Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg
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DOSSIER DE PRÉPARATION À LA VISITE<br />
MUSÉE DE L’ŒUVRE NOTRE-DAME<br />
Il reporte sur le support définitif la composition esquissée sur un patron en<br />
l’agrandissant par une mise au carreau.<br />
Il se charge <strong>de</strong>s bordures, ou <strong>de</strong>s petites peintures incrustées dans<br />
l’architecture <strong>de</strong>s retables.<br />
À la fin on lui confie l’exécution <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> second ordre. Il a alors<br />
licence d’inventer <strong>de</strong>s compositions. Il <strong>de</strong>vient compagnon. Il est rétribué<br />
comme un ouvrier confirmé.<br />
Les étapes du cursus sont les mêmes lorsqu’il s’agit d’un sculpteur.<br />
La représentation du divin<br />
Comment les religions présentent et se représentent-elles le divin, la<br />
transcendance, les êtres supérieurs ?<br />
Toute religion est porteuse d’une vision du mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’au-<strong>de</strong>là et statue<br />
d’emblée sur la possibilité <strong>de</strong> cet au-<strong>de</strong>là. Elle tient une position déterminée<br />
quant à la figuration du divin. Cette position peut varier selon les temps et les<br />
lieux.<br />
Dans certaines d’entre elles la figuration du divin fut la règle. Il n’est que <strong>de</strong><br />
songer, entres autres, à celles <strong>de</strong> l’Égypte et <strong>de</strong> la Grèce ancienne, ou <strong>de</strong><br />
l’Amérique précolombienne, qui ont multiplié les images ornementales ou<br />
cultuelles <strong>de</strong> leurs dieux.<br />
À l’inverse les monothéismes abrahamiques (judaïsme, christianisme, islam)<br />
se singularisent par une pratique restrictive voire totalement abstinente en la<br />
matière — pas d’image <strong>de</strong> Dieu au départ. Ces trois religions ne sont pas<br />
hostiles à la figuration comme telle mais seulement à celle <strong>de</strong> Dieu. Leur<br />
interdiction <strong>de</strong> le figurer découle <strong>de</strong> l’interdiction <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> culte formulée<br />
dans le Décalogue, cœur <strong>de</strong> la Torah : EX. 20,4 « Tu n’auras pas d’autres dieux<br />
<strong>de</strong>vant moi. Tu ne feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est<br />
dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />
la terre. »<br />
Le Dieu commun aux trois monothéismes abrahamiques n’a eu ni le même<br />
statut ni la même situation iconique dans chacun d’eux.<br />
Dans le judaïsme : L’interdiction <strong>de</strong> toute image cultuelle <strong>de</strong> Dieu promulguée<br />
dans le Décalogue n’est pas pour autant opposée à la figuration comme telle,<br />
mais <strong>de</strong> l’origine à nos jours l’interdiction <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> Dieu la moindre peinture<br />
anthropomorphe a été une constante. Il est admis <strong>de</strong>puis les premiers siècles<br />
<strong>de</strong> notre ère, que Dieu peut être évoqué par <strong>de</strong>s signes indirects : ainsi la main,<br />
le tétragramme, l’Ange, la Gloire ou le reflet <strong>de</strong> sa Gloire sur ses fidèles, mais<br />
jamais donc une image ayant valeur <strong>de</strong> portrait. Son nom n’est jamais<br />
prononcé ni écrit, on pratique son évocation par contournement : « l’Éternel ou<br />
Adonaï, béni soit-il ».<br />
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