12.07.2015 Views

e-migrinter 2010 numéro 06 - Maison des Sciences de l'Homme et ...

e-migrinter 2010 numéro 06 - Maison des Sciences de l'Homme et ...

e-migrinter 2010 numéro 06 - Maison des Sciences de l'Homme et ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

n°6 <strong>2010</strong> 101en partance vers Istanbul, Luisa Piart interrogela place <strong>de</strong> la femme dans une société en pleinere-traditionalisation <strong>de</strong>puis l'indépendance (p. 65).Elle montre les savoirs faire relationnels queces commerçantes ont développé pour leurperm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> faciliter leur mobilité <strong>et</strong> <strong>de</strong>rentabiliser leur activité.Les femmes occupent également uneplace spécifique dans le renouvellement <strong><strong>de</strong>s</strong>mobilités commerciales en Afrique Centrale.Jean-Félix Yekoka <strong>et</strong> Henri YambeneBomono r<strong>et</strong>racent le contexte <strong>de</strong>l'émergence <strong><strong>de</strong>s</strong> circulations féminines entrele Congo <strong>et</strong> le Cameroun d'une part <strong>et</strong>Dubaï d'autre part. Tout comme pour lesfemmes ouzbèques, le commerce <strong><strong>de</strong>s</strong>Centrafricaines est majoritairement informel<strong>et</strong> les femmes mobilisent un importantcapital relationnel pour mener à bien leursentreprises <strong>de</strong> mobilité. Les circulations <strong><strong>de</strong>s</strong>femmes contribuent à bouleverser lesrapports sociaux traditionnels, au sein <strong><strong>de</strong>s</strong>familles, <strong><strong>de</strong>s</strong> communautés, <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong>hnies dufait <strong>de</strong> l'absence récurrente <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes <strong>et</strong> <strong>de</strong>leur nouveau capital économique, témoin <strong>et</strong>instrument <strong>de</strong> l'autonomisation <strong>et</strong> <strong>de</strong>l'individualisation <strong>de</strong> celles-ci. Cependant, laplupart <strong>de</strong> ces femmes sont issues <strong>de</strong> milieuxprivilégiés déjà ouverts à l’émancipation <strong><strong>de</strong>s</strong>femmes.Abdoulkarim Sadou nous livre uneétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas sur les femmes haoussascommerçantes d'une ville du nord duCameroun (Ngaoundéré). Il nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>comprendre comment l'histoire a favorisél'émergence d'une classe particulière <strong>de</strong>commerçantes : les femmes haoussas,musulmanes, se rendaient rarement à l'écolecoloniale <strong>et</strong> le commerce est apparu commeune alternative à l'insertion dans la fonctionpublique. Au fil du temps, le commerce estpassé d'un commerce local à <strong><strong>de</strong>s</strong> mobilitéscommerciales internationales vers les autrespays d'Afrique Centrale <strong>et</strong> la péninsulearabique. L'autonomie acquise grâce auxrevenus issus du commerce <strong>et</strong>l'individualisation développée à travers lesvoyages ont permis à ces femmes <strong>de</strong> sedétacher <strong>de</strong> leurs traditionnels rôlesd'épouses <strong>et</strong> <strong>de</strong> mères. Les commerçanteshaoussas ill<strong>et</strong>trées <strong>de</strong> l'époque coloniale<strong>de</strong>viennent aujourd'hui <strong><strong>de</strong>s</strong> femmesd'affaires qui envoient leurs filles àl'université.Le développement <strong><strong>de</strong>s</strong> mobilitésféminines en Afrique est plus porteur <strong>de</strong>conséquences que dans les pays du Nord.En analysant le système <strong>de</strong> mobilité <strong><strong>de</strong>s</strong>femmes dans le commerce transnationalintra-africain, Caroline NgamcharaMboueboue réfléchit à la reconfiguration<strong><strong>de</strong>s</strong> rapports sociaux <strong>de</strong> genre au Cameroun.À travers l'exemple <strong><strong>de</strong>s</strong> « Nana-Benz » duNoun (Ouest-Cameroun), l'auteure r<strong>et</strong>race lecontexte d'émergence <strong><strong>de</strong>s</strong> mobilitéscommerciales mais surtout m<strong>et</strong> en valeurl'ambivalence <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations suscitéespar ces femmes mobiles. Si le renversement<strong><strong>de</strong>s</strong> rôles sexués induit par la mobilité <strong><strong>de</strong>s</strong>femmes provoque un malaise dans lesménages, en revanche les nouveaux revenus<strong><strong>de</strong>s</strong> femmes contribuent à pallierefficacement la faiblesse <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources <strong><strong>de</strong>s</strong>familles <strong>et</strong> participent également à laredéfinition <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports <strong>de</strong> genre dans leurenvironnement immédiat (sœurs, cousines,femmes du village).En Mauritanie, certaines commerçantessont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong> véritables businesswomen.Le contexte historique <strong>et</strong> social dupays donne à la femme une place particulière<strong>et</strong> ambiguë dans la société : elle est attachéeau foyer <strong>et</strong> à la fois jouit d'une liberté parfoistrès gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> d'activité.Après avoir évoqué les débuts historiques<strong><strong>de</strong>s</strong> mobilités commerciales au féminin enMauritanie, Céline Lesourd établit un<strong>et</strong>ypologie par zones géographiques : emboiterle pas, élargir les horizons (p.154). Comme dansplusieurs articles précé<strong>de</strong>nts, l'auteureévoque les spécificités féminines <strong><strong>de</strong>s</strong>compétences mises en œuvre dans lesmobilités commerciales. Plus que dansd'autres pays, ces mobilités suscitent ici non

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!