E Economic and Social Council - acnudh
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E/CN.4/2006/6/Add.2<br />
page 25<br />
90. Recomm<strong>and</strong>ation (e): La famille et les avocats des détenus devraient avoir le droit<br />
de voir ces derniers et de leur parler, sans surveillance, dans les 24 heures, ou dans certains<br />
cas exceptionnels, dans les 48 heures suivant leur arrestation;<br />
91. Selon les informations reçues de sources non gouvernementales, il n'existerait aucune<br />
disposition légale permettant aux familles et avocats des détenus de voir ces derniers dans les 24<br />
heures suivant leur arrestation, et cette situation devrait perdurer jusqu'à la mise en œuvre du<br />
nouveau code de procédure pénale (2006).<br />
92. Le gouvernement a indiqué que les restrictions à la liberté individuelle découlent d'un texte.<br />
C'est le cas notamment de la garde à vue judiciaire qui est régie par les articles 9 et suivants du<br />
Code d'instruction criminelle. Ainsi, s'il est acquis qu'aucun texte ne consacre actuellement la<br />
visite des gardés à vue, par les membres de leur famille et les avocats, aucun texte ne l'interdit.<br />
En définitive, cette question a été réglée par le Code de procédure pénale (CPP) qui prévoit<br />
notamment le renforcement des droits du suspect qui peut se faire assister d'un conseil dès<br />
l'ouverture de l'enquête et se faire consulter par un médecin.<br />
93. Recomm<strong>and</strong>ation (f): Des installations médicales devraient être mises à disposition<br />
afin qu'un médecin indépendant puisse examiner toute personne privée de liberté dans les<br />
24 heures suivant son arrestation;<br />
94. Selon les informations reçues de sources non gouvernementales, aucune installation de ce<br />
type n’aurait été mise à disposition. En général, les conditions de santé dans les prisons<br />
resteraient déplorables. Les soins seraient payants et les médicaments pour les maladies<br />
courantes ne seraient pas toujours disponibles. En outre, lorsque les malades sont amenés dans<br />
les hôpitaux publics, on leur prescrirait seulement des ordonnances sans qu’ils puissent<br />
bénéficier de soins. La surpopulation carcérale favoriserait l'apparition de multiples maladies<br />
"endémiques".<br />
95. Le gouvernement a indiqué que s'agissant de la santé en milieu carcéral, il convient de<br />
souligner qu'en vertu du Décret n° 95/232 du 6 novembre 1995, il a été créé à la Direction de<br />
l'Administration pénitentiaire, une Sous Direction de la santé pénitentiaire. En outre, l'on<br />
dénombre 187 personnels soignants toutes catégories confondues. Depuis 2001, l'Administration<br />
pénitentiaire a recruté 8 médecins officiant dans les prisons principales. Les prisons de Douala et<br />
Yaoundé par exemple disposent de laboratoires avec des techniciens capables de faire des<br />
examens de première nécessité.<br />
96. Ces personnels et infrastructures sont certes insuffisants. Mais ils témoignent néanmoins<br />
des efforts faits par le gouvernement qui œuvre en fonction du niveau de développement du pays<br />
et de ses ressources. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que la santé pénitentiaire s'ouvre sur la<br />
santé publique en cas d'épidémie ou de période de surchauffe. Le gouvernement a fait le constat<br />
de l'insuffisance de la couverture sanitaire dans les prisons et a envisagé les mesures suivantes<br />
pour résoudre ce problème: créer une ligne budgétaire pour l'achat des médicaments et le<br />
matériel de premier secours; renforcer l'effectif du personnel de santé; et prévoir des infirmières<br />
dans les prisons à bâtir. A cet effet, la couverture sanitaire des détenus exigerait au moins une<br />
enveloppe financière de 286.000.000 FCFA, selon la répartition ci-après, pour un taux de 500<br />
FCFA par jour et par personne détenue: Prison centrale de Yaoundé, 10.000.000 FCFA/an;<br />
Prison centrale de Douala, 10.000.000 FCFA/an; Prisons principales, 4.000.000 FCFA/an; et