PUB Magazine 10-2014
PUB Magazine, n°10, 2014, Archive
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Sylvie Bove : « Mon rôle dépasse le marketing, c'est aussi de la communication interne, des relations publiques, du merchandising… »<br />
on ne savait pas quelle direction suivre, quel message faire passer. On bradait la<br />
marque auprès du personnel, en lui distribuant des restes de stocks. Pourtant – et<br />
c’est primordial à mes yeux – les collaborateurs d’une marque en sont les premiers<br />
ambassadeurs ! Et cela signifie les faire participer : leur montrer en avantpremière<br />
nos nouvelles campagne de communication, organiser des événements,<br />
des concours au sein de l’entreprise, leur donner accès aux nouveautés, etc. En ce<br />
sens, mon rôle dépasse le marketing : c’est aussi de la communication interne, des<br />
relations publiques, du merchandising, une étroite collaboration avec mes collègues<br />
qui sont responsables du soutien des magasins et avec les commerciaux, la<br />
vérification de la construction des espaces en boutique,... »<br />
Et puisque, jusqu’alors, Yves Rocher Benelux faisait très peu de communication<br />
ou profitait de campagnes françaises, les équipes marketing ont dû<br />
retrouver ce que c’est que travailler avec des agences. « Ils ont parfois<br />
tendance à faire de la création à la place de l’agence. Il faut donc baliser le<br />
terrain de jeu de chacun, » explique Sylvie Bove. « Par contre, j’ai réalisé<br />
quand je suis rentrée dans la maison que la marque n’avait pas d’histoires à<br />
inventer, elle en a déjà plein : celle du fondateur, de l’éco-conception, de la<br />
cosmétique végétale, de la fondation, etc. Le tout, c’est à nouveau de choisir<br />
lesquelles raconter, quand et où. »<br />
QUELS BÉNÉFICES POUR QUEL CONSOMMATEUR<br />
Au niveau des clientes également, il faut effectuer des choix. « Je crois fortement<br />
en la stratégie de segmentation. Tout le monde n’a pas les mêmes<br />
attentes, ni les mêmes besoins, naturellement. Cependant, Yves Rocher est<br />
une marque de masse. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de nous<br />
adresser à des marchés de niche ou de nous embarquer dans de la microsegmentation,<br />
ce qui implique de sélectionner les produits qui parlent au plus<br />
grand nombre. Segmenter, c’est mettre la cliente au centre. Et pour se faire, il<br />
faut avoir un discours qui est compréhensible par toutes, qui a une vraie valeur<br />
pour les consommatrices, qui montre ce que la marque peut leur apporter. Je<br />
pense tout simplement qu’il n’y a rien de plus important que le bénéficeconsommateur.<br />
Si j’entre et j’entretiens une relation avec quelqu’un, c’est<br />
parce que j’en retire quelque part un bénéfice. C’est la même chose avec un<br />
produit ou une marque, les règles sont plus ou moins identiques »<br />
PLUS DE MÉDIAS ET MOINS DE KPI’S<br />
Si l’enseigne dispose d’une base de données faramineuse – une femme sur<br />
trois à un jour acheté chez Yves Rocher – il est temps qu’elle sorte de ce vase<br />
clos. « Je ne crois pas dans les campagnes uni-média. Mon principe, c’est<br />
d’utiliser au minimum deux médias ‘paid’, en plus de nos outils propres. Pour<br />
le moment, j’ai une préférence pour les médias de construction de marque,<br />
parce qu’on connaît un vrai déficit d’image. Mais les réseaux sociaux sont très<br />
importants aussi. Encore une fois, il faut sélectionner les médias qui peuvent<br />
nous être utile à un moment donné et leur attribuer un rôle précis. »<br />
Idem avec les KPI’s. « Beaucoup de marques veulent tout : du chiffre d’affaires,<br />
du recrutement, du cross-selling, de l’up-selling, du trafic en magasin,… Selon<br />
moi, on ne peut atteindre les divers objectifs qui émaillent une année qu’en<br />
choisissant un ou deux KPI clairs. Tout dépend du produit, du moment sur<br />
l’année, chaque action n’a pas les mêmes objectifs. » Et la porte d’entrée, c’est<br />
avoir une stratégie. « Une ambition, une vision, sur le long terme, cinq voire dix<br />
ans. Se dire qu’on aimerait avoir x pourcent d’augmentation des ventes d’ici la<br />
fin de l’année, ce n’est pas une stratégie, c’est un objectif commercial. »<br />
Aline Guebels<br />
@Tulliamedia<br />
Photos: Luc Hilderson (Image4you)<br />
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