REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO - La voix du paysan ...

Depuis l’aggravation de la crise socio-économique ces chiffres seraient en constante
régression. En effet, la production locale de viande au cours de dix dernières années est évaluée
entre 70.000 et 95.000 tonnes. En 1994, le sous-secteur de l’élevage a produit 84.000 tonnes de
viande, représentant ainsi 5,5 % des besoins estimés à 1.512.000 tonnes. Cette disponibilité
correspond à une moyenne de 20 Kg de viande/tête d’habitant/an, alors que la norme
internationale est de 36Kg/tête/an. (ESA, 2009).
Quant à la production de poisson, elle varie en moyenne de 200 000 à 250 000 tonnes
pour un potentiel estimé entre 350 000 et 700 000 tonnes 10. En prenant comme base par
exemple, une production estimée en moyenne à 220 000 tonnes par an soit 31% du potentiel
maximum (700 000 tonnes), on se retrouve à une disponibilité moyenne annuelle de 5,2 Kg par
tête d’habitant, disponibilité nettement inférieure à la norme qui est de 13 Kg par tête
d’habitant par an.
Dans les conditions ci-dessus décrites, les besoins non couverts hypothèquent la sécurité
alimentaire de la population. Cette situation alimentaire précaire montre que le pays est loin
d’assurer une sécurité alimentaire pour tous. L’offre alimentaire est insuffisante et ne répond pas
aux normes de qualité requise. Le bilan alimentaire établi sur trois ans (2007 à 2009) reste
déficitaire pour les principaux produits vivriers de base comme en témoignent les tableaux à
l’annexe V.
Par ailleurs, l’évaluation globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité
organisée par le PAM en collaboration avec l’Institut National de la Statistique (INS) d’Août
2007 à Février 2008 révèle qu’en moyenne 6% des ménages ont une consommation alimentaire
pauvre. La majorité d’entre eux est localisée dans le Katanga (11%) et le Sud Kivu (12%) ; ces
ménages constituent le bastion de l’insécurité alimentaire. Les ménages ayant une
consommation alimentaire limite représentaient 30% de l’échantillon et sont très représentatifs
dans l’Est du pays : 52% dans le Maniema, 37% dans le Katanga, 33% dans le Sud Kivu, 31%
dans le Nord Kivu et 32% dans la Province Orientale. Ces ménages sont vulnérables à des
périodes de l’année.
En 2008, selon l’INS, le nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère est estimé
à 3 666 000 et celles en insécurité alimentaire modérée s’élève à un peu plus de 17 200 000.
Les causes de l’insécurité alimentaire en RDC sont multiples et variées et sont fortement liées à
l’état de pauvreté généralisée de la population. Les zones enclavées sont très vulnérables aux
chocs. Les facteurs politiques et les risques naturels contribuent aussi à la vulnérabilité des
ménages.
En résumé, les principaux déterminants de l’insécurité alimentaire sont : la pauvreté, la
faible production (liée au problème d’accès à la terre pour les petits producteurs, à l’insuffisance
des superficies cultivées, à la mauvaise qualité des semences, aux techniques de production
restées traditionnelles et utilisant peu d’intrants ainsi qu’un matériel de production
rudimentaire), la variation drastique des prix des principales denrées alimentaires sur les
principaux marchés, la précarité des activités génératrices de revenus, le niveau d’éducation et la
composition des ménages, le manque d’emploi, l’état de dégradation très avancé des pistes
rurales et l’insécurité à travers les pillages de récoltes, les tracasseries et les taxations illégales.
10 Etude du secteur agricole (ESA)-Rapport bilan diagnostic et Note d’orientation, Juin 2009
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