ILE DE CHYPRE - Nouvelles d'Arménie

H.,E DE CHYPRE
On ne sait pas comment, avant l'occupation ottomane, cette
église se trouvait entre les mains des Arméniens. On ne sait
pas davantage sur quels titres les Grecs en revendiquaient la
possession, Pendant plus de 65 ans, les Arméniens et les Grecs
se sont fait des procès pour la possession de cette église. Le
moment le plus critique fut, en 1614, lorsque l'autorité turque
mit cette église en adjudication. [In tiers fut vendu aux Grecs,
et deux tiers aux Arméniens. Ceux-ci firent casser ce jugement.
Bakouran donne, op. cit., p. 65-66, le texte du document
turc qui casse ce jugement ; il l'accompagne, ibidem, p. 66-68,
d'une traduction en arménien.
Les Turcs cherchèrent pendant quelque temps à transformer
cette église en mosquée. Le Mufti de l'époque s'y
opposa. Il est certain que l'église Sourb Astwadzadzin était
l'église des religieux latins. Son architecture en est la meilleure
preuve (1). Mais il est non moins certain qu'elle appartenait
aux Arméniens avant l'occupation ottomane.
Dans le mémorial d'un Ilaïsmawourq manuscrit, Thouma
d'Aderbeidjan en fournit un témoignage de grande valeur.
Après avoir rappelé qu'on a fait des réparations à l'église, il
ajoute que l'on a trouvé une croix en marbre dans le mur de
l'église, qui avait été faite en 1460; on y lit également l'histoire
d'une sécheresse survenue en 1467, histoire due à
l'évêque Sargis, prélat de la ville de Lawqôcha (Leucosie).
Enfin, on a trouvé le début d'un missel, qui y avait été déposé
par l'évêque David, en 1504 ; «Moi, Thouma, je dis que ces
trois mentions indiquent que cette église appartenait aux
Arméniens avant [arrivée des Tadjiq (2)... Ceci fut écrit en
1668» (3). Ces lignes prouvent donc, au dire de Bakouran,
(I) Sur l'architecture de N. D. de Tyr, à Nicosie, cf. C. ENI.ART, L'art
gothique et la renaissance en Chypre... d'arts. I$991, p 3, 4,
et surtout 142-150.
'2) Sur les différents sens de ce mot, cf. mou article Erterourn, dans
Journal asiatique, 1919, I, p. 1 t. n. 1, et p. 19 du tirage à part.
(3) Bakouran, op. cif., p. 69, eu note. mentionne que ce Thouma ou
Thomas vardapet, puis évoque. se nommait Nouridjanian et qu'il mourut
à Amsterdam. Il a laissé de nombreux travaux littéraires et contribua
beaucoup à l'établissement de l'imprimerie arménienne [à Amsterdam
?].
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