E Economic and Social Council - acnudh
E Economic and Social Council - acnudh
E Economic and Social Council - acnudh
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
E/CN.4/2006/6/Add.2<br />
page 27<br />
102. Selon les informations reçues de sources non gouvernementales, le principe de solidarité<br />
du corps, tant dans la gendarmerie que dans la police, ne permettrait pas la création de tels<br />
services. Ces sources indiquent par ailleurs que l’absence d’un organe indépendant de<br />
recevabilité et d’instruction des plaintes faisant état de torture, ne favoriserait pas la protection<br />
des victimes, de leurs familles et des témoins qui feraient régulièrement l’objet de représailles et<br />
d’intimidations afin que les faits de torture ne soient pas portés devant les juridictions. Le<br />
Cameroun n'a pas ratifié le Protocole facultatif à la Convention contre la torture.<br />
103. Le gouvernement a indiqué que lorsque les dénonciations d'actes de torture impliquant<br />
des gendarmes ou des policiers sont faites, des investigations sont menées pour établir les<br />
responsabilités. S'agissant particulièrement du cas de la police, une Division Spéciale de<br />
Contrôle des Services a été créée par Décret n° 20051065 du 23 février 2005. Elle « assure la<br />
Police des Polices » (article 1 alinéa 2 du Décret). Elle «est chargée: -d'effectuer des enquêtes<br />
civiles ou administratives et des enquêtes de moralité; de veiller à la protection du secret, l'état<br />
d'esprit, le moral, le loyalisme des personnels de la Sûreté Nationale, des agents publics et des<br />
fonctionnaires civils de l'état ou des collectivités publiques; de participer activement à la lutte<br />
contre la corruption; de contribuer au renforcement de la discipline et au respect de l'éthique<br />
professionnelle au sein de la Sûreté Nationale; et de diligenter des enquêtes administratives et<br />
judiciaires concernant les personnels de la Sûreté Nationale. Sans préjudice des attributions<br />
propres de chaque responsable de service en matière disciplinaire, elle est chargée de la<br />
prévention de la lutte contre toutes exactions, tous comportements et tous actes portant atteinte à<br />
la légalité, à la tenue et à la conduite, au devoir, à l'honneur et à la probité, commis en service, à<br />
l'occasion du service, au sein ou en dehors de celui-ci».<br />
104. A la lumière des exemples qui précédent, il serait inconséquent de continuer à affirmer<br />
que l'impunité règne au Cameroun. Certes, plus de célérité dans les enquêtes, les poursuites et les<br />
procès, peut être à juste titre réclamée. Mais ne plus personne au Cameroun, quelle que soit sa<br />
qualité ou son rang hiérarchique, ne peut impunément disposer de la vie ou de l'intégrité<br />
physique ou morale d'une personne vivant sous la juridiction du Cameroun.<br />
105. Recomm<strong>and</strong>ation (i): D'importantes ressources devraient être consacrées à<br />
l'amélioration des lieux de détention de manière à assurer un minimum de respect pour<br />
l'humanité et la dignité de tous ceux que l'État prive de liberté;<br />
106. Selon les informations reçues de sources non gouvernementales, aucune ressource<br />
étatique n’aurait été consacrée à l’amélioration des lieux de détention. Au contraire, il y aurait<br />
toujours une surpopulation carcérale dans tous les centres de détention, favorisée par l’absence<br />
de loi régissant la détention préventive et de dispositions sur l'âge minimum d'incarcération. A<br />
titre d’exemple, au 31 juin 2005, 81 femmes se trouvaient dans la cellule spéciale 17 de la prison<br />
centrale de Douala (cellule des femmes) pour une capacité maximale d'accueil de 20 places. Il en<br />
serait de même de la cellule spéciale 19 (cellule des mineurs) où se trouvaient 73 mineurs pour<br />
une capacité d'accueil de 30 places.<br />
Effectif à la prison centrale de Douala au 31 août 2005<br />
Hommes Femmes Mineurs TOTAL