MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard
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consommé d’user et d’abuser de leur charme et de leur facultés d’adaptation<br />
pour s’imposer et gravir les échelons.<br />
Le but d’un pervers, c’est la conquête du pouvoir et s’y maintenir par tous<br />
les moyens.<br />
Dans un groupe, quel qu’il soit, le pervers déploiera toutes les ressources<br />
de sa séduction pour attirer à lui les participants les plus dociles. Si quelqu’un<br />
ne se laisse pas manipuler, il sera désigné comme bouc émissaire et<br />
le groupe le rejettera. Perdant tout sens critique, le groupe, sous l’influence<br />
du pervers, tombe dans l’intolérance, l’irrespect, le cynisme, le dénigrement.<br />
Le pervers se débarrasse ainsi de tous ceux qu’il perçoit comme des<br />
obstacles sur son chemin ou qui ont un jugement trop lucide sur ses agissements.<br />
Les pervers se servent des faiblesses des autres, savent masquer leur<br />
incompétence pour s’imposer. Ils pratiquent l’art de la fausse modestie,<br />
mais n’ont aucune modestie, aucune humilité vraies.<br />
Ce portrait partiel du comportement pervers sera complété par ce qu’en dit<br />
Marie-France Hirigoyen dans son livre best-seller “Le harcèlement moral” :<br />
“Il (le pervers) lui est impossible de se remettre en question... il leur faut<br />
rabaisser les autres pour acquérir une bonne estime de soi, et par là même<br />
acquérir le pouvoir, car ils sont avides d’admiration et d’approbation... ils<br />
savent naturellement manipuler, ce qui semble un atout dans le monde des<br />
affaires ou de la politique. On les craint également car on sait instinctivement<br />
qu’il vaut mieux être avec eux que contre eux... une tolérance actuelle<br />
consiste à s’abstenir d’intervenir dans les actions et les opinions d’autres<br />
personnes alors même que ces actions ou opinions nous paraissent déplaisantes<br />
ou même moralement répréhensibles. De même, nous avons une indulgence<br />
inouïe à l’égard des mensonges et des manipulations des hommes<br />
de pouvoir. La fin justifie les moyens. Mais jusqu’où est-ce acceptable ?<br />
Est-ce qu’ainsi nous ne risquons pas de nous trouver nous-mêmes complices,<br />
par indifférence, en perdant nos limites ou nos principes ? La tolérance<br />
passe nécessairement par l’instauration de limites clairement définies... Le<br />
contexte socioculturel actuel permet à la perversion de se développer parce<br />
qu’elle y est tolérée.”<br />
D’autant plus que le pouvoir et les politiciens donnent l’exemple même de<br />
la perversion ! Elle poursuit :<br />
“C’est la société tout entière qui est concernée dès qu’il est question de<br />
pouvoir... Dans un système qui fonctionne sur la loi du plus fort, du plus<br />
malin, les pervers sont rois... Sous prétexte de tolérance, les sociétés occidentales<br />
renoncent peu à peu à leurs propres interdits. Mais à trop accepter,<br />
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