JOURNAL ASMAC - No 5 - octobre 2017

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
Mieux supporter les charges
Les maux de dos sont un sujet récurrent dans les professions de la santé, notamment lorsqu’il
s’agit de soulever ou déplacer des patients. Il existe toutefois des moyens et options pour fortement
réduire les contraintes et les maux. Le projet «Santé du dos dans les soins» soutenu par l’ASMAC le
montre. Après des essais couronnés de succès, il est maintenant prévu de le diffuser à large échelle.
Marcel Marti, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’ASMAC
La qualité dans la médecine compte parmi
les sujets de préoccupation principaux
de l’ASMAC. On citera à ce propos le respect
de la loi sur le travail (durée maximale
de travail) et une formation postgraduée
de qualité. Les deux sujets concernent
aussi bien les jeunes médecins que la sécurité
des patients. Le projet «Santé du dos
dans les soins» se focalise aussi sur le
personnel, dans ce cas dans le domaine
des soins, et contribue ainsi au bien-être
des malades. Car au final, ce n’est que du
personnel soignant en bonne santé et satisfait
qui peut assurer une qualité des
soins élevée.
C’est pourquoi l’ASMAC soutient depuis le
début le projet «Santé du dos dans les
soins». Le projet a été initié et financé par
le groupe de travail Solution de branche
H+ en matière de sécurité au travail dans
lequel Mio Savic représente l’ASMAC.
«L’objectif de H+ est de créer, en collaboration
avec les organisations d’employeurs,
une solution pour mettre en
œuvre les dispositions légales relatives à
la sécurité au travail et la protection de la
santé», explique Mio Savic. Les maux de
dos peuvent conduire à des problèmes de
santé sérieux voire même à l’abandon de
la profession. Notamment le fait de soulever
et bouger des personnes immobiles
compte parmi les facteurs de risque.
Ligne directrice, manuel,
test pratique
Le projet veut fournir aux établissements
de soins les bases pour que leurs collaborateurs
soient en mesure de transférer les
patientes et patients en ménageant leur
dos. Samuel Schluep de l’entreprise AEH
(Zentrum für Arbeitsmedizin, Ergonomie
und Hygiene AG) à Zurich déclare à ce
propos: «Le projet se focalise sur les
moyens techniques, les questions d’organisation
et les modes de travail optimisés
sur le plan ergonomique.» Dans un premier
temps, une ligne directrice a été
élaborée. Elle comprend les éléments essentiels
pour une prévention durable des
affections du dos dans les professions infirmières.
«Des mesures appropriées et des
méthodes et expériences internationalement
reconnues ont abouti à un manuel»,
déclare Samuel Schluep. La troisième
étape a consisté à mettre en œuvre les
méthodes de bonne pratique. Ces tests se
sont déroulés dans deux établissements,
dans un hôpital pour soins aigus et un
établissement médico-social.
Jusqu’à 45% de maux en
moins
Samuel Schluep conclut: «Pour les deux
projets-pilotes, les résultats ont été réjouissants
et au-delà des attentes. Après une
année seulement, la part des collaborateurs
souffrant de maux de dos à long
terme a baissé de 40 à 45%.» Parmi le
personnel infirmier, le nombre de personnes
qui considèrent le fait de soulever
des patients immobiles et les postures y
relatives comme forte ou très forte
contrainte a aussi baissé. Eu égard aux
résultats, il n’est pas étonnant que le
concept a été bien accueilli par les supérieurs
hiérarchiques et le personnel. En
plus de réduire les contraintes et les maux,
ils étaient d’avis que le projet contribue
aussi à améliorer la qualité des soins.
L’année prochaine, la campagne Solution
de branche H+ en matière de sécurité au
travail va reprendre le sujet. Le manuel et
d’autres moyens seront mis à disposition
des établissements affiliés. D’autres informations
sur le projet, l’évaluation et la
mise en œuvre sont disponibles auprès de
l’entreprise AEH (www.aeh.ch). ■
Les maux de dos peuvent conduire
à des problèmes de santé sérieux
voire même à l’abandon de la profession.
10 VSAO JOURNAL ASMAC N° 5 Octobre 2017