DAP_RA_1955.pdf (10,0 MB) - Criminocorpus
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détenus, la plus grave ayant résulté du départ d'un important<br />
concessionnaire de main-d'œuvre pénale à Toul.<br />
Dans les maisons d'arrêt, l'activité du travail pénal est restée<br />
sensiblement au même niveau qu'en 1954.<br />
Bien que les difficultés toujours renaissantes rencontrées pour<br />
soustraire les détenus à l'oisiveté soient une preuve incontestable<br />
du peu d'attrait que présente cette main-d'œuvre pour les employeurs<br />
privés, le travail pénal a vu en 1955 deux actions particulièrement<br />
vives dirigées contre lui.<br />
En premier lieu, une initiative parlementaire a fait insérer<br />
dans la loi de Finances 55.359 du 3 avril 1955, concernant les comptes<br />
spéciaux du Trésor, une disposition spéciale visant le travail<br />
pénal concédé. L'article 28 de cette loi (1) a institué au profit du<br />
Trésor et à la charge des concessionnaires de main-d'œuvre pénale<br />
à l'intérieur des établissements pénitentiaires une redevance spéciale,<br />
destinée à tenir compte des charges salariales auxquelles sont<br />
normalement assujettis les employeurs.<br />
La Commission interministérielle, chargée de préparer le décret<br />
d'application et de déterminer le taux de la nouvelle taxe, vient de<br />
terminer ses travaux, et ses conclusions sont actuellement soumises<br />
à la décision des ministres intéressés. Cette nouvelle taxe, en majorant<br />
le prix du travail pénal, augmentera sensiblement les difficultés<br />
rencontrées pour procurer du travail aux détenus.<br />
D'autre part, l'Administration pénitentiaire a été saisie de nouvelles<br />
plaintes concernant la concurrence que ferait à l'industrie des<br />
espadrilles des Basses-Pyrénées un atelier de confection d'espadrilles<br />
de la Maison Centrale de NÎMES. Des plaintes analogues, reçues les<br />
années antérieures, avaient motivé une enquête approfondie avec<br />
(1) Loi N° 55.359 du 3 avril 1955, article 28 : « 11 est institué au profit du Trésor<br />
public et à la charge des concessionnaires de main-d'œuvre pénale a l'intérieur des<br />
établissements pénitentiaires, une redevance spéciale destinée à tenir compte des<br />
charges salariales auxquelles sont normalement assujettis les employeurs.<br />
» Cette redevance sera calculée sur toutes les sommes versées par les concessionnaires<br />
à l'Administration pénitentiaire, du chef de l'emploi de la main-d'œuvre<br />
pénale, quelles que soient les modalités de la rémunération et de sa répartition<br />
entre l'administration et les détenus.<br />
» Son taux tiendra compte de la nature spéciale de la main-d'œuvre pénale et<br />
variera selon les conditions de son emploi.<br />
» Un décret pris sur le rapport du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, du<br />
Ministre des Finances et des Affaires économiques et du Ministre du Travail et de<br />
la Sécurité Sociale, et qui interviendra dans un délai de trois mois à compter de la<br />
promulgation de la présente loi, déterminera les modalités d'application de cette<br />
disposition et notamment le quantum de la redevance pour charges salariales qui<br />
sera versée aux organismes servant les prestations familiales aux familles des<br />
détenus ».<br />
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le concours de l 'inspection du travail du Gard, de laquelle il était<br />
résulté que les salaires payés aux détenus étaient comparables aux<br />
salaires payés aux ouvriers libres de la même industrie et, qu'au<br />
surplus, l'importance de l'atelier de la Maison Centrale de NÎMES<br />
ne pouvait pas causer de difficultés à l'industrie libre des espadrilles.<br />
Les syndicats patronaux et les syndicats ouvriers ayant à nouveau<br />
adressé des protestations véhémentes au Ministère du Commerce<br />
et à celui des Affaires économiques, une nouvelle enquête a<br />
été faite en novembre 1955 par des hauts fonctionnaires de ces deux<br />
ministères pour comparer la situation et les coûts de production respectifs<br />
des ateliers libres faisant des espadrilles et de l'atelier de<br />
la Maison Centrale de NÎMES. Le rapport établi à l'issue de cette<br />
enquête vient d'être déposé par les enquêteurs. De leurs conclusions,<br />
il résulte que les difficultés rencontrées par les fabricants d'espadrilles<br />
des Basses-Pyrénées proviendraient surtout de leur manque<br />
d'organisation et du caractère artisanal de leurs ateliers, mais nullement<br />
de l'activité de l'atelier de la Maison Centrale de NÎMES.<br />
Les ateliers industriels en régie ont maintenu en 1955 leur activité<br />
des années antérieures sans changements notables ainsi que le<br />
montrent les chiffres de fabrication donnés pltis loin.<br />
L'atelier de confection transféré au Centre pénitentiaire de<br />
MAUZAC en 1954 a maintenant son activité normale et travaille dans<br />
de bonnes conditions.<br />
Des remaniements importants sont actuellement en cours à l'atelier<br />
de confection de la Maison Centrale de NÎMES. Les fenêtres, trop<br />
étroites, ont été élargies pour améliorer l'éclairage et l'aération. La<br />
toiture, qui était en mauvais état, a été réparée et le plafond en plâtre,<br />
qui était dégradé par suite des infiltrations, est en cours de<br />
réfection totale. Le chauffage central a été installé dans l'atelier.<br />
Enfin, des locaux assez vastes destinés à servir de magasins de stockage<br />
des vêtements confectionnés, en attente d'expédition aux établissements<br />
demandeurs, sont en cours d'aménagement. Cet atelier<br />
doit pouvoir assurer la confection en séries des uniformes du personnel<br />
de surveillance, des vêtements de drap pour les détenus et<br />
prendre également des commandes pour d'autres administrations.<br />
Les travaux de modernisation du dortoir cellulaire de la Maison<br />
Centrale de MELUN, ayant réduit momentanément la capacité de<br />
cet établissement, ont entraîné l'obligation d'en diminuer l'effectif.<br />
Par voie de conséquence, il a fallu réduire le nombre des détenus<br />
affectés à certains ateliers, notamment à ceux de confection en régie<br />
et de cordonnerie en régie et à un atelier concédé dont le transfert<br />
dans une autre maison centrale est actuellement envisagé.<br />
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