JOURNAL ASMAC - No 5 - octobre 2017

POINT DE MIRE ▶ PROPRETÉ
«mal», influencés par l’origine, l’éducation,
la culture, l’expérience et la
formation. De la qualité et de l’efficacité
de cet apprentissage dépendra le niveau
d’expertise et d’aptitude morales,
mais surtout, la capacité d’une personne
adulte à agir de manière indépendante,
créative et responsable. La
compétence dont il est ici question est
le potentiel de développement qui –
comme la capacité à réfléchir, à s’exprimer
ou à assimiler les expériences –
fait partie de tout bagage humain.
Explications
complémentaires
J’aimerais encore aborder brièvement
quelques aspects importants concernant
la conscience:
• Ce n’est pas seulement dans les situations
exceptionnelles ou à l’occasion de
conflits que la conscience est sollicitée:
elle sous-tend et conditionne notre vie
au quotidien. Faute de conscience, les
notions de loyauté et d’honnêteté menacent
de disparaître peu à peu et avec
elles, toute perspective de cohésion sociale.
C’est le règne de l’égoïsme.
• Liberté de conscience: inaliénable, elle
constitue le point d’ancrage de la justice
subjective pour les grands groupes et
entités. C’est souvent un défi d’y déroger,
à plus forte raison si des intérêts
légitimes s’affrontent, ou si on suspecte
une erreur de jugement, qu’elle soit de
nature technique ou morale.
• Conscience et compromis: le travail de
la conscience consiste concrètement à
concilier les idéaux humains avec la
réalité. Il s’agit souvent de trouver la
meilleure voie possible dans des circonstances
données. Non de se contenter
d’excuses faciles ou de compromis
minimalistes, mais d’échafauder des
solutions réalisables, qui tiennent
compte de la réalité vécue, dans toute
sa complexité.
• Enfin la conscience individuelle «solitaire»:
les activités de la conscience sont
sans aucun doute très personnelles;
elles produisent un lien exclusif avec les
réflexions morales que nous menons
dans notre for intérieur. Mais pour être
à même de décider en toute conscience
et connaissance de cause, il faut pouvoir
s’appuyer sur des conseils fiables,
des compétences sociales et communicationnelles.
Intégrité, bonté, réconfort
A la lumière de ces considérations, il apparaît
clairement que la «conscience
nette» ne peut signifier qu’une chose:
l’assurance tranquille de vivre et d’agir en
conformité maximale avec ses intimes
convictions. Devoir se débattre avec ses
propres contradictions et problèmes de
conscience constitue au contraire une
expérience éprouvante. Il faut alors poursuivre
la réflexion et clarifier ses idées.
Quand la théologie parle de conscience
consolée, à propos de ces différends, ce
n’est pas de capitulation morale qu’elle
veut parler. Elle se réfère à l’absolue bonté,
qui seule rend les hommes capables de
vivre dans une totale intégrité. ■
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