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là où il croyait devoir s’engager. Quelle étrange destinée était la sienne, si ambiguë, si<br />

paradoxale… Les larmes <strong>au</strong>x yeux, Morgane regarda le vieillard qui disparaissait lentement<br />

dans l’ombre de la forêt. Alors elle frissonna, et murmura tout bas : « Merlin… Ah !<br />

Merlin [52] !… »<br />

[1]<br />

C’est le cas dans le film de John Boormann, Excalibur, où <strong>ce</strong>tte confusion, parfaitement valable sur le plan dramatique, f<strong>au</strong>sse complètement la<br />

valeur symbolique de <strong>ce</strong>s deux personnages féminins essentiels du mythe.<br />

[2]<br />

Ce qui rappelle la légende du Val sans Retour, localisé dans la forêt de Paimpont-Brocéliande. Au fond de <strong>ce</strong> val, « enchanté » par Morgane, se<br />

trouve un étang que la tradition nomme le Miroir <strong>au</strong>x Fées et sur les e<strong>au</strong>x duquel les fées viennent contempler leur visage chaque matin, <strong>au</strong> milieu de la<br />

brume.<br />

[3]<br />

H. Dontenville, Mythologie française, Paris, Payot, 1 973, p. 144.<br />

[4] Voir sur <strong>ce</strong> sujet J. Markale, l’Épopée <strong>ce</strong>ltique d’Irlande, édition complétée, Paris, Payot, 1 993, pp. 92-94 et 116-126.<br />

[5]<br />

« Jules César m’a fort dou<strong>ce</strong>ment élevé, et la fée Morgue, qui était belle, fut ma mère. Ce sont eux qui m’ont conçu et engendré, et ils<br />

n’eurent pas d’<strong>au</strong>tre héritier en leur vie. À ma naissan<strong>ce</strong>, on fit une grande fête. Mes parents mandèrent tous les barons du roy<strong>au</strong>me, et les fées<br />

vinrent visiter ma mère. Il y en eut une qui ne fut pas contente : <strong>au</strong>ssi me condamna-t-elle, comme vous le voyez, à être un nain bossu » (Huon de<br />

Borde<strong>au</strong>x, trad. Jean Audi<strong>au</strong>, Paris, 1 926, p. 55).<br />

[6]<br />

Ce chapitre est une synthèse de plusieurs épisodes de la version du Lan<strong>ce</strong>lot en prose, attribué – f<strong>au</strong>ssement – à G<strong>au</strong>tier Map, et de la<br />

légende traditionnelle locale de Tréhorenteuc (Morbihan).<br />

[7]<br />

Ce nom gallois est à l’origine du nom de Pellès, le Riche Roi Pêcheur, maître de Corbénic et gardien du Graal.<br />

[8] Le Dyved est le sud-ouest du pays de Galles. Le nom provient de <strong>ce</strong>lui du peuple <strong>ce</strong>ltique des Demetae qui occupait le territoire <strong>au</strong> moment de<br />

la conquête romaine. On se souvient que, d’après <strong>ce</strong>rtaines versions, la mère de Merlin était la fille du roi des Demetae. Il f<strong>au</strong>t signaler que, chez les<br />

poètes gallois du Moyen Âge, le pays de Dyved est désigné comme étant Bro yr Hud, c’est-à-dire « pays de la magie ».<br />

[9] Le terme français « canton », officialisé depuis la Révolution, a une étymologie fort ancienne puisqu’il remonte à un ancien g<strong>au</strong>lois signifiant<br />

« <strong>ce</strong>nt ». En l’occurren<strong>ce</strong>, il traduit parfaitement le terme originel gallois de <strong>ce</strong> texte, cantref, littéralement « <strong>ce</strong>nt habitations ».<br />

[10] Dans la tradition galloise, Annwfn (transcrit ici « Announ ») désigne l’Autre Monde mystérieux des Celtes, <strong>ce</strong>lui que les croyan<strong>ce</strong>s localisent<br />

dans l’univers des cairns mégalithiques, <strong>au</strong>trement dit le monde des sidhs (<strong>ce</strong> mot signifiant « paix »), qui est le domaine des anciens dieux Tuatha Dé<br />

Danann en Irlande.<br />

[11] L’amitié sans restriction, ou encore « amitié sans faille », est une curieuse coutume <strong>ce</strong>ltique attestée dans les épopées irlandaises. Les deux<br />

contractants s’engagent mutuellement à ne jamais refuser quoi que <strong>ce</strong> soit l’un à l’<strong>au</strong>tre, par la loi de l’échange total et absolu. Cette belle coutume<br />

n’en est pas moins responsable de bien des désagréments, comme <strong>ce</strong>ux qui sont racontés dans le récit irlandais de l’Histoire de Mongân. Voir J. Markale,<br />

l’Épopée <strong>ce</strong>ltique d’Irlande, nouv. éd., pp. 188-197.<br />

[12] C’est la coutume du don <strong>ce</strong>ltique obligatoire dont nous avons de nombreux exemples non seulement dans les épopées irlandaises ou galloises,<br />

mais également dans de multiples épisodes des romans arthuriens. Un roi ou un chef s’engage à satisfaire une demande sans savoir de quoi il s’agit. S’il<br />

ne satisfait pas <strong>ce</strong>tte demande, il est déshonoré à tout jamais. Dans l’épisode intitulé « la Chev<strong>au</strong>chée du prin<strong>ce</strong> Kilhour » (Deuxième époque du Cycle<br />

du Graal, les Chevaliers de la Table Ronde, pp. 195-225), le roi Arthur est plus prudent dans son ac<strong>ce</strong>ptation, puisqu’il énon<strong>ce</strong> clairement ses<br />

restrictions.<br />

[13] Ce jeu, attesté <strong>au</strong> Moyen Âge, consistait en réalité à fourrer son adversaire dans un sac, et non à le frapper.<br />

[14] Cette étrange péniten<strong>ce</strong> a un fondement mythologique <strong>ce</strong>rtain, Rhiannon étant un des aspects de la Gallo-Romaine Épona (en g<strong>au</strong>lois, epos<br />

veut dire « cheval »), protectri<strong>ce</strong> des écuries dans tout l’Empire romain, mais surtout réactualisation du vieux mythe symbolique de la déesse-mère<br />

cavalière, ou même déesse-jument, à qui l’on dérobe son fils (ou son poulain). La suite de l’aventure prouve <strong>ce</strong>tte identification.<br />

[15] Cette nuit du premier mai, qui correspond à la fête <strong>ce</strong>ltique de Beltaine (et également à la germanique Nuit de Walpurgis), est la nuit<br />

magique par ex<strong>ce</strong>llen<strong>ce</strong>, la nuit des prodiges les plus extraordinaires. Cela nous permet d’apprendre, <strong>ce</strong> qui n’avait pas été dit dans le texte <strong>au</strong>paravant,<br />

que la naissan<strong>ce</strong> du fils de Rhiannon a eu lieu <strong>ce</strong>tte même nuit du premier mai.<br />

[16] Dans de nombreux mythes <strong>ce</strong>ltiques, il existe une sorte de « fraternité » entre un héros et un animal emblématique, les destins de <strong>ce</strong>s deux<br />

êtres étant absolument parallèles. Ainsi, dans la légende irlandaise des Fiana, la vie de Diarmaid est liée à <strong>ce</strong>lle d’un sanglier : et, quand par suite des<br />

circonstan<strong>ce</strong>s, Diarmaid est obligé de tuer le sanglier, il meurt lui-même immédiatement après. Voir J. Markale, l’Épopée <strong>ce</strong>ltique d’Irlande, nouv. éd., pp.<br />

173-184.<br />

[17] En gallois, « souci » se dit pryderi. En prononçant <strong>ce</strong>tte phrase, Rhiannon-Morgane personnalise symboliquement le nom que devra porter son<br />

fils.<br />

[18] Dans la célèbre pratique <strong>ce</strong>ltique du fosterage, l’enfant qui est élevé dans une famille d’adoption a les mêmes liens et les mêmes droits que les<br />

enfants de la famille à laquelle il est confié. Piyderi <strong>au</strong>ra donc en réalité trois familles, la sienne propre, <strong>ce</strong>lle de Teyrnon et <strong>ce</strong>lle de Pendaran.<br />

[19] Ce chapitre est inspiré par Pwyll, prin<strong>ce</strong> de Dyved, première branche du Mabinogi gallois, manuscrit du XIV e siècle, dit « Livre rouge de

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