REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO - La voix du paysan ...

que 2% étaient obèses. C’est dans les ménages plus riches que le phénomène est plus important
car dans ce groupe, la prévalence d’obésité est de 23%.
Un autre problème qui prend de l’ampleur dans le pays, est le konzo. Le konzo est une
forme de paralysie des membres inférieurs irréversibles qui frappe beaucoup plus les femmes et
les enfants ; ceci suite à la consommation du manioc insuffisamment traité amplifiée par des
considérations traditionnelles. On ne connait pas bien la prévalence nationale de cette maladie,
mais dans certains villages de Bandundu comme Kahemba plus affecté, la prévalence peut
dépasser 25%.
3.2.2. Causes des problèmes nutritionnels
Les causes de la situation nutritionnelle médiocre en RDC sont complexes et liées à
plusieurs facteurs. Les causes immédiates épinglées sont liées à une alimentation insuffisante et
inadéquate, à cause principalement des habitudes et pratiques alimentaires inappropriées.
En RDC, les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant restent moins
optimales. Cela se traduit par un faible taux d’allaitement maternel exclusif (37% selon MICS4-
2010). Cette situation expose de nombreux enfants à la morbidité et à la mortalité due aux
infections respiratoires aiguës et à la diarrhée. Par ailleurs, les aliments de complément sont
introduits trop précocement, soit tardivement et dans tous les cas, la qualité est inadéquate pour
combler les besoins des enfants.
La situation nutritionnelle des enfants est en partie tributaire de celle de leurs mères
pendant la période de grossesse et d’allaitement. En RDC, les pratiques alimentaires des femmes
allaitantes et enceintes sont loin de répondre aux exigences recommandées.
La consommation alimentaire reste précaire dans plusieurs ménages. Il existe une
relation entre la qualité de la consommation alimentaire et le niveau de malnutrition. L’analyse
globale de la situation alimentaire et de la vulnérabilité conduite en 2007 et 2008 par le PAM a
noté que, plus la consommation du ménage est pauvre, plus les enfants du ménage ont de fortes
chances d’avoir la malnutrition chronique ou l’insuffisance pondérale.
Sur le plan apport calorique, la situation est précaire bien qu’il n’y ait pas des données à
l’échelle nationale à ce sujet. Une étude conduite en 2000 dans la ville de Kinshasa par le
Programme National de Nutrition (PRONANUT) et le Bureau Diocésain des œuvres Médicales
a noté que 77% des ménages de Kinshasa consomment moins de 1800 kcal par personne et par
jour soit moins que 2300 Kcal recommandées pour un homme adulte exerçant une activité
modérée. Il est fort probable que depuis cette date, la situation n’ait pas évolué positivement vu
la crise financière dans la majorité des ménages.
Enfin, la morbidité est aussi un facteur important à considérer. En effet, plusieurs études
(MICS2 2001, et EDS-2010) ont montré que plus de la moitié des enfants nourris sont victimes
des infections respiratoires aiguës, du paludisme et de la diarrhée. Devant la forte morbidité qui
sévit dans le pays, surtout dans la population infantile, on note malheureusement une faible
fréquentation des services de santé ; ce qui compromet d’avantage la prise en charge de la
malnutrition.
En dehors des causes directes citées ci-dessous, il y a lieu d’évoquer d’autres facteurs
fondamentaux qui favorisent la malnutrition en RDC. Il s’agit notamment de la pauvreté de la
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