PUB Magazine 10-2014

Feature
Human Resources
Linkedin dans la nasse aux médias HR.
des messages directs aux professionnels
adéquats. En somme, plus on veut toucher du
monde et plus ça coute cher. 100% des sommes
perçues par Self Search reviennent à Linkedin,
qui n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Mais quid des moyens traditionnels de recrutement
? « Les petites annonces papiers ne sont
pas mortes, au contraire. Elles sont destinées à
un public moins connecté, plus manuel, » assure
Stéphanie. Le principal concurrent des petites
annonces n’est pas Linkedin, ou dans un sens
plus large les réseaux sociaux professionnels,
mais plutôt les sites d’annonces en ligne, tels
que Monster.
Linkedin serait-il alors la solution ultime pour
recruter les top managers ? Rien n’est moins
sûr, d’après Hervé Renard, directeur stratégique
de PH140, agence spécialisée en
employer branding. « Linkedin est moins dans le
stratégique que dans le tactique, le court
terme, » estime-t-il. En d’autres termes, une
campagne HR fonctionne sur Linkedin si elle
est combinée avec une campagne employer
branding sur des medias traditionnels, avec des
valeurs de marque, de l’émotion. L’interface du
réseau et les formats ne permettent en effet
pas une grande créativité.
LINKEDIN
EST PLUS
DANS LE
TACTIQUE.
HERVÉ RENARD
Autre écueil du réseau qui se veut pro-business,
Linkedin serait en train de payer pour son
succès en se Facebookisant de plus en plus. Les
listes de relations se remplissent d’inconnus,
d’étudiants, d’amis sans lien professionnel ou
encore de spams, ce qui dilue la force du réseau
dans une masse de contacts lointains. « Je
reçois souvent des invitations d’étudiants, ou de
gens que je ne connais même pas, » déplore
Hervé Renard. « J’accepte en général une invitation
sur trois. »
Toujours selon le patron de PH140, la radio
serait un outil formidable de recrutement. Avec
une durée d’écoute de 150 minutes en moyenne
par jour, des émissions spécialisées et des
publics très diversifiés, la radio est un média de
proximité qui laisse la part belle à la créativité.
La bonne émission, le créneau adéquat, un spot
efficace, et c’est bingo, pour un coût relativement
faible. « Une bonne campagne radio de 5
à 7 jours de diffusion, avec 5 à 8 spots par jour
exige un investissement (par langue) d’au moins
40 000 €, » explique Hervé Renard sur le site
HR World.
PEU EFFICACES DANS LA RÉALITÉ
D’après une étude de l’agence de recrutement
Stepstone, les réseaux sociaux restent très
minoritaires dans la recherche d’emploi. Ces
derniers ne pourvoient que 2% de postes
vacants, contre 21% pour les sites d’annonces.
Pis, seuls 10% des chercheurs d’emplois sont
effectivement engagés via ces canaux. Les taux
de réponses à ces annonces ciblées sont très
faibles. A l’inverse de Facebook qui bénéficie
d’un taux d’activité très élevé de ses membres,
Linkedin possède dans sa base de données un
nombre important d’utilisateurs peu, voire pas
actifs. Toujours d’après l’enquête de Stepstone,
seuls 40% des utilisateurs de Linkedin mettent
à jour régulièrement leur profil, ce qui peut
biaiser les résultats de recherches.
De plus, le ciblage est basé sur les mots clés
dans les profils. Or, le système de filtre peut
s’avérer peu pertinent pour quiconque ne
maîtrise pas les opérateurs booléens. En
d’autres termes, ces mots ou signes qui affinent
les résultats de manière plus « humaine » (« et »,
« ou », « sauf », etc). Exemple : si l’on recherche
un ingénieur dans l’aviation, on peut se
retrouver avec des profils de comptables
travaillant dans l’aviation.
Les informations disponibles sur les profils
publics servent en général à s’informer sur les
prospects, leur parcours universitaire et leurs
expériences professionnelles. Du côté des
recruteurs, les profils d’entreprise sont un
support de communication de la marque, qui
servent à véhiculer les valeurs de l’entreprise.
L’un dans l’autre, les réseaux sociaux se révèlent
relativement inefficaces à l’heure actuelle, s’ils
ne sont pas associés à une campagne plus
globale de recrutement. Les études révèlent
que ces canaux sont davantage des supports de
communication destinés à la veille des prospects
et à la présence en ligne des professionnels,
plus qu’un outil de recrutement actif.
Le géant social Facebook planche actuellement
sur Facebook At Work, une version pro de son
site censée concurrencer Linkedin, avec une
monétisation à terme de ses services… La
guerre des données professionnelles ne fait que
commencer.
Mathilde Joris
@mathildejoris
De sociale netwerken
spelen headhunter
De sociale netwerken zijn alomtegenwoordig.
Bedrijven maken hier gretig gebruik van voor hun
onlinecommunicatie en het werven van potentiële
klanten. Van de professionele netwerken is
LinkedIn Europees koploper, op een enkele
uitzondering na, zoals in de Duitstalige landen.
Maar zijn deze netwerken echt doeltreffend voor
een wervingscampagne op wereldschaal? Met
300 miljoen gebruikers wereldwijd, waarvan 2,6
miljoen in België, en alle beroepssectoren die er
vertegenwoordigd zijn, lijkt LinkedIn wel een eldorado
voor rekruteerders. Een studie van Stepstone
onthult echter dat slechts 40% van de leden
regelmatig hun profiel bijwerken. Slechts 2% van
de vacatures wordt verspreid via deze netwerken
en slechts 10% van de werkzoekenden wordt
effectief aangeworven op basis van hun carrièreprofiel.
Een vaststelling dringt zich op: de professionele
netwerken volstaan op zich niet om een
geslaagde wervingscampagne te voeren. De zoekmotoren
en targeting moeten geïntegreerd
worden in een globale communicatiestrategie, die
de massamedia, het net en de traditionele websites
voor vacatures in zich sluit.
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