Musée de l'Œuvre Notre-Dame - Musées de Strasbourg
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DOSSIER DE PRÉPARATION À LA VISITE<br />
MUSÉE DE L’ŒUVRE NOTRE-DAME<br />
Cet ensemble a fait l’objet d’une campagne <strong>de</strong> restauration entre 1997 et<br />
2001. Seul le Serviteur du Roi maure a été laissé en l’état afin <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le<br />
témoignage <strong>de</strong> l’aspect antérieur <strong>de</strong>s sculptures.<br />
(Voir fiche restaurations, salle 5)<br />
Portail du transept sud<br />
(salle 7)<br />
Église et Synagogue<br />
Un atelier extraordinairement novateur conçoit, entre 1225 et<br />
1235, les parties supérieures du croisillon sud et le Pilier <strong>de</strong>s<br />
Anges, puis les tympans <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux portails sud et le couple <strong>de</strong><br />
l'Église et <strong>de</strong> la Synagogue placé <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> ces portails.<br />
Ces <strong>de</strong>ux figures <strong>de</strong> femmes, allégories <strong>de</strong>s religions chrétienne et<br />
judaïque, comptent parmi les plus célèbres chefs-d’œuvre <strong>de</strong> l'art<br />
occi<strong>de</strong>ntal du Moyen Âge.<br />
La Synagogue vaincue et l’Église triomphante appartiennent à<br />
une symbolique traditionnelle dont les représentations se<br />
multiplient à partir du milieu du XIII e siècle. À gauche, l'Église<br />
victorieuse et couronnée, tenant dans ses mains le calice et la<br />
bannière que surmonte la croix, considère avec assurance la<br />
Synagogue. Celle-ci, qui tient une lance brisée, détourne sa tête<br />
aux yeux bandés, expression <strong>de</strong> son refus <strong>de</strong> reconnaître dans le<br />
Christ le Messie attendu. Elle paraît laisser tomber les tables <strong>de</strong> la<br />
Loi, symbole <strong>de</strong> l’Ancien Testament dépassé. Ces figures élancées<br />
sont empreintes d'une très gran<strong>de</strong> humanité. Toutes <strong>de</strong>ux caractérisent la<br />
brève pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> raffinement qui marque la fin du règne <strong>de</strong>s Hohenstaufen. La<br />
finesse <strong>de</strong>s drapés flui<strong>de</strong>s, qui laissent percevoir la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s corps, ainsi que<br />
les poses majestueuses, renvoient également à la statuaire <strong>de</strong> l'Antiquité, qui<br />
bénéficie au début du XIII e siècle d'un regain d'intérêt désigné sous le nom <strong>de</strong><br />
« Renaissance antique ».<br />
La proximité stylistique <strong>de</strong> ces sculptures avec la statuaire <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong><br />
Chartres a été soulignée, mais <strong>de</strong>s rapprochements ont également été établis<br />
avec la statuaire bourguignonne et celle <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong> Sens. Selon<br />
certains spécialistes, les sculpteurs partis <strong>de</strong> Sens auraient gagné Chartres,<br />
puis la Bourgogne avant <strong>de</strong> rejoindre <strong>Strasbourg</strong>, alors que d'autres concluent<br />
plutôt à la simultanéité <strong>de</strong> ces chantiers. On a également souligné l'expressivité<br />
dramatique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux figures, qui relèverait à la fois <strong>de</strong>s grands courants<br />
français et germaniques.<br />
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