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Actes du colloque Marché de la recherche regiosuisse & Colloque ...

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Des pôles <strong>de</strong> compétitivité aux « villes créatives » ? 21tère spécifique <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> ressources. En effet, le patrimoine, appréhendé en tantque ressource territoriale, nous renvoie au processus <strong>de</strong> construction territoriale, auxconditions <strong>de</strong> sa mise en œuvre, <strong>de</strong> son organisation et <strong>de</strong> ses valorisations(P.A.Lan<strong>de</strong>l et B. Pecqueur 2011).G. Di Méo (1994) abor<strong>de</strong> cette question autour d’une réflexion sur <strong>la</strong> parenté conceptuelleentre ces <strong>de</strong>ux notions. Selon lui, territoire et patrimoine « offrent d’étonnantescorrespondances » et, s’interrogeant sur celles-ci, il indique que « l'un et l'autre neparticipent-ils pas, simultanément, d'une double nature matérielle et idéelle ? Neremplissent-ils pas, conjointement, une fonction mnémonique ? N'inscrivent-ils pas letissu social dans <strong>la</strong> continuité historique, tout en constituant <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s phénomènesculturels ? ». Ainsi, en attribuant au territoire une valeur signifiante pour l’indivi<strong>du</strong> etpour <strong>la</strong> société, « on ne peut se dispenser <strong>de</strong> lui conférer une valeur patrimoniale ».Patrimoine et territoire apparaissent donc intimement liés. Dans ces processus,l’objet fonctionnel peut <strong>de</strong>venir très rapi<strong>de</strong>ment un objet patrimonial et donc changer<strong>la</strong> nature <strong>de</strong> son usage. L’exemple <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> Mil<strong>la</strong>u est éc<strong>la</strong>irant. Destiné à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tionautomobile afin <strong>de</strong> relier <strong>de</strong>ux bords d’une vallée dans le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, cemagnifique pont, construit par l’architecte Norman Foster, est <strong>de</strong>venu un objet patrimonia<strong>la</strong>vant même d’avoir été achevé. Aujourd’hui il y a davantage d’usagers quiviennent admirer le pont sans l’emprunter que d’utilisateurs directs <strong>du</strong> pont. Cesusagers ont re<strong>la</strong>ncé l’économie locale par leurs dépenses occasionnée par l’exercice<strong>de</strong> contemp<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> pont.4.2 De <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse créative aux villes créativesLa valorisation patrimoniale fait passer les avantages compétitifs d’un lieu <strong>de</strong>s externalitéstechnologiques aux externalités culturelles. Ce constat s’applique fortementaux gran<strong>de</strong>s villes d’aujourd’hui. Richard Florida (2002) a avancé <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssecréative en développant l’idée que certaines catégories <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion pouvaient parleurs capacités créatives apporter un avantage concurrentiel aux villes. 4On ajoutera à cette hypothèse, que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse créative ne peut être performante qu’enintégrant <strong>la</strong> culture <strong>du</strong> lieu. On peut donc passer d’une c<strong>la</strong>sse créative anonyme etliée essentiellement à <strong>la</strong> taille et au caractère international <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville plutôt qu’à saspécificité aux villes créatives qui développe un « génie <strong>de</strong>s lieux » qui lui est propre.F. Ascher (2010) définit <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>de</strong>main comme une « métapole » c'est-à-dire unensemble d’espaces hétérogènes et non nécessairement contigus inscrits dans unemétropole. Les mon<strong>de</strong>s divers cohabitant, doivent trouver <strong>du</strong> lien pour permettre le« vivre ensemble » à cette échelle. Or pour Ascher, « <strong>la</strong> crise <strong>la</strong> plus grave dans lesmétapoles est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> « citadinité » : les habitants <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s agglomérationsper<strong>de</strong>nt peu à peu le sentiment <strong>de</strong> leurs intérêts collectifs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> s’uniret <strong>de</strong> se mobiliser autour <strong>de</strong> projets communs.La ville créative en construction appuierait son développement sur <strong>la</strong> réponse auxbesoins non tangibles <strong>de</strong> ses habitants et pourrait notamment reconstruire les liensentre les sous ensembles métropolitains. Les critères d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance<strong>de</strong>s territoires urbains s’en trouvera profondément changé.4 « Why cities without gays and rock bands are losing the economic <strong>de</strong>velopment race » (Richard Florida,Washington Monthly, May 2002).

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