Procès-verbaux, 1671-1793; publiés pour la ... - Warburg Institute

APPENDICES. 35 1
ter parmi nous, il en est d'elles comme de toutes les autres
choses du monde, il n'est que trop vrai qu'elles aiment à
voyager et qu'elles ont passé jusques à présent d'un pays
dans l'autre.
Il faut donc mettre toute son attention pour retenir l'architecture
dans sa pureté, c'est un des premiers objets et
des plus essentiels de l'établissement de cette Compagnie.
Il
a fallu plus d'un siècle et les travaux et le génie de tant
de grands hommes pour la tirer de la barbarie où elle
était ensevelie, il ne faut qu'un moment de sommeil et
d'obscurité pour la perdre; heureusement nous avons
été élevés dans ce bon goût qui ont fait produire tant de
beaux ouvrages modernes.
L'esprit de ceux qui composent l'Académie est de ne se
point écarter de ce bon goût, qui s'est formé sur les précieux
restes de l'antiquité, de mépriser toutes ces nouveautés
et ornements bizarres, qui feroient un jour notre honte
et que l'on puise dans la légèreté et le dérèglement de
l'esprit de ceux qui les ont inventées et que Vitruve et
les
Romains ont regardé comme barbare.
Ainsi ce bon goût subsistera toujours en P'rance par
l'attention de cette Académie, qui a pour maxime que ce
qui donne le
plus d'idée, de grandeur et de magnificence
aux édifices est la simplicité et les belles proportions et
la grandeur même du tout et de ses parties, qui le rendent
et plus beau et plus majestueux.
M. le Surintendant qui, de son côté, dans le temps même
de la guerre, donne une attention toute particulière
pour protéger et entretenir les arts et faire voir la bonté
et la magnificence du Roy en faisant toujours travailler les
grands maîtres, voit avec plaisir ces sentiments dans l'Académie,
désapprouvant toutes les nouveautés qui peuvent
donner atteinte au bon goût dont il se fait honneur d'être
le protecteur et dont la conservation est un des plus
grands avantages que cette compagnie puisse produire.