Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg
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DOSSIER DE PRÉPARATION À LA VISITE<br />
MUSÉE DE L’ŒUVRE NOTRE-DAME<br />
La nature morte à travers les œuvres <strong>de</strong><br />
Sébastien Stoskopff<br />
L’histoire <strong>de</strong>s natures mortes s’ouvre dès l’Antiquité. On raconte que le peintre<br />
le plus célèbre Piraikos, vendait très cher ses « victuailles » et que Zeuxis<br />
rivalisant avec la nature, trompait les oiseaux qui venaient picorer ses raisins<br />
peints.<br />
Il y eut aussi les fameuses mosaïques romaines appelées « La chambre mal<br />
balayée» et les natures mortes peintes directement sur les murs à Pompéi (les<br />
fresques).<br />
Mais il faut attendre le XVII e siècle, pour que s’épanouisse ce genre pictural qui<br />
laisse la place au silence, voire à la méditation. On y voit <strong>de</strong>s objets, <strong>de</strong>s<br />
animaux morts, <strong>de</strong>s fleurs, <strong>de</strong>s fruits… Ce sont <strong>de</strong>s vies « coyes » (vies coites)<br />
que l’on nommera plus tard natures mortes.<br />
Le <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l’Œuvre <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> nous permet une approche <strong>de</strong> ce genre<br />
grâce à Sébastien Stoskopff considéré comme l’un <strong>de</strong>s peintres <strong>de</strong> nature<br />
morte les plus remarquables du XVII e siècle.<br />
C’est Hans Haug, créateur du musée <strong>de</strong> l’Œuvre <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong>, qui fut l’artisan<br />
principal <strong>de</strong> la redécouverte <strong>de</strong> Sébastien Stoskopff. Il fit acquérir entre 1931<br />
et 1959 pour les musées <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong> huit <strong>de</strong> ses plus belles œuvres sur la<br />
quarantaine alors i<strong>de</strong>ntifiées, considérant l’artiste comme une figure<br />
emblématique <strong>de</strong> l’art alsacien par son caractère à la fois international et<br />
profondément régional.<br />
De la nature morte...<br />
Tout voir, tout savoir, tout avoir<br />
Depuis la secon<strong>de</strong> moitié du XVI e siècle et jusqu’au début du XVIII e siècle,<br />
l’époque <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s explorations et <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong> la technique, la « culture<br />
<strong>de</strong> la curiosité » triomphe. Le souci du détail et <strong>de</strong> l’exactitu<strong>de</strong> du rendu <strong>de</strong>s<br />
objets poussé au point d’en faire un simulacre peint va <strong>de</strong> pair avec cette mise<br />
à l’honneur <strong>de</strong> l’observation, la préoccupation <strong>de</strong> tout comprendre et <strong>de</strong> tout<br />
savoir sur l’homme et l’univers. Le mon<strong>de</strong> ainsi miniaturisé en peinture, où<br />
chaque élément est i<strong>de</strong>ntifiable dans tous ses détails, s’adresse à l’individu qui<br />
le regar<strong>de</strong> et l’invite à la méditation <strong>de</strong> manière intime. Car ici, le peintre, à la<br />
place <strong>de</strong> Dieu, recrée le mon<strong>de</strong> à sa mesure : le spectateur par son regard, le<br />
possè<strong>de</strong>.<br />
Illusion peinte : la vanité ultime <strong>de</strong>s choses<br />
Réalistes, peintes avec le plus grand respect pour les apparences sensibles, les<br />
natures mortes, collections peintes, portent en même temps une lour<strong>de</strong> charge<br />
symbolique. L’œil trompé est attiré par les merveilles, il les désire mais<br />
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