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Deux prisonniers en particulier devaient vo<strong>le</strong>r la vedette<br />

aux autres. Deux sourds-muets de naissance. En dépit de<br />

tous <strong>le</strong>s efforts de part et d’autre, on n’avait pas pu savoir<br />

ni <strong>le</strong>urs noms, ni <strong>le</strong>urs origines. Comb<strong>le</strong> de l’absurde : ils<br />

étaient soupçonnés de faire de la propagande contre <strong>le</strong><br />

régime !<br />

En 1986, la demeure fut une nouvel<strong>le</strong> fois sollicitée. On<br />

y interna des prisonniers d’une certaine « classe », des<br />

« privilégiés ». En effet, <strong>le</strong>s locataires des lieux étaient libres<br />

de <strong>le</strong>urs mouvements à l’intérieur de l’enceinte, recevaient<br />

journaux et livres, se désaltéraient avec de l’eau minéra<strong>le</strong>…<br />

Les voisins attestent avoir vu Driss Basri visiter <strong>le</strong>s lieux au<br />

moins une fois. Vraisemblab<strong>le</strong>ment, il était là pour discuter<br />

des conditions de libération de ces prisonniers « VIP ».<br />

On accède à la demeure par une porte en bois massif située<br />

à l’ang<strong>le</strong> gauche de la rue qui la jouxte. En face, se trouve<br />

une petite cour qui donne sur <strong>le</strong> bâtiment, composée de<br />

deux blocs, un ancien, l’original bâti par <strong>le</strong>s Aït Ch’ir, et un<br />

nouveau, construit par <strong>le</strong>s Glaoua. La plupart des chambres,<br />

en forme de Kouba, sont spacieuses, éclairées, et donnent<br />

presque toutes sur des carrées verts. Les autres chambres<br />

sont relativement étroites, et communiquent entre el<strong>le</strong>s. Il<br />

semb<strong>le</strong> que ces dernières furent réservées à des prisonniers<br />

sahraouis. En témoignent <strong>le</strong>s inscriptions sur <strong>le</strong>s murs<br />

encore visib<strong>le</strong>s. Un certain « Ali Biba 87 », un « El Kori 87 »,<br />

un « Bahi 199O ». La dernière inscription laisse croire que<br />

<strong>le</strong> centre avait continué à fonctionner jusqu’en 1990. Un<br />

indice supplémentaire renforce la thèse de la présence de<br />

sahraouis : des formu<strong>le</strong>s en espagnol gravées sur <strong>le</strong>s murs.<br />

Porte donnant sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

à la Prison de Skoura

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