26.06.2013 Views

MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard

MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard

MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

(dans son sens le plus noble) ces personnes authentiquement généreuses et<br />

désintéressées.<br />

Il est par contre certain que chaque individu est plus préoccupé de ses<br />

propres intérêts que de ceux des autres, par conséquent le peuple tout entier<br />

doit conduire lui-même ses propres affaires, plutôt que de s’en remettre aux<br />

soins intéressés d’une minorité qui l’escroque.<br />

Les décisions politiques, dans une vraie démocratie, n’incombent pas aux<br />

prétendus experts mais doivent appartenir à ceux qu’elles concernent, c’està-dire<br />

à tous les citoyens sans exception. Ce principe évident était pratiqué<br />

et appliqué constamment par les Athéniens. Pour Hansen : “Tous les citoyens<br />

étaient censés prendre part, s’ils le voulaient, à la marche de l’État,<br />

mais toujours en amateurs (...) : professionnalisme et démocratie étaient tenus<br />

pour fondamentalement contradictoires.” (La démocratie athénienne à<br />

l’époque de Démosthène). Les Grecs ont toujours voulu “ n’être, au mieux,<br />

gouvernés par personne, ou sinon de l’être à tour de rôle” (Aristote).<br />

Certains m’accuseront d’être un démagogue. Un démagogue flatte le peuple<br />

pour gagner sa faveur et obtenir le pouvoir. Le système que je propose<br />

est le remède définitif de la démagogie, il élimine toute possibilité de manipulation.<br />

Il faut être totalement désintéressé (et je crois l’être assez) pour<br />

proposer un système qui interdit le carriérisme de quelques-uns et restitue le<br />

pouvoir de décider à tous. Je n’ai aucune ambition politique si ce n’est celle<br />

de restaurer la vraie démocratie et de rendre le pouvoir au peuple-citoyen.<br />

D’autres m’accuseront d’être l’initiateur d’un nouveau poujadisme. Si le<br />

poujadisme a consisté à dénoncer une “élite”, à mettre en avant un bon sens<br />

qui ne s’appuyait sur aucune phraséologie, alors je revendique l’étiquette. À<br />

ce compte, Alain était poujadiste et Voltaire tout autant. Rabelais était le<br />

Poujade de la Sorbonne, puis Descartes à la suite et Newton à l’égard des<br />

physiciens de son temps. Ce dernier, un jour qu’on lui demandait s’il avait<br />

lu plusieurs traités dont il ne se souciait guère, répondit : “Si j’avais lu autant<br />

que vous, je serais devenu aussi ignorant que vous.” Quant à Rousseau,<br />

son poujadisme est bien plus radical encore : “J’ai cherché la vérité dans les<br />

livres ; je n’y ai trouvé que le mensonge et l’erreur. J’ai consulté les auteurs<br />

; je n’ai trouvé que des charlatans...” Rousseau affirme que les braves<br />

gens, peu soucieux d’intellectualisme et dépourvus de vocabulaire savant,<br />

“n’en sont que plus propres à saisir le vrai dans toute sa simplicité”. Il leur<br />

trouve autant d’esprit et plus de bon sens que dans les hautes sphères de la<br />

société. Pour Rousseau, la compétence des experts se mesure à leur aptitude<br />

à jeter de la poudre aux yeux. De la philosophie, il pense que le jargon n’a<br />

jamais fait découvrir la moindre vérité, générant au contraire une quantité<br />

121

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!