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تازمامارت
326 Tazmamart
L’Enfermement, le Partage Lieux et mémoire
327
Tazmamart ce n’était pas seulement les murs et les
emmurés, les blocs et le cimetière… c’étaient aussi les
familles des prisonniers. Les menaces et les intimidations
n’étaient nullement suffisantes pour les faire désespérer.
Pouvaient-elles se payer le luxe de la résignation ? Que
dire aux enfants ? Aux mamans qui se battaient qui, dans
leurs prières, suppliaient la mort de les préserver pour
pouvoir serrer une dernière fois leurs enfants avant de
fermer les yeux pour toujours ? Dans ce parcours du
combattant, saluons de vive voix le combat des épouses,
des femmes exceptionnelles : Mme Hachad, Mme
El-Wafi, Mme Lamine… et bien sûr Mme Taouil, cette
américaine obstinée, qui défia les autorités de son pays
pour les obliger à faire pression sur le pouvoir marocain…
Le diable garde ses positions de tous les côtés. Il ne fait
confiance à personne, et du coup cherche à garder le
secret rien que pour lui. Il pense pouvoir écrire l’histoire
comme bon lui semble. Il finit par croire qu’il est bon.
Mais, aussi alerte qu’il soit, il ne peut se prémunir contre
le ciel. En 1989, une équipe d’Antenne 2, la chaîne de
télévision publique française, était en train de réaliser une
émission dans la région, quand soudain, le cameraman
fut attiré par la présence en bas d’un site protégé ne
figurant sur aucun plan de vol. Bizarre. Il prit alors un
cliché, ou plutôt, le seul cliché qui depuis est devenu
l’icône qui représente l’Alcatraz marocain. On y voit
l’ensemble des bâtiments constituant le bagne, et au fond
de la photo, sur une colline, une inscription : « Dieu,
Tazmamart : portail de
la prison avant
Patrie, Roi ». Des trois composantes de la devise du pays,
seule la dernière avait droit de cité. La petite histoire dit
qu’alertées, mais tardivement, les autorités marocaines
prirent une décision qu’elles pensaient intelligente :
partout où se trouve une colline aux voisinages
immédiats d’une ville ou un village, obligation était faite
d’inscrire sur le flan côté route la devise du Royaume.
Le civisme passe parfois par la volonté de vouloir
brouiller les pistes. Quelque temps après l’incident,
un député marocain, Mohammed Bensaid Ait-Idder,
surprit l’audience en posant une question concernant
le lieu, et osa prononcer le mot interdit : Tazmamart. Le
ministre de la justice resta de marbre. Le journal Anoual
rapporta les faits. On le censura immédiatement. Mais
le mal était déjà fait. Tazmamart n’est plus un secret. Le
début de la fin d’un calvaire qui avait duré dix-huit ans.
Que reste-t-il de Tazmamart ? Les annexes. Et les deux
blocs ? Dynamités ! Quelles que soient les motivations
de la décision, elle n’en demeure pas moins un geste qui
s’apparente à une fuite en avant, à une tentative d’effacer
les traces d’un crime d’état. Est-ce possible ? Est-ce
raisonnable ? Une nation ne se glorifie pas seulement
et nécessairement par l’étalage souvent pompeux des
grands monuments, des réalisations, des victoires, des
trophées… Elle peut, et se doit, de se prévaloir de ses
erreurs. Encore faut-il qu’elles lui servent de leçon.
Liberté et dignité n’ont pas de prix. Elles ont un coût.
Celui, concédé à Tazmamart, était exorbitant.
خ عا‏ املتجزون بتازمامارت من ظروف قاسية جدا بدءا اب خ خ ن ز‏ حديثة الهعد اب ‏لبناء
نتجت خ عا رطوبة مفرطة وترسب لملياه أثناء رت فة التساقطات القوية،‏ مرورا اب لختناق واحلر
الشديد أثناء فصل الصيف وليس هت اناء اب ‏ختناق دورة املياه ي ات ال‏ اكنت عبارة عن ثقب
خ الز‏ خانة وما ينتج عنه من وضع املتجز ي وضع خ أد‏ من الدونية امك حصل مع لك من ممد
الغالو وممد العايدي ن اللذ‏ فارقا احلياة بسبب اختناق ي ‏»مرحاضما«.‏ امك أن احلرمان من
احلركة ومن ضوء الشمس واهلواء ي ات الن‏ وقساوة الظروف املناخية وانعدام العناية الطبية
وسوء التغذية ي وتقدها ي ي ن أوا‏ متسخة وصدئة وحالت احلرمان والعزل أدت إىل تف رش سي
أمراض عضوية وعقلية أودت حب ‏ياة 32 متجزا.‏
عىل أن تصنيف ي ن املتوف‏ حسب العن‏ ن « أ » و»ب«‏ يكشف أن حصة أ السد من
ي الضحا‏ اكنت رب للعن‏ ‏»ب«‏ لعتبارات عدة أب ي رش رسا من كتبوا هت مذكرام ممن نج وا
من ن املتجز‏ ، وأمهها شدة الرطوبة رب والد هب ‏ذا العن‏ اب لنظر إىل موقعه،‏ وكذا عدم النضباط
وسوء ي التنظ‏ الذي ساد ي ن ب‏ خ خلئه.‏ وهو ما رب ع‏ عنه أد املرزو‏ اب لقول:‏ ‏»امك يالحظ اب بج الء
أن الفرق وا‏ ي ن ب‏ ات حصيل الوفيات ي رب العن‏ أ ال ول ي وه سبع ي ا‏ مقابل ثالث رش وعرس‏
رب العن‏ ي ن الثا‏ ، مل تكن من قبيل الصدفة،‏ خ وإا اكن السبب ي الرئيس راجع حسب رأينا إىل تواجد
خ سة عرسرش ضابطا ي رب العن‏ أ ال ول خ مم أربعة نقباء،‏ مقابل سبعة ضباط ي رب العن‏ ي ن الثا‏ من
خ بيم نقيب واحد،‏ امم يؤكد أن رت الاتبية لعبت ي صفوفنا دورا حاامس ي ي ن السن‏ أ الوىل حيث
‏لت علينا احلفاظ عىل انضباط أحسن والوصول اب ي لتاىل إىل ي تنظ‏ أجود«.‏
مت نسف البناية عىل ي ن مرحلت‏ : أ الوىل سنة 1991 بكسح خ الز‏ ن ز‏ والثانية سنة 2005 بكسح
رب هت ما أو خ نسا.‏ لكن تظل ات خمامارات مكاكن لالحتجاز ليس فقط موشومة ي ذاكرة من
عرف الحتجاز هب ‏ا بل أيضا شاهدة عىل ات مرحل تج ‏اذب ي سياس ي وإعالم حوهلا ي يستدع أك‏
من قراءة وليل ملسارها ي ومصها معا،‏ مادامت ذاكرة ات زمامارت ي غ‏ ات مفصول عن ذاكرة
شعب توغل ي الطريق الوعرة خ ‏و احلرية والكرامة.‏
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البناية