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MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard

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généralement nomades qui n’excèdent pas quelques dizaines de personnes,<br />

ces chefs, leaders naturellement doués, sont des personnalités équilibrées,<br />

des sages, des modestes. Dès que le groupe humain devient plus important<br />

(une et plusieurs centaines de personnes), le nomadisme fait place à une sédentarisation<br />

de plus en plus marquée ; alors apparaissent des rivalités, la<br />

recherche du pouvoir pour le prestige, l’autoritarisme et les abus de pouvoir,<br />

la concentration et l’accumulation des richesses et la propriété personnelle<br />

des ressources vivrières et des moyens de production. Les leaders deviennent<br />

hautains et imposent leur autorité par tous les moyens, manipulations,<br />

rapports de forces et finalement , violences ouvertes. C’est là<br />

l’origine de la division sociale, de la constitution d’une “élite” qui devient<br />

vite une noblesse de sang, car il y a un pouvoir et des richesses à conserver<br />

et à transmettre par voie de filiation.<br />

C’est une raison de plus qui justifie la petitesse du GC, l’égalité de principe<br />

de ses membres et la prise de décision collective, interdisant de facto<br />

l’émergeance du leader et la compétition pour le pouvoir. Le chef ne décide<br />

plus de tout, tout seul. Le chef fait place au porte-parole, représentant des<br />

décisions prises collectivement. L’arrogance fait place à la modestie.<br />

Ensuite, on aura certainement recours à l’autre argument classique :<br />

l’absence de compétences du peuple. L’argument est plus délicat à manipuler,<br />

car il n’est guère flatteur pour les citoyens. Cet argument sera évidemment<br />

présenté en retournant sa logique : ces messieurs nous diront qu’il faut<br />

beaucoup d’expérience et de grandes compétences pour faire de la politique<br />

et pour gouverner (ce qui constitue une occasion de plus de flatter leur vanité<br />

et de se gargariser dans l’auto-satisfaction).<br />

Les politiciens redoutent par-dessus tout les discours qui prennent les citoyens<br />

à rebrousse-poil. Ils ont bien raison : le citoyen n’accepte pas d’être<br />

pris pour un con, même s’il sait que le système fait de lui le dindon de la<br />

farce, le cocu magnifique et le pigeon de l’affaire. Mais le citoyen est impuissant<br />

et ne peut que subir un système pseudo- démocratique sur lequel il<br />

n’a aucune prise et, qu’à force de lavage de cerveau, on lui a fait admettre<br />

comme le système idéal, impossible à remettre en cause.<br />

Les citoyens doivent comprendre qu’on leur fait prendre des vessies pour<br />

des lanternes. Quand rechantera-t-on le “ça ira” en remplaçant les “aristocrates”<br />

par les “politicrates” ? Loin de moi l’idée de la “lanterne”. Je me<br />

contenterais de coups de pied au cul : il y en a des myriades qui se perdent.<br />

Tocqueville écrivait en 1835 : “Il s’agit bien moins pour les partisans de la<br />

démocratie de trouver le moyen de faire gouverner le peuple, que de faire<br />

choisir au peuple les plus capables de gouverner.” On ne saurait être plus<br />

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