MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE - Etienne Chouard
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Pour y parvenir, il faut nécessairement avancer des idées radicalement<br />
nouvelles ou oubliées pour bousculer la pensée normative et étriquée qui<br />
prévaut et impose des préceptes réputés acquis et indéboulonnables.<br />
Mon parti pris est donc celui de l’audace, du non-conformisme, du politiquement<br />
incorrect, de la rébellion.<br />
Le droit à la rébellion n’est-il pas reconnu comme fondamental par la<br />
constitution de 1958 à laquelle le préambule rattache la déclaration des<br />
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui déclare en son article 2 : “<br />
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels<br />
et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la<br />
sûreté et la résistance à l’oppression”.<br />
On remarquera dans ces droits “naturels” l’absence criante de l’égalité<br />
politique. Mais les révolutionnaires bourgeois de 1789, qui voulaient constituer<br />
la nouvelle élite dirigeante, avaient pris bien soin d’écarter une référence<br />
qui aurait pu “naturellement” donner des idées à l’exécrée populace !<br />
Ma réflexion n’est évidemment pas exhaustive. Mon projet n’est qu’une<br />
ébauche. Des bibliothèques entières ont été écrites sur les sujets que<br />
j’aborde. Chaque chapitre mériterait un livre à lui tout seul. Je propose ici<br />
un raccourci, un condensé pour aller vite, droit au but, suivant le conseil ô<br />
combien avisé d’un maître en “esprit universel”, l’abstracteur de quintessence<br />
François Rabelais, qui nous invite à “toujours tirer des choses la<br />
substantifique moelle”. Tout comme l’Écriture qui nous avertit : “Là où est<br />
la multitude des paroles et l’effusion des discours, là se trouve une grande<br />
vanité” (Eccl., VI, 11).<br />
Et toujours parler le plus clairement possible. Trop d’intellectuels cachent<br />
la misère de leur pensée derrière un verbiage abscons et inintelligible,<br />
destiné à mettre une barrière entre ceux qui comprennent -ou font semblant<br />
d’avoir compris pour être à la “hauteur”- et ceux qui rejettent avec raison<br />
des lectures indigestes ou impossibles et devraient, de facto, admettre leur<br />
infériorité, voire leur débilité mentale. Pour ma part, je me réclame d’un Pythagore<br />
qui prévient : “Ne dis pas peu de choses en beaucoup de mots, mais<br />
dis beaucoup de choses en peu de mots” et d’un Diderot, pour qui “ ce qui<br />
se conçoit bien s’énonce clairement...”<br />
Ce dernier disait aussi : “ Avoir des esclaves n’est rien, mais ce qui est<br />
intolérable, c’est d’avoir des esclaves en les appelant citoyens”.<br />
Je prends ici la défense des citoyens. Je veux leur rendre enfin la parole<br />
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