1. La composition <strong>du</strong> Conseil d'Etate C o n s e i l d ' E t a t<strong>Les</strong> conseillers d'Etat sont démissionnés par le <strong>Grand</strong>-Duc. Ils ne peuvent êtrerévoqués qu'après que le Conseil d'Etat, en séance plénière, a été enten<strong>du</strong> surles motifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> révocation.Le Conseil d'Etat est composé <strong>de</strong> vingt <strong>et</strong> un conseillers, dont onze au moinsdoivent être détenteurs d'un diplôme d'enseignement supérieur en droit. Cenombre ne comprend pas les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Famille régnante qui peuvent fairepartie <strong>du</strong> Conseil d'Etat.Pour être nommé membre <strong>du</strong> Conseil d'Etat, il faut être <strong>de</strong> nationalité luxembourgeoise,être âgé <strong>de</strong> trente ans accomplis, jouir <strong>de</strong>s droits civils <strong>et</strong> politiques<strong>et</strong> rési<strong>de</strong>r au <strong>Grand</strong>-Duché. La fonction <strong>de</strong> membre <strong>du</strong> Conseil d'Etat estcompatible avec toute fonction <strong>et</strong> toute profession, sauf avec les fonctions <strong>de</strong>membre <strong>du</strong> gouvernement, <strong>de</strong> magistrat <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour administrative ou <strong>du</strong> Tribuna<strong>la</strong>dministratif, d'agent <strong>du</strong> secrétariat <strong>du</strong> Conseil d'Etat, ainsi qu’avec les mandats<strong>de</strong> membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s députés, d'une chambre professionnelle ou <strong>du</strong>Conseil économique <strong>et</strong> social. L'acceptation d’une <strong>de</strong>s fonctions ou d'un <strong>de</strong>smandats énumérés ci-avant entraîne <strong>de</strong> plein droit <strong>la</strong> cessation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>membre <strong>du</strong> Conseil d'Etat.<strong>Les</strong> membres <strong>du</strong> Conseil d'Etat sont nommés par le <strong>Grand</strong>-Duc. Lorsqu'il s'agit<strong>de</strong> pourvoir à <strong>la</strong> vacance d'un siège <strong>de</strong> conseiller d'Etat, le remp<strong>la</strong>cement se faitalternativement dans l'ordre suivant: 1. par nomination directe <strong>du</strong> <strong>Grand</strong>-Duc;2. par nomination d'un <strong>de</strong>s trois candidats présentés par <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s députés;3. par nomination d'un <strong>de</strong>s trois candidats présentés par le Conseil d'Etat.Par dérogation à ces règles, les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Famille régnante sont toujoursdésignés par nomination directe <strong>du</strong> <strong>Grand</strong>-Duc.Sauf pour les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Famille régnante, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> conseiller d'Etatprend fin après une pério<strong>de</strong> continue ou discontinue <strong>de</strong> quinze ans, ouau moment où l'intéressé a atteint l'âge <strong>de</strong> soixante-douze ans.Le <strong>Grand</strong>-Duc peut dissoudre le Conseil d'Etat. Il ne fait usage <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong>dissolution que lorsqu'en raison <strong>de</strong> circonstances exceptionnelles il s'avèrenécessaire <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong> composition <strong>du</strong> Conseil d'Etat dans son ensemble.En cas <strong>de</strong> renouvellement intégral <strong>du</strong> Conseil d'Etat, le <strong>Grand</strong>-Duc procè<strong>de</strong> à <strong>la</strong>nomination directe <strong>de</strong> sept membres, sept autres membres sont choisis par le<strong>Grand</strong>-Duc sur une liste <strong>de</strong> dix candidats présentée par <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s députés<strong>et</strong> sept membres sont choisis par le <strong>Grand</strong>-Duc sur une liste <strong>de</strong> dix candidatsprésentée par le Conseil d'Etat, composé selon les règles qui précè<strong>de</strong>nt.2. <strong>Les</strong> attributions <strong>du</strong> Conseil d'EtatL e C o n s e i l d ' E t a ta. <strong>Les</strong> attributions en matière d'avant-proj<strong>et</strong>sAvant <strong>de</strong> formellement soum<strong>et</strong>tre au Conseil d'Etat un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> loi ou <strong>de</strong> règlementdéfinitif, le gouvernement peut lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un avis sur le principe <strong>du</strong> proj<strong>et</strong>.52
De son côté, le Conseil d'Etat peut attirer l'attention <strong>du</strong> gouvernement surl'opportunité <strong>de</strong> nouvelles lois ou <strong>de</strong> nouveaux règlements ou <strong>de</strong> modificationsà intro<strong>du</strong>ire dans les lois <strong>et</strong> règlements existants.Dans les <strong>de</strong>ux cas, s'il y a accord entre le gouvernement <strong>et</strong> le Conseil d'Etat surle principe, le gouvernement peut inviter le Conseil d'Etat à préparer le proj<strong>et</strong> d<strong>et</strong>exte afférent.b. <strong>Les</strong> attributions en matière <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s ou <strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> loi- Le Conseil d'Etat ém<strong>et</strong> un avis sur tous les proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> propositions <strong>de</strong> loi.Il est en outre appelé à donner son avis sur tous les amen<strong>de</strong>ments à ces texteséventuellement proposés en cours <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re <strong>et</strong> dont il est saisi soit parle Premier ministre, soit par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre.Selon <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re générale instituée par <strong>la</strong> loi, le gouvernement entend l'avis <strong>du</strong>Conseil d'Etat sur un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> loi avant <strong>de</strong> le présenter à <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s députés.Toutefois, si le gouvernement estime qu'il y a urgence pour <strong>la</strong> présentationd'un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> loi, il peut en saisir <strong>la</strong> Chambre sans que le Conseil d'Etat n’ait déjàété enten<strong>du</strong> en son avis. En ce cas, <strong>la</strong> Chambre peut soit, avant <strong>de</strong> le soum<strong>et</strong>treà <strong>la</strong> discussion, en ordonner le renvoi au Conseil d'Etat pour avis préa<strong>la</strong>ble, soit,en cas d'accord avec le gouvernement sur l'urgence, entamer <strong>la</strong> discussionsans l'avis <strong>du</strong> Conseil d'Etat. La loi exige toutefois que l'avis <strong>du</strong> Conseil d'Etatsoit communiqué à <strong>la</strong> Chambre avant le vote définitif. Comme il en va <strong>de</strong> même<strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> loi, il est établi que tous les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> loi <strong>et</strong> toutes les propositions<strong>de</strong> loi donnent nécessairement lieu à <strong>la</strong> consultation <strong>du</strong> Conseil d'Etat.Aucun dé<strong>la</strong>i n'est imposé au Conseil d'Etat pour rendre son avis. Toutefois si <strong>la</strong>Chambre <strong>de</strong>s députés a déjà procédé au vote article par article d'une loi sanspouvoir procé<strong>de</strong>r au vote sur l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, <strong>du</strong> fait que tous les articles quiviennent d’être votés n'ont pas fait l'obj<strong>et</strong> d'un avis <strong>du</strong> Conseil d'Etat en raison<strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments intro<strong>du</strong>its dans le texte par les députés au cours <strong>du</strong> vote,celui-ci doit ém<strong>et</strong>tre son avis dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> trois mois au plus tard à partir <strong>du</strong>jour où les dispositions votées en première lecture lui ont été communiquées.Faute d'avis dans ce dé<strong>la</strong>i, <strong>la</strong> Chambre peut directement passer au vote surl'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi.L'avis <strong>du</strong> Conseil d'Etat se présente sous <strong>la</strong> forme d'un rapport motivé contenant<strong>de</strong>s considérations générales, un examen <strong>du</strong> texte <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> <strong>et</strong>, le cas échéant,un contre-proj<strong>et</strong>. Dans ce contexte <strong>la</strong> loi investit le Conseil d’Etat <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission<strong>de</strong> contrôle a priori <strong>de</strong> <strong>la</strong> conformité <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s ou propositions <strong>de</strong> loi parrapport à <strong>la</strong> <strong>Constitution</strong>, aux conventions <strong>et</strong> traités internationaux <strong>et</strong> aux principesgénéraux <strong>du</strong> droit. Le contrôle a posteriori <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitutionnalité <strong>de</strong>s lois luiéchappe comme étant dévolu à <strong>la</strong> Cour constitutionnelle.- Dans le souci <strong>de</strong> remédier en quelque sorte aux inconvénients <strong>du</strong> systèmeunicaméral, <strong>la</strong> <strong>Constitution</strong> accor<strong>de</strong> en outre au Conseil d’Etat un véritable droit<strong>de</strong> v<strong>et</strong>o suspensif en matière légis<strong>la</strong>tive en disposant qu'après un intervalle d'aumoins trois mois <strong>la</strong> Chambre doit soum<strong>et</strong>tre toutes les lois à un second vote surl'ensemble <strong>du</strong> texte, tout en prévoyant qu'elle peut dispenser les proj<strong>et</strong>s <strong>du</strong>second vote, dispense qui ne <strong>de</strong>vient effective qu'à condition que le Conseild'Etat y marque son accord. A c<strong>et</strong>te étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re, le Conseil d’Etatsort <strong>de</strong> son rôle purement consultatif pour prendre une décision. Lorsque <strong>la</strong>Chambre se prononce en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispense <strong>du</strong> second vote d'une loi, -53