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Le Livre Blanc des Open Labs

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LE LIVRE BLANC DES OPEN LABS<br />

LES OPEN LABS DANS UNE PERSPECTIVE THÉMATIQUE<br />

leurs besoins. Elles replacent également<br />

les personnels médicaux dans un contexte<br />

d’autonomie plus importante, propice<br />

aux initiatives : l’activité médicale<br />

se démarque <strong>des</strong> processus habituels et<br />

les personnels sont invités, par exemple,<br />

à donner leur opinion ou à initier<br />

<strong>des</strong> transformations organisationnelles.<br />

Si les living labs apparaissent comme <strong>des</strong> solutions<br />

pour porter l’innovation technologique pour<br />

la santé et notamment d’ouvrir le champ de la mobilisation<br />

de l’innovation digitale, <strong>des</strong> résistances<br />

demeurent. Elles concernent parfois le monde<br />

médical lui-même, mais surtout l’industrie.<br />

Par ailleurs, la notion de living lab en santé est<br />

encore floue. D’autres efforts sont encore nécessaires<br />

pour ajuster les contours de ses activités,<br />

Démarches complémentaires<br />

Figure 46 – <strong>Le</strong>s démarches complémentaires initiant la naissance<br />

et les projets <strong>des</strong> living labs santé<br />

Court-circuiter<br />

la recherche<br />

traditionnelle<br />

Analyser<br />

de nouvelles<br />

données<br />

médicales<br />

• Données<br />

ambulatoires<br />

Mener <strong>des</strong> projets<br />

de recherche sur<br />

de nouvelles<br />

thématiques<br />

• Qualité de vie <strong>des</strong><br />

personnes âgées,<br />

atteintes d’un<br />

handicap ou mala<strong>des</strong><br />

• Technologies pour<br />

la santé<br />

chair newPIC<br />

new Practices for Innovation and Creativity<br />

de ses mo<strong>des</strong> d’intervention et de ses métho<strong>des</strong>.<br />

« [Il faut encore] s’assurer que l’industrie<br />

comprend que son intérêt est de passer par<br />

la case living lab. Ce n’est pas encore forcément<br />

le cas pour la majorité d’entre eux.<br />

<strong>Le</strong>s gran<strong>des</strong> entreprises considèrent<br />

qu’elles s’en sortent avec leur labo [interne].<br />

En réalité, elles risquent de passer à côté<br />

<strong>des</strong> apports potentiels <strong>des</strong> sciences humaines<br />

et sociales, notamment pour tout ce qui touche<br />

à la transformation <strong>des</strong> professions de santé<br />

et de leurs interrelations avec les autres.<br />

Elles n’ont pas compris que, finalement,<br />

cette façon d’aborder le marché est gagnante<br />

pour eux et qu’elles peuvent probablement<br />

diviser par deux leur budget de marketing<br />

<strong>des</strong> solutions et <strong>des</strong> produits [ ].<br />

Quant aux petits, ils n’ont pas d’argent.<br />

Utiliser de nouvelles<br />

méthodologies de<br />

recherche et de<br />

développement de<br />

produits<br />

• Redonner la parole<br />

à l’usager (patient,<br />

personne âgée,<br />

personne atteinte<br />

de handicap<br />

• Évaluer les besoins<br />

• Utiliser <strong>des</strong> outils<br />

tels que le <strong>des</strong>ign<br />

Faire coïncider<br />

avec les besoins <strong>des</strong><br />

usagers-patients<br />

Co-concevoir<br />

avec les usagers<br />

et les industriels<br />

52<br />

Quand on leur demande de dépenser quelque<br />

chose, ils trouvent toujours que c’est trop cher.<br />

Donc il faut qu’ils aient une compréhension<br />

intime de ce qui se joue. Ce qui suppose<br />

qu’ils soient déjà en relative bonne santé<br />

économique pour aborder une telle approche. »<br />

Source : Entretien avec Robert Picard,<br />

Référent Santé du CGE, co-fondateur du Forum <strong>des</strong> Living <strong>Labs</strong><br />

Santé et Autonomie (LLSA),<br />

le 27 avril 2015<br />

e. Trois défis : convaincre les industriels,<br />

convaincre les médecins, s’assurer<br />

de la fiabilité <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

<strong>Le</strong>s changements introduits par les open labs<br />

supposent une adaptation <strong>des</strong> acteurs de l’industrie<br />

et du monde médical. Dans le domaine de la santé,<br />

cela représente autant de défis pour la réussite de<br />

ces initiatives.<br />

Plusieurs défis clés ont ainsi pu être identifiés qui<br />

concernent les industriels, les médecins et, aussi,<br />

l’introduction de nouvelles méthodologies.<br />

Tout d’abord, les entreprises de l’industrie pharmaceutique<br />

sont encore réticentes à casser les co<strong>des</strong><br />

et les pratiques de travail liées la démarche <strong>des</strong> essais<br />

cliniques. Face à elles, les entreprises d’autres<br />

secteurs industriels présentes dans le processus sont<br />

réticentes à inclure le patient de façon active, en<br />

tant que co-concepteur.<br />

« Ils ont tous été habitués à développer<br />

un produit en s’appuyant sur l’avis d’un grand<br />

professeur. Quand c’est l’avis du patient<br />

qu’il faut demander, ils ne sont pas tout à fait<br />

prêts à ça. »<br />

Source : Entretien avec Robert Picard,<br />

Référent Santé du CGE, co-fondateur du Forum <strong>des</strong> Living <strong>Labs</strong><br />

Santé et Autonomie (LLSA), le 27 avril 2015<br />

Ensuite, les entreprises <strong>des</strong> industries <strong>des</strong> secteurs<br />

autres que la santé, par exemple l’habitat ou la<br />

grande distribution, ne sont pas encore disposées<br />

à payer les prestations d’évaluation de dispositifs<br />

qu’elles s’apprêtent à mettre en place, même si<br />

cela permet d’améliorer l’accessibilité de personnes<br />

atteintes d’un handicap visuel ou moteur. Elles ne<br />

reconnaissent pas encore la valeur de cette démarche.<br />

Souvent, elles n’ont pas prévu le budget<br />

pour le faire et, surtout, elles n’y voient pas la<br />

source d’une potentielle rentabilité.<br />

« Ce n’est pas qu’on est cher, [ ] on est moins<br />

cher que <strong>des</strong> associations qui facturent<br />

<strong>des</strong> prestations en France. Mais en dehors de<br />

l’industrie de la santé, les gens ne veulent pas<br />

payer. Quand on est dans l’industrie de la santé,<br />

nos tarifs ne surprennent pas parce qu’on est<br />

bien en deçà <strong>des</strong> évaluations cliniques.<br />

Mais quand on rentre dans l’industrie classique,<br />

tout ce qui est amélioration de l’habitat,<br />

industrie du loisir, voierie, grande distribution,<br />

ils font <strong>des</strong> yeux ronds Ça ne rentre pas du tout<br />

dans le retour sur investissement par rapport à<br />

un projet. Si on prend l’industriel de la route,<br />

quand on parle de mettre <strong>des</strong> tags RFID sur<br />

les trottoirs, ils nous disent qu’ils n’ont pas<br />

du tout prévu de nous payer pour les tests. [ ]<br />

En dehors de l’industrie de la santé<br />

au sens large [ ] c’est très dur de convaincre<br />

l’industriel. »<br />

Source : Entretien avec Emmanuel Gutman,<br />

Directeur Général de Streetlab,<br />

le 22 avril 2015<br />

Enfin, sur certaines thématiques abordées par les<br />

living labs santé et autonomie, les industriels français<br />

ne sont pas suffisamment nombreux ou bien<br />

positionnées. C’est le cas dans le domaine de la<br />

mobilité. Bien que ce secteur soit porteur et extrêmement<br />

rentable, il existe de nombreuses barrières<br />

à l’entrée. D’abord, en termes de concurrence : <strong>des</strong><br />

entreprises américaines et scandinaves disposent<br />

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