Procès-verbaux, 1671-1793; publiés pour la ... - Warburg Institute

XXX INTRODUCTION. •
esthétique. Or, les membres de l'Académie, à deux
^u trois exceptions près, étaient appelés par leur
titre
même à ces constructions qui avaient un caractère
monarchique ou public. Ils ne s'occupaient pas
ou s'occupaient peu des autres ; elles étaient en dehors
des théories. Ils restaient donc fidèles à eux-mêmes
en s'efforçant d'établir la doctrine dans toute sa
pureté.
On jugerait peut-être que ces préoccupations classiques
coïncident assez bien avec la réaction qui,
vers lySo, commença à se produire contre le style
Louis XV. Cette idée contient sans doute une part
de vérité, une part seulement, car au temps du rococo
le plus triomphant, entre 1780 et 1740, l'Académie
apportait les mêmes scrupules dans l'étude des ordres
antiques et s'attachait à en constituer et appliquer les
règles.
Les divers règlements sur l'organisation de l'Académie
et ses traditions mêmes lui imposaient l'obligation
d'examiner et de juger les différents ouvrages
écrits sur l'architecture (art. XIX-XXI). Le plus souvent,
ils étaient présentés parles auteurs eux-mêmes.
Boffrand lui offrit son volume sur la Fonte de la
statue de Louis XIV qx l'obséda, on peut le dire, de
communications tirées de son grand ouvrage : Le
livre d'architecture^ non seulement avant sa publication
en 1745, mais longtemps après qu'il eut paru.
Combien de fois « M. Boffrand » ne l'entretint-il pas
de l'esthétique architecturale, interprétée à travers
VArt poétique d'Horace^ ! Il le faisait encore en 1753,
I. Procès-verbaux, t. V, p. 33o, 848, 35 1, 352, et ci-après,
p. 29 (28 juin 1745), 86, 192, 193, 202, 206 (matériaux).