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L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602 L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602<br />

8’000 livres de Genève (65) et ayant coûté 1’600 écus, ainsi que douze pièces de<br />

campagne pesant 96 quintaux, soit 800 livres de Genève (66) chacune, et payées 1’920<br />

écus, tel que cela ressort de l’état des dépenses faites par la Seigneurie de Genève<br />

pour la guerre faite en Savoie par le roi de France, du mois d’avril 1589 au 1er<br />

juillet 1592 (67) . Jean PILLIOD coulera encore, en 1589 et au début de 1590, un<br />

nombre indéterminé de courtauds (68) , ainsi que cinq pièces de campagne (69) .<br />

Nicolas de HARLAY de SANCY (70) reconnaîtra par ailleurs, le 12 septembre 1601,<br />

avoir reçu de la Seigneurie, douze ans plus tôt, ces quatorze bouches à feu (71) fondues<br />

à Genève, dont les pièces de campagne ont été, par la suite, conduites en France pour<br />

ne plus être ramenées dans la République (72) . L’armée de la République, pour sa part,<br />

qui atteindra les 10’000 hommes en avril 1589, commandée par QUITRY (73) ,<br />

VARRO (74) , CHAPEAUROUGE (75) , HARLAY de SANCY, puis LURBIGNY (76) ,<br />

permet à Genève de se libérer de l’étreinte du duc de SAVOIE, pour un temps<br />

seulement. En effet, la Seigneurie se retrouve vite esseulée, lorsque le même<br />

HARLAY de SANCY lève ses troupes pour soutenir le roi de France qui fait face à<br />

la Ligue, le 14 mai 1589 (77) , et que les Bernois abandonnent la République, l’avoyer<br />

Jean de WATTEVILLE (78) préférant traiter avec le Duc en signant le traité de Nyon,<br />

en octobre 1589.<br />

Au début de l’année 1590, les <strong>Genevois</strong> se retrouvent alors à un contre quatre.<br />

Jusqu’en décembre, à l’arrivée des troupes françaises, c’est parfois à leur ville,<br />

réputée imprenable, que ceux-ci doivent leur salut. Enfin, passées les années<br />

difficiles de 1589 et 1590, cette guerre devient d’escarmouches jusqu’à la trêve,<br />

conclue le 15 septembre 1594. De ce conflit, il existe de nombreux témoignages et<br />

récits: la relation de Conrad SCHAD, dont une copie est déposée aux Archives<br />

d’État de Genève (79) , le Registre du Conseil de la Seigneurie, les journaux de Simon<br />

GOULART, de Jean du PERRIL ou encore de Jean du VILLARD (80) . Ces narrations<br />

relèvent de temps à autre, l’engagement de l’artillerie genevoise sur le théâtre des<br />

opérations. Cela nous permet donc de tenter de cerner les différents types de pièces<br />

mises en batterie durant cette période.<br />

Nous apprenons ainsi que le 1er avril 1589, les troupes genevoises et bernoises sont<br />

prêtes à intervenir, menées par Jean de QUITRY. Le 7 au soir, l’artillerie entre en<br />

scène. Les alliés désirant s’en prendre à Gex mènent, en effet, devant le bourg, deux<br />

couleuvrines et trois demi-canons. Le lendemain, le château de l’endroit se rend à<br />

composition (81) . Le 10 avril suivant, les troupes, toujours conduites par QUITRY, se<br />

présentent devant les murailles du fort de la Cluse. La résistance étant des plus vives<br />

(82) , on met en place deux grandes couleuvrines, nommées la Coquille et la Poste.<br />

Quatre pièces courtes et lourdes de campagne, ou courtauds, appelés aussi quarts de<br />

canon, ainsi que l’un des Dimanches, sont également menés à l’assaut du fort. Le 12,<br />

un courtaud est traîné devant la porte de la forteresse et le maître canonnier, Jean de<br />

NANTUA, tire plus d’une quarantaine de boulets, avant d’être mortellement blessé<br />

à la tête d’un coup de mousquet.<br />

Douze jours plus tard, le 26 avril, on fait le siège de Ripaille. Alors que QUITRY<br />

avait demandé que l’on prépare deux gros canons, quatre courtauds, trois<br />

couleuvrines et six Dimanches (83) , les témoignages nous indiquent que la place est<br />

10 Le Brécaillon<br />

battue au moyen de deux couleuvrines, de deux canons et de plusieurs Signes. Le 1er<br />

mai, cette dernière parlemente et se rend; 600 soldats, pour la plupart des Piémontais<br />

et des Milanais, se retirent la vie sauve, avec l’épée et la dague, leurs capitaines à<br />

cheval. Le même jour, alors que l’on commence à ruiner le château de Ripaille, le<br />

régiment bernois d’Erlach arrive de Lausanne accompagné de cinq petites pièces<br />

d’artillerie de campagne.<br />

Le 1er juin suivant, l’ennemi étant apparu, le même jour, dans la région de Plan-les-<br />

Ouates, des sorties sont effectuées le 3 juin. On se bat aussi vers Pinchat et jusqu’au<br />

fort du pont d’Arve, -ou fort d’Arve (84) -. L’artillerie est mise en batterie et trois<br />

canons entrent dans la danse, un passe-volant (85) sur la plate-forme du fort, un<br />

deuxième à Champel; un troisième, qui n’est autre que le Soleil, est placé sur la<br />

plate-forme située derrière la Maison de Ville, soit sur la Treille. Les <strong>Genevois</strong><br />

restent maîtres du champ de bataille et le Duc perd, pour sa part, en plus d’un demimillier<br />

d’hommes, le grand maréchal de camp de ses armées, le comte de<br />

SALLENOVE. Ce dernier avait, dit-on, juré de pénétrer dans le fort d’Arve ce jourlà;<br />

son voeu sera exaucé, mais il y entra mort. Le Chat aussi fut bien près de perdre<br />

la vie, Jean du VILLARD mentionnant, dans son Journal, qu’une balle tomba,<br />

durant la bataille, à dix pas de lui.<br />

Le fort d’Arve, par Claude Châtillon, probablement vers 1595, extrait.<br />

Topographie française, Paris, 1641.<br />

Le Brécaillon<br />

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