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Le Livre Blanc des Open Labs

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LE LIVRE BLANC DES OPEN LABS<br />

LES OPEN LABS DANS UNE PERSPECTIVE THÉMATIQUE<br />

l’exclusion de certains profils d’usagers (âge, degré<br />

de handicap, expert ou novice sur la technologie,<br />

type de traitement, etc) et qui conduit à sélectionner<br />

les outils pertinents.<br />

Pour StreetLab, les outils et le lieu sont quasiment<br />

confondus. <strong>Le</strong>s outils utilisés sont assez sophistiqués.<br />

La plateforme de simulation de Streetlab<br />

permet de contrôler l’environnement (d’un point<br />

de vue sonore, éclairage et décor), elle est équipée<br />

de caméras et de capteurs qui transcrivent numériquement<br />

les images de l’expérience vécue par<br />

l’usager et capturent <strong>des</strong> mesures objectives<br />

d’analyse <strong>des</strong> mouvements et du regard. Streetlab<br />

a aussi développé un outil de simulation <strong>des</strong><br />

déficits visuels permettant de présenter les symptômes<br />

et sensations vécues par une personne souffrant<br />

d’un handicap visuel. Cet outil a pour vocation<br />

de sensibiliser les décideurs (par exemple en collectivités<br />

locales) ou les industriels. Il offre aussi<br />

la possibilité de prototypage virtuel par l’évaluation<br />

<strong>des</strong> bénéfices d’un outil technologique sur<br />

une personne malvoyante.<br />

Dans d’autres living lab santé et autonomie, certains<br />

artefacts techniques sont aussi utilisés pour<br />

être testés et mis en situation auprès <strong>des</strong> usagers,<br />

tels que les prototypes de robots qui apportent un<br />

soutien aux « mala<strong>des</strong> ». D’autres open labs travaillent<br />

aussi avec la modélisation en 3D pour<br />

développer <strong>des</strong> travaux en réalité virtuelle, comme<br />

Ceremh qui en fait à la fois un outil et un output :<br />

cette plateforme est utilisée pour les travaux de<br />

R&D mais aussi proposée aux industriels partenaires<br />

pour développer leurs solutions d’aide à la<br />

mobilité.<br />

Parce que les publics visés par les living labs santé<br />

et autonomie sont <strong>des</strong> publics fragiles, certains<br />

outils ont pour objectif de mettre en confiance les<br />

usagers avant de les impliquer comme testeurs ou<br />

de les observer. C’est le cas par exemple <strong>des</strong> jeux<br />

de stimulation cognitive développés et utilisés par<br />

Lusage pour créer <strong>des</strong> situations où les usagers<br />

ne sont « pas mis en situation d’échec. » D’autres<br />

outils passent par <strong>des</strong> méthodologies qualitatives<br />

basées sur <strong>des</strong> entretiens, <strong>des</strong> réunions d’usagers<br />

et <strong>des</strong> « focus groups ».<br />

Ceremh met en place <strong>des</strong> formations pour les<br />

personnes atteintes d’un handicap et pour les<br />

accompagnants : par exemple une aide pour l’entraînement<br />

à la conduite d’un fauteuil roulant. Ces<br />

outils de formation sont aussi le moyen de mettre<br />

en lumière les besoins <strong>des</strong> personnes à mobilité<br />

réduite, donnant lieu par la suite à l’initiative d’un<br />

projet à visée de recherche ou d’innovation.<br />

La Fabrique de l’Hospitalité utilise les techniques<br />

d’immersion, itératives, qui consistent respectivement<br />

à observer l’usager (en l’espèce à la fois<br />

le patient et le personnel médical) dans son environnement,<br />

à l’interpeller sur les problèmes qu’il<br />

rencontre dans cet environnement et à le questionner<br />

sur les solutions qu’il pourrait imaginer<br />

pour remédier à ces problèmes. L’usager est alors<br />

impliqué pour faire <strong>des</strong> propositions et donner son<br />

avis sur les solutions proposées. A chacune <strong>des</strong><br />

étapes (diagnostic du problème, proposition de solutions),<br />

l’équipe revient sur l’étape précédente de<br />

façon itérative pour s’assurer que l’interprétation<br />

<strong>des</strong> observations et <strong>des</strong> interviews sont fidèles au<br />

besoin du service et à l’exigence de qualité dans<br />

le parcours de soin. Pour ce faire, les résultats de<br />

chacune <strong>des</strong> étapes sont modélisés à l’aide de <strong>des</strong>ign<br />

et de maquettage, puis présentés aux usagers. <strong>Le</strong><br />

<strong>des</strong>ign apparaît à la fois comme un input (outil) et<br />

output (transformation esthétique et ergonomique)<br />

qui préfigure le résultat final du projet.<br />

L’ensemble de ces outils « orientés » usager place<br />

donc ce dernier au cœur de la réalisation du projet.<br />

L’usager devient un co-concepteur de ce bien ou<br />

de ce service avec le living lab, et avec l’industriel<br />

Définition 11 – Focus group<br />

Un focus group (ou groupe de discussion) est une forme de recherche qualitative / étude<br />

qualitative qui prend forme au sein d’un groupe spécifique culturel, sociétal ou idéologique,<br />

afin de déterminer la réponse de ce groupe et l’attitude qu’il adopte au regard d’un<br />

produit, d’un service, d’un concept ou de notices.<br />

Source : Miles and Huberman, 1994<br />

le cas échéant, grâce à deux modalités de participation.<br />

D’abord, parce que l’usager est interrogé<br />

dans un processus continuel sur ses besoins et sur<br />

la manière d’y répondre par une solution nouvelle.<br />

Ensuite parce qu’il est questionné sur l’usage et<br />

l’appréhension d’un bien ou d’un service censé lui<br />

apporter une aide. Il permet alors d’apporter <strong>des</strong><br />

améliorations constantes à chaque étape (phases<br />

de création, de test, de mise en situation réelle).<br />

Au final, le bien ou le service réalisé (co-créé) est<br />

mieux à même de répondre aux besoins du public<br />

qu’il vise. L’usager a donc participé à créer la<br />

valeur ajoutée du dispositif par son intervention<br />

continuelle.<br />

Pour récapituler :<br />

<strong>Le</strong> lieu et les outils dans les living lab<br />

santé et autonomie<br />

• <strong>Le</strong> lieu est toujours central mais<br />

ce n’est pas toujours un espace dédié.<br />

Lorsqu’un lieu dédié existe,<br />

il a une place centrale dans l’activité<br />

du living lab et requiert souvent<br />

<strong>des</strong> investissements importants.<br />

Dans certains cas, le lieu sert de<br />

catalyseur à la création et animation<br />

d’une communauté d’usagers<br />

• Il existe une grande variété d’outils<br />

orientés sur les usagers : les outils<br />

sont les medias permettant de placer<br />

l’usager en expert et de le transformer<br />

en véritable coconcepteur<br />

5. Une démarche d’open innovation<br />

centrale mais en construction<br />

a. D’une problématique de propriété<br />

intellectuelle non réfléchie…<br />

<strong>Le</strong>s enjeux de propriété intellectuelle sont plus<br />

ou moins présents au sein <strong>des</strong> living labs santé<br />

et autonomie. Dans certains cas, les enjeux sont<br />

réels mais les solutions à mettre en œuvre sont à<br />

définir au fur et à mesure que les living labs se<br />

construisent. Dans d’autres cas, la question de la<br />

propriété intellectuelle ne constitue pas un enjeu<br />

en raison même de la nature <strong>des</strong> activités qui y<br />

sont conduites.<br />

Ainsi, en ce qui concerne Lusage, les projets développés<br />

dans l’enceinte du living lab s’arrêtent<br />

aux maquettes et prototypes, et à leur mise en test<br />

(c’est lié à la durée et au contenu <strong>des</strong> contrats<br />

de recherche qui ne vont pas plus loin que cette<br />

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