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BRÈVE HISTOIRE DE L'ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE BRÈVE HISTOIRE DE L'ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE<br />

La Deuxième Guerre mondiale et le Réduit national<br />

Quelques dates à elles seules dépeignent l’enchaînement catastrophique: 3<br />

septembre 39, début de la guerre - «la drôle de guerre» -, 10 mai 40, invasion des<br />

pays du Benelux et franchissement des Ardennes par les Allemands, 25 juin 40,<br />

l’armée française, considérée comme l’une des plus puissantes du monde, demande<br />

l’armistice! Nous sommes complètement encerclés, et les campagnes de Pologne et<br />

de France ont démontré la puissance terrifiante du binôme char-aviation, avant tout<br />

dans des plaines ... Exactement un mois plus tard, le 25 juillet, avec un sens aigu de<br />

la gravité de la situation, le général Guisan convoque les officiers supérieurs au<br />

Rütli. L’essentiel de son rapport se résume en un seul mot «Tenir»!» et pour cela,<br />

s’appuyer sur le massif alpin. Dès lors, la fortification et ses trois grands môles, St-<br />

Maurice, le Gothard et Sargans, vont s’appliquer à jouer pleinement leur rôle -<br />

profondeur des dispositifs - celui de St-Maurice commencera au château de Chillon<br />

pour s’étendre jusqu’au col du Grand St-Bernard - nouvelle artillerie: canons de 10,5<br />

cm et 15 cm en casemates - construction de nouveaux forts, comme Chillon,<br />

Champillon sur Corbeyrier, Evionnaz, Vernayaz, Follatères (devant Martigny) ,<br />

Comeires et Champex, dans les Dranses, au total 30 km de nouvelles galeries - de<br />

sorte qu’en 1945, la garnison de St-Maurice dispose de 62 pièces d’artillerie, le<br />

double de l’armement de 1939! Le même effort est entrepris à Sargans et au Gothard,<br />

dans ce cas, la profondeur du secteur fortifié s’étendant du lac des Quatre Cantons<br />

au lac Majeur.<br />

L’après-guerre<br />

Après les conclusions (faciles!) de ceux qui voient dans la Ligne Maginot la cause<br />

de la défaite française, deux événements majeurs viennent marquer le cours de<br />

l’histoire de nos fortifications: l’apparition du feu atomique sur le champ de bataille,<br />

qui subitement redonne de la valeur à la protection offerte par les forts, (pour autant<br />

qu’ils s’adaptent techniquement à la nouvelle menace) et l’explosion du fort de<br />

Dailly. C’est en effet dans la nuit du 28 mai 1946, qu’une série de violentes<br />

explosions accompagnées de flammes de 150 m de haut réveille toute la région. Les<br />

magasins de munition de Dailly sont en train de sauter. Les dégâts sont considérables<br />

- dix tués, la plus grande partie du fort anéantie. L’enquête conclut à une<br />

décomposition des poudres, due au vieillissement, mais les choses ne traînent pas.<br />

Deux mois plus tard, en juillet 46 déjà, pour tenir compte de la montée de la guerre<br />

froide et de la protection recherchée contre l’arme atomique, l’EMG publie un<br />

rapport concluant à la reconstruction immédiate de Dailly et consacré à la nouvelle<br />

mission de St-Maurice. Il est à l’origine des travaux de 1950.<br />

Les travaux de 1950 - La tourelle automatique de 15cm.<br />

Il s’agit là des derniers grands travaux de fortification entrepris en Suisse.<br />

L’infrastructure de Savatan - Dailly est complètement remodelée avec la<br />

construction de 2 grandes casernes souterraines, de 300 places à Savatan, de 650<br />

places à Dailly, pour leurs garnisons respectives, une grande caserne de<br />

128 Le Brécaillon<br />

commandement de 260 places à Savatan<br />

supérieur, au pied du rocher de Dailly, à<br />

l’arrivée du funiculaire souterrain et des<br />

arrières de toute la brigade de forteresse<br />

avec quartier sanitaire, boulangerie et<br />

usine électrique. L’artillerie est<br />

modernisée, les pièces obsolètes de 5,3<br />

cm, de 8,4 cm et de 12 cm disparaissent,<br />

mais surtout, notre pays fournit un effort<br />

remarquable en développant une tourelle<br />

automatique de 15 cm, d’une nouveauté<br />

technique absolue et d’une conception<br />

entièrement originale, peut-être la<br />

dernière de ce type au monde. Les<br />

Suédois, spécialistes en la matière, s’y<br />

sont intéressés pour leur défense côtière.<br />

La pièce est capable d’assurer une<br />

cadence extraordinairement élevée: 2o<br />

coups/minute d’un projectile de 42 kg,<br />

Schéma de la tourelle de 15 cm automatique<br />

soit 840 kg/minute, à une distance de 20 km (près de 30 km dès les années 80), grâce<br />

à un système de refroidissement du tube et à une alimentation fortement automatisée,<br />

réalisée par un puits d’environ 50 m de hauteur. Un tel puits s’explique à la fois par<br />

Tourelle de 15 cm: local de préparation de la munition. A gauche, bas de la<br />

chaîne qui monte à la pièce.<br />

Le Brécaillon<br />

129

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