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Le Livre Blanc des Open Labs

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LE LIVRE BLANC DES OPEN LABS<br />

LES OPEN LABS D’ENTREPRISES<br />

<strong>Le</strong> fait de réaliser cette mission au sein de l’open<br />

lab permet, en plus, de donner la garantie que ces<br />

choses plus ou moins originales sont mises au<br />

service de l’évolution de l’entreprise et de sa pérennisation.<br />

« On reste entre soi pour parler <strong>des</strong> choses folles<br />

[] pour aller loin dans les aspects diruptive<br />

purs » [On évoque] « en termes très clairs et<br />

explicites <strong>des</strong> choses qui fâchent ».<br />

Source : Entretien avec Dominique Laousse,<br />

Directeur Innovation et Prospective, SNCF,<br />

réalisé en avril 2015<br />

L’innovation prise en compte dans les open labs<br />

se confronte à la réalité de plus en plus digitale<br />

Encadré 12 – Renouvellement <strong>des</strong> approches au sein de la SNCF<br />

de l’espace de vie <strong>des</strong> usagers et <strong>des</strong> entreprises.<br />

Dans un monde numérique, la manière d’aborder<br />

l’activité <strong>des</strong> entreprises se transforme. Cela implique<br />

de trouver rapidement de nouveaux relais<br />

de croissance. Ce phénomène a été directement<br />

analysé dans de nombreux entretiens : c’est le cas<br />

pour Ideas Laboratory ® et ses partenaires, l’I-<br />

Lab d’Air liquide, pour les <strong>Labs</strong> de la SNCF,<br />

pour l’AIS de SNECMA, pour les <strong>Open</strong> <strong>Labs</strong><br />

de PSA Peugeot Citroën ou encore les Ideas labs<br />

de Dassault systèmes. Penser autrement l’innovation<br />

s’impose pour prendre en compte les<br />

bouleversements liés à l’irruption du digital et<br />

aux changements d’usages qui en découlent de<br />

façon automatique. Ils visent <strong>des</strong> projets à fort<br />

Du point de vue de la SNCF, la logique de management de l’innovation s’installe à deux<br />

niveaux : une réflexion sur l’usine du futur (à l’allemande) et la sortie du cycle technologique<br />

qui a structuré toutes les activités <strong>des</strong> XIX e au XX e siècle (avec en particulier dans ce<br />

contexte, à la fois la référence à l’industrie lourde pour la mise en place <strong>des</strong> activités<br />

ferroviaires, et la référence à l’impact structurant du ferroviaire sur les territoires et les<br />

activités économiques).<br />

Avec les open labs, la SNCF marque sa volonté de sortir de la logique du « système industriel<br />

à l’ancienne ». La SNCF se situe sur la fin d’un cycle technologique et industriel de 150 ans,<br />

basé sur l’acier et la propulsion vapeur puis la propulsion électrique, qui impose de penser<br />

autrement sa démarche d’innovation. <strong>Le</strong> cycle a commencé à craquer dans les années 1980 et<br />

il va au-delà d’une simple évolution sur le hardware et les infrastructures.<br />

<strong>Le</strong>s logiques d’open innovation naissent à ces moments, car il n’y a plus de budget pour tirer<br />

plus loin les innovations technologiques sous une forme incrémentale et il faut passer du<br />

registre du transport à celui de la mobilité (avec une démarche bottom-up). Cela se traduit<br />

concrètement par le passage d’une économie basée sur les plateformes à une économie basée<br />

sur les fonctionnalités, qui prenne en compte les usages. De façon générale, les concepts et<br />

les orientations liées à cette transition émanent de la rupture actée dans le grand colloque<br />

de 1982 sur le passage du transport à la mobilité. La rupture consiste à passer d’un système<br />

d’offre et d’aménagement du territoire à un système connecté centré sur le temps utile.<br />

contenu digital (software) mais associent aussi<br />

l’ensemble de la palette de technologies matérielles<br />

(hardware) qui sont susceptibles de renouveler<br />

les approches au niveau <strong>des</strong> produits ou <strong>des</strong><br />

services offerts par l’entreprise, et d’apporter <strong>des</strong><br />

innovations radicales dans le portefeuille d’activités<br />

de l’entreprise.<br />

Dans d’autres cas, l’approche retenue par les open<br />

labs se révèle plus largement associée au besoin<br />

de prendre en compte d’une meilleure façon les<br />

usagers dans le processus d’innovation. D’une<br />

certaine façon, l’open lab se met alors au service<br />

de la poursuite du développement du modèle<br />

d’affaires de l’entreprise sans le remettre en cause.<br />

De façon pragmatique, l’approche liée aux open<br />

labs ne se préoccupe pas directement de la différence<br />

entre innovations incrémentale et radicale.<br />

Elle se focalise surtout sur le besoin de nourrir<br />

autrement les projets en cours de développement<br />

au sein de l’entreprise (comme c’est le cas pour<br />

le SEBlab), d’aller plus vite dans la rencontre<br />

du besoin usagers (pour le Creative lab <strong>des</strong> Bell<br />

labs ou le Createam d’EDF). Cela n’exclut pas<br />

que l’open lab organise <strong>des</strong> séminaires et diverses<br />

activités sur <strong>des</strong> sujets qui n’ont jamais été traités<br />

par l’entreprise mais, en réalité, l’open lab reste<br />

prioritairement orienté vers le renouvellement <strong>des</strong><br />

approches pour nourrir les projets <strong>des</strong> business<br />

existants.<br />

Certaines entreprises ont créé <strong>des</strong> open labs qui<br />

se positionnent sur les deux types d’activités<br />

comme le e-lab de Bouygues qui repose sur une<br />

double mission : le soutien aux projets <strong>des</strong> business<br />

units par <strong>des</strong> missions décrites comme <strong>des</strong> « activités<br />

pompier » et d’autres activités explicitement<br />

orientées vers de la prospective. Chacune <strong>des</strong> deux<br />

missions se trouve au cœur de la réflexion sur<br />

l’adaptation permanente de l’entreprise à son(ses)<br />

marché(s). Ideas Laboratory ® développe un<br />

portefeuille d’activités qui vise <strong>des</strong> innovations<br />

radicales sans pour autant exclure la nécessité de<br />

faire émerger <strong>des</strong> innovations incrémentales.<br />

D’autres projets, enfin, reprennent explicitement<br />

la démarche de « garage » initiée aux États-Unis<br />

en laissant libre cours à la créativité et l’inventivité<br />

personnelle de leurs personnels, sans les<br />

associer a priori à une démarche d’innovation<br />

portée par l’entreprise. Pour le Garage <strong>des</strong> Bell<br />

<strong>Labs</strong>, il s’agit de donner un lieu aux initiatives<br />

individuelles et de les promouvoir par <strong>des</strong> soutiens<br />

ponctuels en matériel dès qu’elles semblent<br />

porteuses d’innovation ou de rupture. <strong>Le</strong> Creative<br />

Lab <strong>des</strong> Bell <strong>Labs</strong> se situait nettement dans <strong>des</strong><br />

explorations liées au cœur <strong>des</strong> métiers d’Alcatel<br />

Lucent. Dans l’AIS de SNECMA, une <strong>des</strong> missions<br />

consiste à promouvoir l’intrapreneuriat en<br />

analysant <strong>des</strong> projets portés par <strong>des</strong> personnels de<br />

SNECMA qui seraient cohérents avec la mission<br />

de la division où se trouve l’AIS.<br />

A ce stade, nous proposons de présenter les différentes<br />

initiatives sur un graphique qui montre, sur<br />

l’axe vertical, les différences entre explorations<br />

à partir du cœur de l’activité de l’entreprise et<br />

les explorations résolument radicales et, sur l’axe<br />

horizontal, la répartition entre initiatives bottomup<br />

et top-down qui a déjà été évoquée plus haut<br />

dans ce chapitre. On relève alors qu’une grande<br />

partie <strong>des</strong> cas analysés par le groupe de travail se<br />

situe dans la zone <strong>des</strong> initiatives top-down où les<br />

firmes recherchent l’innovation de rupture (PSA<br />

Peugeot Citroën, SNCF, Air Liquide). D’autres<br />

expériences se situent sans aucune ambigüité parmi<br />

les initiatives top-down, mais restent ouvertes à<br />

toutes natures d’innovation (Bouygues et Dassault<br />

Systèmes), ou s’orientent plutôt vers le développement<br />

d’innovations dans le cœur du domaine<br />

de l’entreprise (Groupe SEB). L’open lab d’EDF<br />

procède de la même démarche au niveau de<br />

Source : Entretien avec Dominique Laousse, Directeur Innovation et Prospective, SNCF, réalisé en avril 2015<br />

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