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PUB Magazine 10-2014

PUB Magazine, n°10, 2014, Archive

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Qu’on se le dise, le web design, c’est bien plus que l’esthétique d’un portail<br />

ou d’une application internet. « On traite tout ce qui a trait à l’image et<br />

donc à l’identité, mais on fait aussi attention à l’ergonomie, à l’interfaceutilisateur,<br />

» raconte Georges Petkidis, creative director & founder de One<br />

Million Dollars aka 1MD. « La construction d’un site, c’est quelque chose<br />

de profondément réfléchi, il n’y a rien d’aléatoire là-dedans. Ce n’est pas<br />

juste faire joli, ça a une réelle utilité, une raison d’être. » Même piqûre de<br />

rappel de la part de Miech Rolly, creative director & founder de The<br />

Parking Lot : « Réaliser le design d’une plate-forme web, c’est aussi penser<br />

à la navigation, à la structure, de manière à rendre la visite la plus agréable<br />

LE PRINCIPAL,<br />

C’EST QU’UN<br />

SITE PLAISE<br />

À SES UTILISATEURS.<br />

MIECH ROLLY<br />

possible. Bien sûr, on prend soin des aspects graphiques parce que c’est<br />

notre métier. Mais l’esthétique, l’artistique, c’est quelque chose de très<br />

relatif… Ce qu’on essaye de faire comprendre à nos clients, c’est que le<br />

principal, ce n’est pas que leur site leur plaise à eux mais bien à ceux qui<br />

l’utilisent : les consommateurs. » D’une certaine façon, l’importance du<br />

design a gagné du terrain ces dernières années. Une mouvance à laquelle ne<br />

seraient pas étrangères des grandes marques, telle une certaine Apple qui<br />

a placé l’ergonomie au centre de ses priorités. Nos interlocuteurs le<br />

remarquent : tous internautes, tout le monde est naturellement plus<br />

éduqué, plus à même de comprendre combien le design joue un rôle dans<br />

l’appréhension de la logique, la structure, la hiérarchie d’une page web.<br />

Cela ne simplifie cependant pas forcément la tâche. « Le web design a ceci de<br />

particulier qu’il nous place face à des contraintes sur lesquelles nous n’avons<br />

pas prise. Des contraintes techniques d’une part qui, même si la technologie<br />

ouvre le champ des possibilités, requièrent toujours plus de maîtrise. D’autre<br />

part et surtout, des obligations liées aux habitudes d’usage, au comportement<br />

des utilisateurs, » soulève Emmanuel Muraille, creative director & founder<br />

de Somewhere.<br />

LES TECHNOLOGIES DONNENT LE LA<br />

« Il est clair que nous sommes très dépendants des technologies disponibles<br />

sur le marché. L’apparition de Flash début des années 2000 par exemple,<br />

nous a permis de nous montrer très créatifs et d’intégrer beaucoup plus<br />

d’interactivité. Quand Apple a décidé de bloquer cette technologie, nous<br />

n’avions d’autre choix que de nous rabattre sur le HTML, qui avait heureusement<br />

bien évolué entre temps, » illustre Miech Rolly. Idem avec tous ces<br />

nouveaux device qui envahissent notre quotidien : chaque site se doit<br />

désormais d’être « responsive » pour s’adapter à tous les supports. « Il y a<br />

encore peut-être deux ans, on pouvait encore se permettre de réaliser des<br />

sites sur lesquels les mobinautes devaient zoomer pour les consulter ;<br />

aujourd’hui, c’est juste inenvisageable ! ». Et c’est parfois un véritable<br />

casse-tête : « Pour ce qui est des sites, on s’en sort bien avec le responsive.<br />

Mais développer des applications pour le mobile, c’est infernal ! Avant, on<br />

testait sur PC et sur Mac, point. Maintenant, il faut penser à toutes les<br />

tailles d’écrans, à la résolution qui diffère selon les modèles, aux navigateurs,<br />

à la qualité de la connection, si l’usager tient son appareil<br />

verticalement ou horizontalement,… Imaginer tous ces ‘and what if’ prend<br />

4-5 fois plus de temps ! » raconte Fabian Aerts, lui aussi creative director<br />

& founder de 1MD. « Le fait d’avoir des ‘touch screens’ modifient aussi les<br />

choses : on n’a plus le ‘scroll’, ni les effets de ‘rollover’ c’est-à-dire les<br />

choses qui surgissent quand on survole un titre ou une icône avec la souris.<br />

Les écrans souples, qui réagissent à l’intensité de la pression du doigt, arrivent<br />

également. Il faudra penser ce qu’on peut faire avec tout ce qui est<br />

‘gesture’. Les wearables se multiplient aussi. Peut-être qu’un jour, nous<br />

aurons des écrans ronds, pour lesquels il faudra tout repenser en termes<br />

d’ergonomie, voir comment les éléments se placent et se replacent.<br />

Chaque nouvelle lignée de device est un nouveau défi ! »<br />

« En ce qui concerne le desktop, on a fait le tour. On sait tout faire : de la 3D<br />

en temps réel, de l’image vidéo de grande qualité, les ordis sont de plus en<br />

plus puissants, les bandes passantes sont gigantesques et permettent l’affichage<br />

d’énormément d’informations, » précise Fabian Aerts. Les ordinateurs<br />

s’effacent devant les nouveaux venus, à tel point qu’aujourd’hui, « quand on<br />

conçoit un site, on pense ‘mobile first’. C’est presque devenu handicapant<br />

pour être honnête, parce qu’on doit rentrer dans un canevas assez rigide.<br />

Nous sommes obligés de ranger les éléments dans des espèces de cases, des<br />

petits containers. Le génie du design, c’est de parvenir à mettre un peu de<br />

folie dans cette structure au final très limitative. »<br />

DE L’EFFICACITÉ, SANS FIORITURES<br />

Le design participe donc à faire vivre à l’internaute l’expérience la plus<br />

optimale possible. Or, quelqu’un qui consulte un site via son téléphone<br />

n’a probablement pas besoin de la même info lorsqu’il le fait sur son<br />

desktop. D’une manière générale, l’ordinateur proposera l’expérience<br />

ultime, présentant toutes les informations, toutes les fonctionnalités. Sur<br />

le mobile, ce sont plus les infos essentielles qui seront mises en avant,<br />

comme les coordonnées ou les moyens de contact. « Si l’expérience est<br />

différente, le design doit être en concordance. Alors, même si notre<br />

approche est d’habitude très graphique, les animations, les vidéos passent<br />

à la trappe lorsqu’on travaille pour des écrans plus petits. Ce que veut<br />

l’utilisateur quand il navigue sur son mobile, c’est trouver ce qu’il veut le<br />

DANS LE<br />

CONTEXTE ACTUEL,<br />

LE SIMPLEMENT<br />

BEAU N’A PLUS<br />

D’INTÉRÊT.<br />

EMMANUEL MURAILLE<br />

plus rapidement possible, » décrit Miech Rolly. C’est un phénomène qui<br />

touche la société dans son ensemble : « Désormais quand une personne<br />

se pose une question, elle veut la réponse dans l’immédiat. Cela impacte<br />

le web design puisque, dans ce contexte, le beau n’a plus d’intérêt ; c’est<br />

l’efficacité avant tout ! » analyse Emmanuel Muraille. D’où une tendance<br />

claire au minimalisme, à l’épuré. L’objectif est alors de faire apparaître le<br />

contenu de la manière la plus claire et la plus rapide qui soit. « Sur le<br />

mobile, la fantaisie n’a plus sa place, surtout si elle ralentit l’accès à l’information.<br />

Le design est avant tout là pour faciliter l’utilisation. Ce principe<br />

a contaminé le desktop dont le design se réduit également de plus en<br />

plus souvent à l’essentiel, » témoigne Miech Rolly.<br />

37 <strong>PUB</strong> <strong>10</strong> 11/12/<strong>2014</strong><br />

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