent aggravées par le fait que les trois maisons<br />
centrales d'Algérie, MAISON-CARRÉE, LA<strong>MB</strong>ÈSE, BERROUAGHIA,<br />
étaient déjà insuffisantes pour le logement des condamnés de droit<br />
commun à une longue peine dont le nombre avait beaucoup augmenté<br />
après la suppression de la transportation à la Guyane des condamnés<br />
aux travaux forcés et à la relégation. La création d'une maison<br />
centrale à Orléansville, même en temps normal, n'aurait représenté<br />
qu'une solution partielle du problème et aurait dû être suivie d'une<br />
ou deux créations semblables.<br />
Les maisons d'arrêt posent des problèmes aussi importants car<br />
beaucoup d'entre elles, surtout celles des grandes villes, sont ancien-<br />
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nés et étaient déjà à peine suffisantes en période calme. Ceci n'a<br />
rien pour surprendre si l'on songe que l'accroissement rapide de<br />
la population en Algérie ne pouvait pas ne pas être accompagnée<br />
d'une augmentation à peu près proportionnée de la population<br />
pénale.<br />
C'est dire que même et surtout après le retour au calme, le<br />
Service pénitentiaire algérien devra retracer un important programme<br />
de construction, car l'existence de locaux convenables pour<br />
la détention des individus est une condition nécessaire d'un régime<br />
pénitentiaire satisfaisant.<br />
Est-il possible dès maintenant dans les circonstances actuelles<br />
de jeter les bases de ce programme et d'entreprendre certaines réalisations?<br />
On souhaiterait pouvoir répondre par l'affirmative et les<br />
difficultés à prévoir ne devraient pas être une raison suffisante pour<br />
ne pas tenter de se mettre à l'ouvrage.<br />
Ainsi que l'a souligné M. Gilquin dans son rapport, établi après<br />
sa mission en Algérie et communiqué au Gouvernement Général par<br />
Monsieur le Garde des Sceaux, il devrait être possible comme dans<br />
la métropole d'utiliser largement la main-d'œuvre pénale dont l'emploi<br />
présente le triple avantage de procurer du travail à un certain<br />
nombre de détenus, d'intéresser directement le personnel pénitentiaire<br />
de tous rangs à la tâche entreprise et d'être économique.<br />
VI. — BUDGET ET COMPTABILITE<br />
Les dépenses budgétaires sur le chapitre « matériel » de l'Administration<br />
pénitentiaire pendant l'année 1955 se sont élevées à<br />
2.604 millions de francs ; le nombre des journées de détention a été<br />
de 7.190.000.<br />
L'application de la nouvelle comptabilité dans les établissements<br />
qui en avaient été dotés au 1 ER janvier 1955 s'est faite dans les<br />
meilleures conditions grâce au concours dévoué et continu du Service<br />
des Etudes de la Direction de la Comptabilité publique du Ministère<br />
des Finances et des inspecteurs du Trésor des trésoreries générales<br />
des départements intéressés, ainsi qu'au travail assidu des fonctionnaires<br />
et des gradés du personnel de l'Administration pénitentiaire<br />
qui n'ont pas ménagé leurs efforts.<br />
Il est rappelé que cette nouvelle comptabilité a été mise à l'essai<br />
au 1 ER janvier 1953 à la Maison centrale de MELUN, étendue au<br />
1 ER janvier 1954 à la Circonscription pénitentiaire de DIJON et à la<br />
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