JOURNAL ASMAC - No 5 - octobre 2017

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POINT DE MIRE ▶ PROPRETÉ Sauber F1 Team BMW Sauber F1 atteignit onze fois le podium. A Bahreïn, Robert Kubica gagna la première pôle position, Heidfeld réussit les deux tours les plus rapides. Au final, l’équipe devint troisième du Championnat du monde avec 135 points. Après un début difficile en 2009, le 29 juillet marqua une rupture: BMW annonça lors d’une conférence de presse qu’elle se retirait de la formule 1 à la fin de la saison. BMW quitta la formule 1 au sixième rang du Championnat du monde avec 36 points. Un nouveau départ Le 27 novembre 2009, une autre conférence de presse fut convoquée, cette fois à Hinwil. Peter Sauber avait trouvé un accord avec BMW et racheté l’œuvre de sa vie. La joie fut de courte durée, car BMW avait déjà précédemment décidé de licencier du personnel. L’effectif passa de 388 à 260 collaborateurs. Avec cet effectif réduit, Ferrari comme partenaire moteur et les pilotes Kamui Kobayashi et Pedro de la Rosa, l’équipe de Hinwil entama la saison 2010. L’année suivante, l’écurie privée fut confrontée à des difficultés financières, car la formule 1 coûtait de plus en plus cher et les sponsors se montraient de plus en plus réticents. Depuis juillet 2016, l’équipe est passée aux mains de la société d’investissement suisse Longbow Finance – depuis lors, l’existence de l’écurie est assurée. Avec le changement de propriétaire, Peter Sauber a démissionné de toutes ses fonctions, Monisha Kaltenborn est restée CEO et chef de l’écurie. Le 21 juin 2017, Longbow Finance SA s’est séparée de Monisha Kaltenborn. ■ Sauber F1 Team 26 VSAO JOURNAL ASMAC N° 5 Octobre 2017
POINT DE MIRE ▶ PROPRETÉ Critique de la bonne conscience Etre au clair avec soi-même, avoir la conscience nette: c’est un travail permanent. Trouver comment harmoniser nos actions et nos convictions, cela nécessite un dialogue intérieur, qui nous occupe tout au long de notre vie. Une tâche qui requiert de l’autonomie et de l’expérience, mais aussi la faculté de distinguer le «bien» du «mal». Prof. Hanspeter Schmitt, chaire de théologie morale, Haute Ecole de Théologie de Coire La propreté, au sens des normes et des prescriptions en matière d’hygiène, est certainement affaire de conscience et de respect scrupuleux des règles. Dans tous les domaines, il faut pouvoir compter sur des personnes qui assument leurs tâches de manière responsable. Notamment dans le secteur des soins et des traitements médicaux, qui sont régis par des règles spécifiques, devant être appliquées de manière rigoureuse. Respecter le protocole, les normes d’hygiène et les précautions d’usage, mais sans étouffer toute spontanéité, ni tout lien social, aussi nécessaires et salutaires pour le patient. Pour trouver son chemin entre ces différents impératifs il faut savoir évaluer la situation, au cas par cas. Ce qui nous mène au cœur de l’activité de la conscience humaine. Une conscience nette? Mon but n’est pas de disserter sur les pratiques professionnelles en matière de propreté. Ce qui nous occupe ici, c’est bien plutôt l’activité de la conscience en tant que telle. La notion de «conscience nette», à laquelle on se réfère volontiers, est un concept qui mérite d’être clarifié. Quand Untel se dit «au clair avec sa conscience» et se sent dédouané, qu’est-ce que cela signifie? Face à une situation complexe, il est convaincu de n’avoir compromis ni ses principes ni ses convictions profondes quant à sa vision de l’humanité. La conscience se fait en quelque sorte le truchement de l’identité morale! Aussitôt me vient à l’esprit cette citation du satiriste Stanislaw Jerzy Lec (1909-1966): «Sa conscience était pure. Il ne l’utilisait jamais.» Une critique pertinente de cette bonne conscience couramment invoquée. Que reste-t-il de la conscience, pointe le poète, si on renonce, par commodité, par ruse ou par lâcheté, à se préoccuper de justice sociale, ou à s’impliquer pour construire un monde meilleur? Autrement dit: c’est bien davantage dans l’engagement personnel, dans le questionnement sur le bien, aux niveaux personnel, social et planétaire, que consiste l’activité de la conscience. Une conscience qui tendrait à imaginer des solutions humaines et pertinentes, c’est en cela qu’on pourrait la qualifier de «pure», ou de «bonne». Une rhétorique douteuse Dans cet exercice exigeant, autant que fascinant, on remarque combien la conscience sert bien souvent une rhétorique douteuse. Ce n’est pas toujours la conscience qui est en jeu quand on se réclame d’elle ou quand on l’assène comme argument. Convoquée à tort et à travers, elle ne sert parfois qu’à masquer une défense d’intérêt personnel ou à se retrancher derrière des préjugés. Quand ce n’est pas à intimider l’autre. Au sein d’institutions ou de relations hiérarchiques, cela se passe bien souvent sur un mode autoritaire et répressif. On impose un avis ou un processus, présenté comme seule voie envisageable et on met fin arbitrairement à toute discussion. Dans de telles situations précaires, les personnes tributaires pourraient être amenées à taire la voix de leur conscience, à ne plus savoir l’écouter, pour dériver vers une forme d’autocensure. C’est une atteinte à leur liberté, autant qu’à leur dignité! On leur dénie le droit de questionner la nature de leurs activités, de se forger leurs propres opinions et convictions. En un mot: on les coupe de leur propre humanité. Un tel système, où la conscience n’a plus sa place, ne peut que produire l’enfermement, la névrose, l’anxiété, l’absence de discernement. Clarification salutaire Mais nous n’avons pas encore dit en quoi consiste la conscience engagée, clairvoyante et circonspecte, tournée vers le bien. La réponse est développée ci-après, mais peut se résumer ainsi: la conscience est la compétence de mener une analyse autocritique autonome. • Au sujet de l’autonomie, déjà évoquée plus haut: on se réfère ici à la possibilité de déterminer soi-même ses actes et au fait de faire usage de cette possibilité. Il ne s’agit pas d’action arbitraire, mais d’action humaine, fondée sur des convictions et légitimée par de bonnes raisons. Ce n’est qu’à cette condition que peuvent être garanties la dignité et la justice subjective de toute pratique humaine. Ainsi comprise, la conscience contribue à renforcer le principe de distinction entre le «bien» et le «mal», elle suggère aussi à cet égard de judicieuses délibérations, en vue de déterminer en quoi consiste le bien, ou l’humain, dans tel ou tel contexte. A la fin, elle engage l’auteur de ces réflexions à agir en conformité avec ses conclusions. • On reconnaît déjà là un processus d’analyse autocritique approfondie, visant à cerner l’identité morale. Quand on se représente la conscience comme fonction ou organe d’une «mathématique de l’éthique», on ne fait qu’effleurer sa nature, dans la mesure où il s’agit d’imaginer une solution concrète à un problème pratique. Cet exercice place toutefois la personne face à elle-même: inlassablement elle retourne dans son esprit la question de savoir si ses pensées, sa volonté et son action sont en accord avec son sentiment d’humanité. Ce qui se traduit par un dialogue intérieur, que nous menons avec nousmême. En lui s’exprime notre questionnement existentiel au sujet de l’intégrité et de l’élaboration constante de nos valeurs et standards humains. • Ces standards ne tombent pas du ciel et ils ne sont pas non plus façonnés par des prédispositions génétiques ou psychiques. L’aspect déterminant est bien davantage le savoir acquis et l’assurance de savoir distinguer le «bien» du N° 5 Octobre 2017 VSAO JOURNAL ASMAC 27
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