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e-migrinter 2010 numéro 06 - Maison des Sciences de l'Homme et ...

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n°6 <strong>2010</strong> 95Parvenus au Gabon, ces populationscongolaises vont s’installer particulièrementdans les provinces <strong>de</strong> la Ngounié, <strong>de</strong> laNyanga, du Haut-Ogooué <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Estuaire.Les réfugiés congolais constituent le plusgros contingent <strong>et</strong> représentent aussi le plusimportant flux <strong>de</strong> réfugiés que le Gabonn’ait jamais reçu.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te surreprésentation <strong><strong>de</strong>s</strong>réfugiés congolais par rapport aux autresnationalités, c<strong>et</strong>te présence <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiéscongolais est particulière dans la mesure oùle Gabon partage avec le Congo la pluslongue frontière <strong>de</strong> ce pays, que les <strong>de</strong>uxpays ont été dans une même entitéadministrative (l’Afrique EquatorialeFrançaise, AEF) pendant la colonisation <strong>et</strong>ont <strong><strong>de</strong>s</strong> populations frontalières <strong>de</strong> mêmesgroupes <strong>et</strong>hniques. C<strong>et</strong>te situation estparticulière quant à la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiéspuisque par leur surreprésentation ils sontvisibles, même si par leur appartenance auxmêmes groupes <strong>et</strong>hniques c<strong>et</strong>te visibilité sedilue.Ainsi, la question centrale qui a guidéc<strong>et</strong>te recherche est celle <strong>de</strong> savoir commentl’asile se manifeste dans la zone frontalièregabono-congolaise pour les réfugiéscongolais.L’article 4 <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> l’OUA(Organisation <strong>de</strong> l’Unité Africaine) relative àla gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiés stipule que le statut <strong>de</strong>réfugié implique qu’il ne leur est pas permis<strong>de</strong> traverser la frontière, sous peine <strong>de</strong> leperdre. Malgré cela, on observe que lesréfugiés congolais circulent <strong>et</strong> adoptent <strong><strong>de</strong>s</strong>stratégies <strong>de</strong> survie transnationales, ou toutle moins transfrontalières. Cela pose laquestion du statut <strong>de</strong> réfugié, <strong>de</strong> lasouverain<strong>et</strong>é <strong><strong>de</strong>s</strong> États, <strong>de</strong> la citoyenn<strong>et</strong>é <strong><strong>de</strong>s</strong>personnes en mouvement <strong>et</strong> du rôle <strong><strong>de</strong>s</strong>frontières, en ce sens qu’ils appartiennent à<strong>de</strong> multiples communautés (nationales,<strong>et</strong>hniques, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> rem<strong>et</strong>tent en cause <strong>de</strong> cefait la primauté <strong>de</strong> l’État comme le souligneJennifer Hyndmann (2000).L’hypothèse qui a guidé c<strong>et</strong>terecherche sur le terrain était que les allers <strong>et</strong>r<strong>et</strong>ours <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiés congolais pouvaients’inscrire dans le cadre <strong>de</strong> stratégiesgénérales développées par les réfugiés pourune meilleure insertion dans leur communed’accueil. Pour vérifier c<strong>et</strong>te hypothèse, c<strong>et</strong>teétu<strong>de</strong> a consisté alors à comprendre lesmécanismes d’insertion <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiéscongolais à Lébamba en prenant en comptel’influence frontalière.Les matériaux utilisés dans ce travailsont d’abord issus <strong><strong>de</strong>s</strong> différentesobservations <strong>de</strong> terrain (<strong>de</strong> Lébamba auNiari), <strong><strong>de</strong>s</strong> récits <strong>de</strong> vie recueillis auprès <strong><strong>de</strong>s</strong>réfugiés congolais (3 à Lébamba <strong>et</strong> 5 àLibreville) <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> formulaires remplis par lesréfugiés (30) <strong>et</strong> les populations locales (87).Ces données sont complétées par lesstatistiques obtenues à la représentationrégionale du HCR à Libreville <strong>et</strong> sur le site<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te institution, www.unhcr.org, maisaussi celles <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Lébamba <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>différentes administrations gabonaises. Desentr<strong>et</strong>iens aussi ont été faits avec leschercheurs, les autorités politicoadministratives<strong>et</strong> les habitants <strong>de</strong> Lébamba.Les entr<strong>et</strong>iens <strong>et</strong> les questionnaires avec lesréfugiés visaient à recueillir <strong><strong>de</strong>s</strong> informationssur les parcours <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiés <strong>de</strong>puis leurdépart jusqu’à leur installation au Gabonmais aussi, sur leurs mobilités <strong>de</strong>puis leurarrivée pour reconstituer leurs principalesétapes. Ceci a aidé à cerner la dimension <strong>de</strong>la circulation migratoire <strong>de</strong> ces personnes,<strong><strong>de</strong>s</strong> questions qu’elle soulève <strong>et</strong> la place qu<strong>et</strong>ient c<strong>et</strong>te mobilité dans leur insertion locale.Il s’agissait <strong>de</strong> comprendre également lesdifférents mécanismes utilisés par cesréfugiés pour leur insertion dans leur espaced’accueil. Par ailleurs, ce questionnement apermis d’analyser les politiques publiques enleur faveur <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> leur présence dansla commune <strong>de</strong> Lébamba.Pour les populations localesinterrogées, il s’est agi <strong>de</strong> recueillir leurperception <strong>de</strong> la présence <strong><strong>de</strong>s</strong> réfugiéscongolais dans leur commune. Ainsi, même

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