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L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602 L’ARTILLERIE DE GENÈVE EN 1602<br />
Soit au total, hormis les mortiers, vingt-six pièces tant de bronze que de fonte en état<br />
de faire campagne, ainsi que septante-trois arquebuses et mousquets.<br />
Cet inventaire ne s’achève pas ici. En effet, il se poursuit avec la liste des boulets se<br />
trouvant non dans la chambre des boulets, mais dans les enchâtres, -casiers de<br />
rangement -, posés le long des murailles, preuve de l’ordre qui régnait dans<br />
l’artillerie à la veille de l’Escalade. Nous lisons donc que:<br />
• dans les deux premières enchâtres du n° 1 (144) se trouvent 1’105 boulets pour les<br />
doubles-canons pesant 26 et 27 livres de Genève (145) ;<br />
• au second enchâtre du n° 2, il y a 403 boulets pesant 10 ¼ et 10 ½ livres, pour les<br />
courtauds, lesquels ont été pesés et calibrés;<br />
• au troisième enchâtre du n° 3, il y a 1’359 boulets pesant 16 livres, pour les quatre<br />
canons que l’on eut à Versoix, lesquels ont été calibrés et pesés;<br />
• au quatrième enchâtre du n° 4, il y a 6’169 boulets pesant 2 ¼ livres pour les Mois<br />
(146) ;<br />
• au cinquième enchâtre du n° 5, il y a 2’648 boulets pesant 1 ½ livre pour les…;<br />
• au sixième enchâtre du n° 6, il y a 381 boulets pesant 15 et 15 ¼ livres pour les<br />
quatre canons que l’on eut à Versoix;<br />
• au septième enchâtre du n° 7, il y a 600 boulets pesant 9 ½ et 10 livres pour le<br />
Soleil;<br />
• au huitième enchâtre du n° 8, il y a 579 boulets pesant 9 et 9 ½ livres pour le Soleil,<br />
la Poste et les petits courtauds;<br />
• au neuvième enchâtre du n° 9, il y a 3’600 boulets pesant 1 ½ livre pour les Signes;<br />
• au dixième enchâtre du n° 10, il y a 3’000 boulets pesant 1 livre pour les…;<br />
• au onzième enchâtre du n° 11, il y a 2’043 boulets pesant 1 livre pour les…;<br />
• au douzième enchâtre du n° 12, il y a 267 boulets pesant 9 ¼ et 10 livres pour le<br />
Soleil;<br />
• au treizième enchâtre du n° 13, il y a 1’795 boulets pesant 1 ½ livres pour les<br />
Signes;<br />
• au quatorzième enchâtre du n° 14, il y a 1’261 boulets pesant 3 ¼ livres pour les<br />
campagnardes que l’on eut à Versoix.<br />
L’inventaire rajoute encore 1’349 boulets de 7 ½ livres pour la Fourrière et 296<br />
boulets pesant environ 14 livres pour les quatre canons que l’on eut à Versoix.<br />
Enfin, nous trouvons, stockés dans des barils:<br />
• 284 boulets pesant 15, 15 ¼, 15 ½, 16, 16 ½ et 17 livres, pour les quatre canons<br />
que l’on eut à Versoix;<br />
• 513 boulets pesant 10, 10 ¼, 10 ½, 10 ¾, 11, 11 ¼, 11 ½ et 11 ¾ livres, pour les<br />
gros courtauds;<br />
• 10 boulets pesant 10 livres pour le Soleil et la Poste;<br />
• 174 boulets pesant 9 ½ et 9 ¾ livres pour le Soleil, la Poste et les petits courtauds;<br />
• 121 boulets pesant 3 et 3 ½ livres pour les campagnardes de Versoix;<br />
• 50 boulets pesant 2 ½ livres pour les Mois;<br />
• 910 boulets pesant 2 ¼ livres pour les Mois;<br />
• 505 boulets pesant 1 ½ livre lesquels ne sont point calibrés pour n’avoir point<br />
26 Le Brécaillon<br />
trouvé le calibre;<br />
• 377 boulets pesant 1 livre environ pour les…;<br />
• (…);<br />
• plus dix barils pleins de dragées, - mitraille -, non préparée;<br />
• plus cinq autres barils remplis de petits boulets;<br />
• (…);<br />
• plus enfin des balles de plomb et des mochets (147) de fer tant grosses que petites<br />
pour les Mois, mousquets et arquebuses se trouvant à l’Arsenal.<br />
Voilà donc portée à notre connaissance, en plus du nom et du type de certaines<br />
pièces, une partie des calibres employés par les canonniers de la place. En effet, au<br />
travers de la description des boulets à disposition, nous apprenons qu’il existe des<br />
munitions pour les courtauds qui présentent de 10 à près de 12 livres de calibres, -<br />
Jean du VILLARD les avait déjà mentionnés, durant la guerre de 1589 -, des<br />
munitions pour les quatre couleuvrines savoyardes prises à Versoix, lesquelles sont<br />
de 16-17 livres, des boulets de 10 livres pour les deux couleuvrines que sont le Soleil<br />
et la Poste, de 2 ¼ et 2 ½ livres pour les Mois, ou encore de 26 et 27 livres pour des<br />
double-canons, qui semblent être les deux gros canons déjà mentionnés en tête de<br />
l’inventaire. Il semblerait, de plus, que ces deux pièces soient, en fait, les deux<br />
grandes couleuvrines fondues au début de la guerre de 1589 et pesant 4’000 livres<br />
de Genève (148) chacune.<br />
Néanmoins, un mystère demeure et apparaît à la lecture de cet inventaire, au niveau<br />
des boulets enfermés dans les enchâtres n° 5, 10 et 11, ainsi qu’à celui des munitions<br />
enfermées dans les barils. En effet, alors qu’il est systématiquement souligné le nom<br />
ou le type des pièces auxquelles lesdits boulets sont dévolus, il n’est pas indiqué à<br />
quelles bouches à feu appartiennent les 8’068 boulets inventoriés de 1 et 1 ½ livres.<br />
Ainsi, à la veille du XVIIe siècle, une partie non négligeable de l’artillerie genevoise<br />
nous est présentée, dont des pièces qui sont déjà connues, puisqu’elles sont<br />
mentionnées, à l’instar du Soleil, de la Poste, des Signes, des Dimanches ou des<br />
Mois, dans les témoignages inhérents à la guerre de 1589.<br />
Jusqu’en 1602, Genève va encore enrichir ses stocks de nouvelles pièces fondues à<br />
l’Arsenal. Elle va surtout augmenter son dépôt d’artillerie d’un cadeau bienvenu de<br />
la part du roi de France: les quatre pièces du fort Sainte-Catherine, ainsi que les deux<br />
pièces de celui des Allinges.<br />
3. Le journal de l’Arsenal<br />
Dès le début du XVIe siècle, la Seigneurie de Genève s’adapte à l’évolution de<br />
l’arme et se dote de dizaines de nouvelles pièces d’artillerie en tentant certainement<br />
de se rapprocher de la tendance de l’époque, suivie par Berne, les Pays-Bas, la<br />
France et le Saint-Empire, à savoir essayer d’obtenir une plus grande homogénéité<br />
de ses calibres.<br />
Hélas, nous ne pouvons être plus affirmatifs, dès lors que les pièces en service à<br />
l’époque, données, vendues ou fondues, ont disparu, corps et âmes. Ainsi, mis à part<br />
un fauconneau de la deuxième moitié du XVe siècle, provenant du château de<br />
Le Brécaillon<br />
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