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Journal asmac No 6 - décembre 2023

Sauvetage - Histoires d’hôpitaux et de carottes Politique - Un guide sur la santé planétaire Médecine du sport - Prévention et traitement des blessures Déficits immunitaires secondaires - La substitution par immunoglobulines en hématologie

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Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />

Le début de la fin ou<br />

la fin du début?<br />

Dernièrement, pendant la<br />

formation, je me suis fait la<br />

réflexion que le début d’une<br />

carrière médicale ressemblait<br />

fortement aux épreuves d’un triathlon.<br />

Comme dans le sport, le métier de<br />

médecin exige d’identifier rapidement<br />

ses forces, ses faiblesses et ses limites<br />

et d’essayer de prendre les bonnes mesures<br />

au bon moment.<br />

<strong>No</strong>us voici donc sur la ligne de départ,<br />

gorgés de confiance et d’excitation, avec<br />

un objectif précis en tête, le tout mêlé<br />

d’un sentiment d’angoisse face aux obstacles<br />

et problèmes éventuels.<br />

Comme pour un triathlon, la journée<br />

commence par un plongeon (au sens<br />

littéral) dans le travail, où il est primordial<br />

de doser sa vitesse pour éviter de s’épuiser<br />

dès la première bouée. Il est donc important<br />

de ralentir la cadence, de maintenir<br />

un pouls stable et de réfléchir à la manière<br />

dont on peut répartir habilement l’énergie<br />

restante en vue des prochaines étapes.<br />

Une fois la première étape passée,<br />

la zone de transition offre l’occasion de se<br />

concentrer brièvement avant de repartir.<br />

Car la deuxième étape ne laisse aucune<br />

place à la réflexion; il faut pédaler aussi<br />

vite que possible et montrer ce dont<br />

nous sommes capables. Peut-être parviendrons-nous<br />

même à dépasser nos concurrents.<br />

Mais il ne faut surtout pas se réjouir<br />

trop vite, car des concurrents encore plus<br />

forts, mieux préparés, plus expérimentés<br />

et mieux équipés nous talonnent de près.<br />

Il est essentiel de ne pas se laisser décourager<br />

et de ne jamais perdre l’objectif de<br />

vue, ce qui est, je l’avoue, plus facile à dire<br />

qu’à faire. En effet, ceux qui parviennent<br />

à dépasser leurs concurrents reçoivent<br />

généralement des encouragements et des<br />

félicitations, car ils ne sont qu’à quelques<br />

pas du succès. Les plus faibles sont tout<br />

au plus encouragés par compassion s’ils<br />

ne sont pas oubliés.<br />

Un deuxième accès de faiblesse<br />

menace à la nouvelle arrivée dans la zone<br />

de transition. La force dans les jambes<br />

s’amenuise. Un apport supplémentaire en<br />

sucre s’avère indispensable pour affronter<br />

la troisième étape. La motivation perd<br />

alors de sa vigueur et vous préférez peutêtre<br />

renoncer aux deux minutes de pause<br />

à ce moment-là, alors que l’objectif est si<br />

proche.<br />

Malgré l’épuisement croissant, vous<br />

vous ressaisissez et vous vous lancez dans<br />

la course. Les jambes en coton, vous parcourez<br />

les derniers mètres jusqu’à la ligne<br />

d’arrivée.<br />

Et maintenant? Avez-vous gagné<br />

votre place sur le podium ou avez-vous<br />

dû abandonner la course avant la fin? Comment<br />

distinguer les gagnants des perdants?<br />

Est-ce même nécessaire? Et avez-vous<br />

réellement atteint votre objectif?<br />

Car la compétition ne s’arrête pas<br />

à la ligne d’arrivée: l’adrénaline qui<br />

monte lorsque la course est terminée<br />

exalte vos ambitions et vous vous fixez<br />

aussitôt un nouvel objectif.<br />

Ma sagesse personnelle en cette fin<br />

d’année, qui déclenche éventuellement<br />

aussi chez vous une réflexion positive<br />

sur l’année écoulée: le succès ne signifie<br />

pas que vous êtes le ou la meilleure.<br />

Le succès signifie que vous avez atteint<br />

votre objectif dans un laps de temps<br />

défini, que vous avez eu un objectif en<br />

tête, que vous n’avez pas abandonné et<br />

que vous avez persévéré. Mais le succès<br />

signifie aussi que vous avez tiré la sonnette<br />

d’alarme au bon moment, que vous<br />

avez agi en respectant vos ressources<br />

personnelles et que vous avez arrêté la<br />

course avant de vous épuiser.<br />

Identifier et gérer ses ressources personnelles<br />

est, selon moi, le plus important<br />

pour pouvoir donner le meilleur de soimême<br />

à chaque étape, que ce soit dans le<br />

sport ou dans la médecine.<br />

Camille Bertossa,<br />

médecin-assistante en<br />

première année de<br />

formation postgraduée<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/23 15

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