ILE DE CHYPRE - Nouvelles d'Arménie

NOTE D'HISTOIRE
Les orages de l'hiver, comme ceux du printemps, causent
de grands ravages et occasionnent, dans une certaine mesure,
l'improductivité de l'île. Le régime des inondations, suivi de
celui des grandes sécheresses, n'est pas fait pour fertiliser le sol.
Sous le règne de Constantin le Grand (i), la sécheresse dura
36 ans; ce fut une des époques les plus désastreuses pour l'île.
Un autre fléau dont on souffre à Chypre est la fièvre.
Le sol de l'île jouissait jadis de la réputation d'une grande
fertilité. Les indigènes comparaient leur pays à l'Egypte, et
les étrangers l'appelaient Makaria «lieu de bonheur». Après
l'époque hellénique, l'agriculture tomba très bas. Aux temps
des Romains et au Moyen Age, elle ne recouvra jamais son
ancienne prospérité. Enfin, dans les derniers siècles, par suite
de la mauvaise administration consécutive à la conquête
turque, par suite aussi du manque d'eau et la grande chaleur
aidant, la série des malheurs fut complète, surtout si l'on tient
également compte des fréquentes invasions de sauterelles.
L'île possédait jadis des forêts qui fournissaient de bois les
pays étrangers. Le nom même de l'île, Kipros, prendrait son
origine, d'après certains savants, du mot grec (hbarisos
«Cyprès» (2). Aujourd'hui, l'île n'est plus qu'un enchevêtrement
de montagnes dénudées, qui laisse au voyageur une
pénible impression.
Il ne faudrait pas toutefois en conclure que l'île soit absolument
stérile. Elle possède des terres arables, mesurant jusqu'à
mètres de profondeur, phénomène qui ne se rencontre, au
dire des savants, que dans la vallée du Nil. De nos jours, un
tiers à peine de l'île est labouré. Les champs restent en friche,
de longues années durant.
L'ensemencement commence en octobre et prend fin en
janvier. Au début de juin, quand les moissons sont récoltées,
la sécheresse domine partout. L'île prend alors l'aspect d'un
vrai désert. Les habitantequi le peuvent se réfugient sur les
11) Fondateur de Constantinople vers 330.
(2l D'après d'autres, le nom de l'île proviendrait des riches mines
de cuivre (cuprum) qu'on y exploitait jadis.
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