28.06.2013 Views

Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg

Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg

Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DOSSIER DE PRÉPARATION À LA VISITE<br />

MUSÉE DE L’ŒUVRE NOTRE-DAME<br />

Dans l’islam : Le statut iconique <strong>de</strong> Dieu est encore plus restrictif que dans le<br />

judaïsme. Seul est tolérée la graphie plus ou moins stylisée <strong>de</strong> son Nom. La<br />

lettre du Coran, pourtant ne condamne pas les images religieuses, mais<br />

seulement les idoles pré-islamiques. Elle entraîne toutefois à considérer que la<br />

fabrication et surtout la vénération <strong>de</strong>s images, leur usage cultuel ou<br />

dévotionnel, seraient une grave rechute dans le paganisme. Quelques hadiths<br />

revêtus <strong>de</strong> l’autorité du Prophète condamnent l’image <strong>de</strong>s êtres vivants en tant<br />

qu’elle paraît rivaliser avec l’activité créatrice <strong>de</strong> Dieu et revêtir <strong>de</strong> ce fait un<br />

caractère quasi-blasphématoire. D’où une réticence séculaire <strong>de</strong> l’islam à la<br />

figuration. Toute image <strong>de</strong> Dieu, en tout cas, y est bannie. Le caractère<br />

foncièrement impensable <strong>de</strong> la figuration d’Allah semble avoir été étendu à son<br />

Prophète, rarement représenté et toujours avec un visage sans traits et jamais<br />

sous forme <strong>de</strong> portrait. Cela explique l’absence <strong>de</strong> toute image figurative dans<br />

les mosquées, les madrasa, les sépultures, les manuscrits du Coran, d’où le<br />

développement d’un art décoratif abstrait et l’essor <strong>de</strong> la calligraphie.<br />

En ce qui concerne la prononciation <strong>de</strong> son nom, contrairement au judaïsme<br />

elle est encouragée, pourvu qu’elle soit digne.<br />

Dans le christianisme : S’il a manifesté très tôt sa préférence pour la<br />

représentation du Christ, celle-ci a néanmoins connu <strong>de</strong>s vicissitu<strong>de</strong>s.<br />

Jésus n’a manifesté aucun intérêt pour les images plastiques, les apôtres non<br />

plus. Ils semblent n’avoir voulu compter que sur la parole et l’exemple<br />

communicatif <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s témoins.<br />

Mais le mon<strong>de</strong> romain, dans lequel se développe le christianisme, regorge<br />

d’images. Dès le III e siècle, <strong>de</strong>s représentations sont faites dans les<br />

catacombes et sur <strong>de</strong>s objets quotidiens.<br />

En 386 à compter du décret <strong>de</strong> Théodose le christianisme <strong>de</strong>vient religion<br />

d’État. Les absi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s églises sont alors décorées <strong>de</strong> représentations du<br />

Christ, <strong>de</strong>s apôtres et <strong>de</strong>s saints. Un véritable culte chrétien <strong>de</strong>s images est<br />

attesté.<br />

Le mo<strong>de</strong> figuratif qui caractérise le mieux l’art chrétien consiste à figurer Dieu<br />

en Christ, c’est-à-dire faire l’effigie <strong>de</strong> celui qui a dit « Qui m’a vu a vu le Père »<br />

(Jn 14,9) et dont le premier concile <strong>de</strong> Nicée en 325 a proclamé qu’il est<br />

« Dieu né <strong>de</strong> Dieu, Lumière née <strong>de</strong> la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, <strong>de</strong><br />

même nature que le Père ».<br />

La question <strong>de</strong>s images reçut un cadre normatif sanctionné par la plus haute<br />

autorité quand, vers 599-600, le pape Grégoire le Grand réprouva l’adoration<br />

<strong>de</strong>s images mais les défendit en tant que « livre <strong>de</strong>s gens incultes ».<br />

Entre 726 et 843, l’Empire Byzantin est ravagé par la querelle <strong>de</strong>s images. Le<br />

conflit se termine par la victoire <strong>de</strong>s partisans <strong>de</strong>s images les iconodules contre<br />

les briseurs d’images les iconoclastes. Ils énoncent au Concile <strong>de</strong> Nicée en 787<br />

la formule dogmatique <strong>de</strong> l’avenir : « Car les honneurs rendus aux images se<br />

transmettent à ce qu’elles représentent, et qui vénère l’image vénère en elle<br />

17

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!