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L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602 L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602<br />

Batterie genevoise devant le fort de la Cluse (fort l’Ecluse), les 9, 10 et 11 avril<br />

1590, détail de la gravure de Michel Bénard. BPU, Coll. Iconographique.<br />

les sources, sortent de Genève, sous la conduite de LURBIGNY, pour aller battre à<br />

nouveau Monthoux. Le 30 au matin, les gabions (99) sont mis en place et, dès midi,<br />

les canons commencent à tonner, crachant environ soixante-cinq coups en deux<br />

heures. Un coup tiré par l’une des couleuvrines prises au fort de Versoix ouvre une<br />

brèche et la place est investie sur les quatre heures de l’après-midi. Les défenseurs,<br />

«mauvais garçons, ennemis jurez de Genève», près d’une quarantaine, sont alors<br />

taillés en pièces ou jetés en bas des murailles, un seul étant fait prisonnier. Une fois<br />

leur victoire consommée, les troupes rentrent sur le soir, laissant l’artillerie sous<br />

bonne garde, à Chêne.<br />

Le lendemain, vers une heure du matin, l’ennemi ne voulant se laisser abattre, les<br />

soldats de Sainte-Catherine s’en prennent au fort d’Arve, mais sont promptement<br />

repoussés à coups de canons chargés de mitraille (100) . A la lueur des torches, trois<br />

troupes de cavalerie sont aperçues à proximité du fort, l’une d’elles est alors saluée<br />

14 Le Brécaillon<br />

d’un coup de canon qui porte. Le 6 avril, LURBIGNY s’achemine avec quatre pièces<br />

d’artillerie, deux couleuvrines de Savoie et deux de campagne en direction du<br />

château de Pierre, lequel s’élève à Nangy. Le 8, les canons sont mis en batterie, mais<br />

la bataille cesse bien vite, le commandant du château, ARSENNE, se rendant alors<br />

à composition. Après ce rapide succès, on mène, sans attendre, les pièces au-delà de<br />

Collonges, pour aller battre le fort du Vuache, aussi appelé Sainte-Vectière ou Sainte-<br />

Victoire, sis au pied de la montagne du même nom, et faisant face au fort de la Cluse,<br />

sur l’autre rive du Rhône. Le 9 du même mois, en ville de Genève, on entend tonner<br />

le canon du côté de Collonges; la batterie genevoise s’en prend également au fort de<br />

la Cluse, lequel riposte violemment. Plusieurs soldats de la République sont aussi<br />

blessés par les tirs de l’ennemi, qui, venant du Vuache, passent au-dessus de Sainte-<br />

Victoire.<br />

Le 10 avril, les efforts contre la Cluse redoublent d’intensité, le combat est acharné.<br />

Les assaillants sapent et pétardent les défenseurs; ils les enfument même, en<br />

précipitant du haut de la montagne de la paille enflammée. La même journée voit le<br />

retour sur Genève des deux couleuvrines de Savoie. La batterie du fort, formée par<br />

les deux pièces moyennes conquises aux Bernois, en juin 1589, par les troupes<br />

ducales, a en effet été démontée. La partie est dès lors gagnée et les assiégés se<br />

rendent et abandonnent la place, le 11 avril. La trentaine d’hommes de la garnison,<br />

suivie par trois ou quatre femmes et un prêtre, emporte avec elle l’une des deux<br />

pièces d’artillerie en sa possession, laissant l’autre aux <strong>Genevois</strong> (101) . Les renforts<br />

ennemis ne sont pourtant pas loin, mais le tir d’une pièce de campagne genevoise,<br />

laquelle tue d’un seul coup quelques cavaliers, les fait se replier en désordre.<br />

Las, l’ennemi ne compte pas se laisser toiser et, le 24 avril, des pièces sont sorties<br />

du fort Sainte-Catherine et mises en batterie sur des plates-formes au Vuache et à<br />

Longeray. Le fort de la Cluse est, dès lors, en danger. Le lendemain, deux bouches à<br />

feu moyennes de Genève, nommées les Mois, sont mises en batterie volante contre<br />

ceux du Vuache et une plateforme est construite pour couvrir la Cluse du côté de<br />

Longeray. Le vendredi 1er mai, dès six heures du matin, les Mois, qui ne chôment<br />

pas, entrent dans la danse et ouvrent le feu sur la batterie du Vuache. Le 2, l’ennemi<br />

riposte avec une grosse pièce et trois moyennes (102) , tirant au moins une centaine de<br />

coups sur la Cluse, à feux croisés, depuis le Molard et le fort du Vuache, ruinant ainsi<br />

une partie des remparts.<br />

Le lendemain, LURBIGNY, le Conseil et les capitaines constatent que la situation<br />

n’est plus tenable et considèrent que le fort, déjà très endommagé, est perdu. La<br />

Coquille, accompagnée d’une seconde pièce et de cinquante boulets (103) , est pourtant<br />

acheminée à la Cluse. Le 4 mai, elle commence à battre le fort du Vuache, mais est<br />

contre-battue. De plus, l’ennemi charrie des pièces d’artillerie sur la montagne du<br />

Vuache afin de battre les <strong>Genevois</strong> et les déloger de leurs positions sur le Jura. Le 5<br />

mai, les canons de Genève font mouche dans les rangs de l’adversaire dont la mise<br />

en batterie de 8 ses bouches à feu est perturbée par la pluie. Le 6, LURBIGNY<br />

ordonne de faire sauter ce qui reste du fort de la Cluse, alors que l’ennemi ouvre le<br />

feu sur les fortifications avec les canons qu’il a enfin pu hisser au sommet de la<br />

montagne.<br />

Le Brécaillon<br />

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