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Le style d'apprentissage - acelf

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À quelles conditions la notion de <strong>style</strong> d’apprentissage peut-elle devenir heuristique pour le champ de l’éducation?salle de classe, par exemple pour apprendre à lire. Lorsque l’école est devenue obligatoire,elle a pensé devoir et pouvoir réduire la variabilité des apprenants en lesregroupant selon leur âge chronologique. Un pas de plus dans la reconnaissance desdifférences individuelles a été franchi au début de 20 e siècle par la création de l’enseignementspécialisé. Il s’agissait alors, pour que l’école s’adapte au mieux aux caractéristiquesdes élèves, de tenir compte de leur niveau mental et de leurs habiletéscognitives, en particulier lorsque celles-ci étaient jugées inférieures à la norme.C’est ainsi que dans l’histoire de la pédagogie francophone les travaux deprécurseurs tels que Binet et Claparède ont marqué cette étape importante. Il est eneffet significatif de relever que Claparède, fondateur de l’Institut Rousseau (actuelleFaculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève), apublié, à quelques années d’intervalle, deux ouvrages respectivement intitulés L’écolesur mesure (1920) et Comment diagnostiquer les aptitudes chez les écoliers (1924).Dans le premier de ces ouvrages, il s’étonne du fait que l’on puisse considérer lalongueur des pieds des enfants pour leur fournir des chaussures, alors que l’on ne sepréoccupe pas de leur fonctionnement cognitif pour les scolariser.Une telle préoccupation annonçait les très nombreux travaux des psychologuesqui ont cherché - et qui cherchent encore – à établir et comprendre les liens entre leshabiletés cognitives et la réussite scolaire. Un bilan schématique de ces travaux conduità considérer que la prédiction de la réussite scolaire qui peut être faite à partirdes nombreux et variés tests d’intelligence et d’aptitudes n’est qu’imparfaite. Onpeut en effet considérer qu’ils n’expliquent en moyenne qu’environ 20 % de la varianceenregistrée au niveau des apprentissages scolaires.Au-delà des différences d’aptitudes :les différences de <strong>style</strong>sL’explication limitée qui peut être trouvée dans les aptitudes cognitives a conduitles psychologues à chercher d’autres dimensions psychologiques permettant decomprendre et de prédire la réussite scolaire. <strong>Le</strong>s contributions présentées dans leprésent numéro de la revue Éducation et francophonie se situent dans la lignée d’unmouvement né dans les années cinquante qui s’est intéressé à l’étude de dimensionsse situant à l’interface entre cognition et personnalité. Beaucoup de chercheurs, auxquelss’associent les auteurs du présent numéro, ont insisté sur la complexité de cetteproblématique, mais aussi sur le manque de cohérence des travaux censésappartenir à ce champ de recherche.Arrêtons-nous cependant d’abord sur ce qui fait consensus. La notion de <strong>style</strong>renvoie à la façon dont des individus différents pensent, apprennent, exécutent destâches particulières. Elle concerne les préférences que manifestent les individus àrecourir à un ou plusieurs types de processus plutôt qu’à d’autres pour résoudre desproblèmes, et plus globalement pour agir sur l’environnement. Il s’agit donc d’uneétude qualitative des différences individuelles. Elle se différencie de l’étude des aptitudesou habiletés qui elle s’intéresse aux contenus, aux connaissances et auxvolume XXVIII : 1, printemps 2000138www.<strong>acelf</strong>.ca

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